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Recherches pour le COVID-19 à l’U d’O

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12 mars 2020

Crédit visuel : Andrey Gosse – Directeur artistique 

Par Miléna Frachebois – Journaliste 

Depuis quelques semaines, le coronavirus, aussi appelé COVID-19 se place au centre de l’actualité mondiale. Un deuxième cas localisé à Ottawa a été déclaré par CBC, le 12 mars, en après-midi. En réponse, l’Université d’Ottawa (U d’O) accueille dans ses laboratoires des chercheurs et chercheuses afin de faire face à la pandémie. La Rotonde s’est entretenue avec l’un d’entre eux.

La Rotonde (LR) : Pouvez-vous vous présenter ?

Marc-André Langlois (ML) : Je suis professeur à la Faculté de médecine dans le Département de biochimie, microbiologie et immunologie. Je suis à l’U d’O depuis 2009. 

LR : Comment vous a-t-on contacté pour cette recherche ? 

ML : La recherche qui a lieu a été initiée par le gouvernement canadien, qui cherchait à faire un appel d’offres pour financer des projets de recherche sur le coronavirus.

Normalement, je travaille sur le virus de l’immunodéficience humaine [VIH]. Toutefois j’ai réuni une équipe de chercheurs à l’Université. On est une équipe multidisciplinaire et on apporte chacun un aspect différent. Nous n’avons jamais travaillé dessus, mais on apporte chacun.e quelque chose.

Moi, je suis le biologiste, on a un chercheur qui travaille en génie des protéines. On a vraiment des expertises complémentaires. On s’attend à avoir les premiers résultats dans un an. 

LR : Pouvez-vous présenter vos quatre collègues ?

ML : Ici, à l’U d’O, j’ai Martin Pelchat, [pour les analyses génétiques], Illimar Altosaar [pour les protéines dans les plantes], Erin Mulvihill, [de l’Institut de cardiologie d’Ottawa et pour les analyses immunologiques], Curtis Cooper, [associé à l’Université et qui travaille aussi à l’Hôpital d’Ottawa].

Nous sommes tou.te.s des professeur.e.s de l’U d’O. Il y aussi des chercheurs du côté national de la recherche, comme Yves Durocher. 

LR : Qu’étudiez-vous particulièrement sur ce sujet ? 

ML : Le projet va avoir trois axes : un axe pour développer des outils pour l’immunodiagnostic, qui va avoir des molécules thérapeutiques et un vaccin.

Ma part est une contribution un peu continue, c’est moi qui [est] en charge du projet. Je fais la supervision des sections. Je suis en charge de la partie «évolution du virus» ; pour voir à quel rythme les virus vont accumuler les mutations.

On veut établir à quelle vitesse [se développe le virus] et les mutations. C’est nécessaire pour établir un vaccin. La recherche se fait depuis une semaine, le financement est approuvé. On s’organise. 

LR : Qu’est ce le coronavirus, précisément ? 

ML : Le coronavirus, c’est un petit pathogène, qui a un génome ARN. [Il s’agit d’un] virus assez répandu chez certains animaux, notamment les chauves-souris.

Il y a des coronavirus qui circulent de façon naturelle dans la race humaine. Cela cause le rhume, c’est une pathologie assez bénigne. Toutefois, celui-ci est transmis de la chauve-souris vers les humain.e.s.

Il s’est adapté à infecter les humain.e.s et [peut] cause[r] une maladie respiratoire assez grave, mortelle, si les infecté.e.s ont des conditions médicales. C’est assez contagieux.

À cause du taux élevé de mortalité, cela cause un gros problème à la société. Les principales victimes sont les personnes qui ont une condition médicale respiratoire sous-jacente. Donc, par exemple, des personnes asthmatiques, des personnes qui sont sujettes aux pneumonies, des personnes atteintes de cancer, les gens qui fument et les personnes âgées. 

LR : Quels en sont les symptômes ? 

ML : Les symptômes pour ce coronavirus ressemblent à la grippe. On commence à avoir un mal de tête, c’est la fièvre qui s’installe, puis vient la toux, et les éternuements. Dans le cas du COVID-19, on parle de problèmes respiratoires et de complications liées à ces difficultés-là. 

LR : Est-ce que la médiatisation est proportionnelle au réel danger de ce virus ?

ML : Les gens sont très inquiets, sur le bord de la panique. C’est un problème très grave, car ce qui arrive c’est que si trop de personnes sont infectées, on surcharge le système médical et on est encore en saison de grippe saisonnière.

Si l’on surcharge cela avec des personnes du COVID-19, on n’a simplement pas la capacité de traiter tout le monde, ce qui arrive en Italie [actuellement]. Leur système médical est surchargé, on veut l’éviter, ici, au Canada.

On n’a pas de vaccin pour le virus, donc pas d’antiviraux. De ce fait, on est entièrement dépendant du système immunitaire du patient, tout ce qu’on peut faire c’est l’aider à respirer et l’assister. 

LR : Pensez-vous qu’il y a de l’espoir ?

ML : On s’attend à ce que le nombre de cas augmente en Amérique du Nord et en Europe. L’intensité de cette augmentation-là va dépendre de l’étendue des mesures de pansements sociaux qui vont être implémentés.

Pour quelques mois, il faut diminuer le contact avec les personnes pour éviter la transmission à de grandes populations. Si cela se passe, on va diminuer la vitesse de propagation et donner de plus amples opportunités au système de santé de se préparer. 

LR : Quels sont les gestes à adopter pour prévenir le virus ? 

ML : Pour prévenir ce virus, il faut comprendre comment celui-ci est transmis. Il est transmis par gouttelettes, donc des transmissions directes. Elles se font quand les personnes infectées toussent et éternuent et ainsi transmettent les gouttelettes à quelqu’un à proximité.

Lorsqu’on éternue ; ça peut aller dans les yeux, le nez ou la bouche. Toutefois ces gouttelettes se déposent après. La deuxième façon de s’infecter,  c’est en touchant ces surfaces-là puis ensuite en se touchant le visage.

Pour l’éviter, il faut éviter les personnes infectées, se laver les mains. C’est l’une des meilleures pratiques, car le virus n’est pas résistant au savon. Cela évite de se mettre le virus dans la figure. Ensuite, il ne faut pas se toucher le visage, avoir des bonnes pratiques d’hygiènes de manière générale. Et, bien sûr, ne pas paniquer !

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