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Éditorial

Vous avez dit virus ?

Rédaction
9 mars 2020

Crédit visuel : Andrey Gosse – Directeur Artistique 

Par Caroline Fabre – Rédactrice en chef

Coronavirus, pandémie, virus, épidémie, vaccin, décès, quarantaine, masque, maladie. Depuis quelques semaines déjà, ce lexique fait partie intégrante de notre quotidien. Apparu en décembre dernier, en Chine, celui qui est désormais baptisé COVID-19 est maintenant présent dans 108 pays.

Selon une carte interactive mise en ligne par l’université américaine Johns-Hopkins, on dénombre en ce dimanche soir, au moment de la rédaction de cet éditorial, près de 110 000 cas à travers le monde, pour 3 800 décès.

Entre la psychose générée et entretenue par les médias, et les mesures mises en place par les différents pays, les nombres variant sans cesse, il est difficile de discerner l’info de l’intox, le vrai du faux. Concrètement, que représente le COVID-19 pour l’Université d’Ottawa (U d’O) et la communauté qu’elle constitue ?

À l’Université

Bien qu’aucun cas ne soit pour le moment à déplorer dans la capitale canadienne, l’U d’O a d’ores et déjà mis en place un plan d’action. 

Dans un courriel adressé aux étudiant.e.s, envoyé le 4 mars dernier, elle décrit son inquiétude quant à la propagation du virus, mais tient quand même à rassurer les étudiant.e.s, rappelant que « les autorités de santé publique canadiennes maintiennent que le risque de contracter le COVID-19 au Canada demeure faible ». À ce jour, seule une soixantaine de cas ont été diagnostiqués dans tout le pays.

Malgré cela, l’U d’O annonce avoir pris des mesures : « tous les voyages organisés par l’Université et tous les programmes, tels que stages, échanges, lettres de permission, stages coop, en Chine et en Iran sont suspendus jusqu’à nouvel ordre ». Il semble tout à fait légitime de penser que ces activités seront bientôt suspendues dans les destinations comme l’Italie, la Corée du Sud, ou encore la France, qui figurent parmi les cinq pays les plus touchés.

Le courriel s’achève sur des recommandations sanitaires, énoncées par Santé publique Ottawa, qui préconise de « se laver les mains à l’eau et au savon, ou [d’] utilise[r] un désinfectant pour les mains », d’éviter de « se toucher les yeux, le nez et la bouche », ou encore de couvrir sa « toux et [ses] éternuements avec un mouchoir en papier ou avec [son] bras, et non [sa] main ».  Un petit rappel des règles de base de l’hygiène est toujours bon à prendre.

Un peu d’optimisme ?

Bien que nous traversions une période plutôt sombre depuis l’apparition de ce virus, allant de l’accroissement du nombre de décès, au manque de traitement, il subsiste cependant quelques bonnes nouvelles. 

De quoi égayer nos coeurs et nos esprits bien trop inquiets. En effet, dans un autre courriel rédigé par Isabelle Mailloux-Pulkinghorn, la gestionnaire et chargée de relations avec les médias de l’U d’O, il est mentionné que Maxim Berezovski, Patrick Fafard, Ronald Labonté, Marc-André Langlois et Kumanan Wilson ; « cinq chercheurs de l’Université d’Ottawa reçoivent du financement pour contribuer à la recherche canadienne visant à contrer le coronavirus ». Ces derniers « nous permettront ainsi de mieux nous préparer, en tant que collectivité, aux épidémies de nouvelles souches de coronavirus ». 

Savoir que l’Université contribue activement à la recherche d’un vaccin pour réfréner, voire même arrêter la propagation du virus, prouve que nous sommes placé.e.s entre de bonnes mains. Pas de panique, tout ira bien. 

Étudiant.e.s internationaux 

Mais que se passe-t-il directement sur notre campus ? Comme nous l’avons mentionné précédemment, les échanges en Chine et en Iran ont été suspendus, afin de protéger la communauté étudiante ; ce n’est qu’une question de temps avant que d’autres pays ne soient concernés par cette suspension. Tous les voyages organisés par l’Université vont-ils être annulés, pour des raisons de sécurité ? Comment cette situation sera-t-elle gérée dans les semaines qui viennent ? Nombreuses sont les problématiques à émerger face à l’expansion du virus.

Les étudiant.e.s en échange, en stage, en voyage, vont-ils recevoir leurs crédits de cours ? Vont-ils devoir être rapatrié.e.s en urgence au Canada, et placé.e.s en quarantaine ? Le virus est-il une excuse à la banalisation du racisme, déjà présent sur le campus ? Certain.e.s étudiant.e.s pourront-ils simplement rentrer chez eux cet été ?

Tant de points d’interrogation se profilent quant à la gestion de cette pandémie. Malheureusement, seul le temps pourra nous apporter les réponses dont nous avons besoin. Le temps, et les chercheurs. 

De son côté, que propose l’U d’O, qui regroupe pas loin de 8 000 étudiant.e.s internationaux, afin de les, de nous soutenir durant cette période de crise ? Peu sont les mesures à avoir été mises en places, en dehors des dispositifs habituels : prendre rendez-vous au bureau international pour parler des difficultés rencontrées, contacter un.e professionnel.le si la situation devient alarmante, ne pas hésiter à en parler.

Il en est de même pour les étudiant.e.s canadien.ne.s de l’U d’O, originaires de provinces particulièrement touchées par le virus, comme la Colombie-Britannique, ou même l’Ontario. Toronto se trouve actuellement parmi les villes les plus touchées.

La situation n’est pas facile à vivre, à cause de cette inquiétude générée par la distance avec la famille, les ami.e.s, et la psychose engendrée par les médias, bien trop alarmistes. La peur de ne pas savoir ce qu’il se passe réellement sur place, si la situation est critique, ou au contraire, sous contrôle. Tout semble propice à créer de nouvelles angoisses à des étudiant.e.s déjà bien trop anxieux.

Une psychose injustifiée

Ne vous attendez pas à ce que La Rotonde vous propose une solution miracle ; nous sommes étudiant.e.s, pas médecins, et encore moins chercheurs. Mais nous pouvons tout de même vous avertir sur certains points. 

En tant que journal, nous sommes bien placé.e.s pour savoir que la psychose générée par les plus gros médias est entretenue dans le but de faire vendre. Le sensationnalisme attire ; générer la peur et la panique a toujours été un moyen efficace d’attirer les lecteurs, et donc d’amplifier les ventes. Voyez comme les prix des masques médicaux et des gels hydroalcooliques ont augmenté depuis l’apparition du virus. Efficace, non ?

Soyez futé.e.s, ne croyez pas tout ce que vous lisez. Vérifiez vos sources, ne vous basez pas sur les « on dit », les théories du complot, ou encore la presse à scandale, et faites confiance aux professionnel.le.s de la santé ; elles et ils sont les mieux placé.e.s pour nous renseigner sur le sujet. Tenez-vous en aux faits, comme le fait La Rotonde en ce moment. 

Et oui, des mesures ont été prises par la ville d’Ottawa. Oui, Santé publique Ottawa recommande de se laver les mains, tousser dans son coude, et rester chez soi en cas de maladie. Mais n’est-ce pas déjà ce que nous sommes supposé.e.s faire dans la vie de tous les jours ? Souvenez-vous également qu’il n’y a pas de cas à Ottawa. 

De plus, dans le passé, d’autres virus comme Ebola, H1N1 ou encore le SARS ont affolé la Terre entière. Les réactions de peur engendrées ont toujours été plus dangereuses que les virus eux-mêmes.

Et si malgré tout, vous êtes encore inquiets, rappelez-vous que le COVID-19 est moins mortel que la grippe saisonnière, qui tue environ 3 500 personnes chaque année au Canada. Souvenez-vous que nombre de décès liés au coronavirus sur la population humaine s’élève à 3 800. 

Alors, rassuré.e.s ?

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