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Célébrer la fin de l’année chez soi ou à Ottawa ?

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13 novembre 2020

Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice artistique

Par Thelma Grundisch – Journaliste et Miléna Frachebois – Cheffe du pupitre Actualités

Alors que la fin de l’année approche à grands pas, la crise sanitaire compromet le retour des étudiant.e.s au sein de leurs familles pour célébrer la période des fêtes. Rentrer ou non ? C’est une question que se posent  de nombreux.euses étudiant.e.s internationaux.ales. 

Sergio Capetillo Bolanos, Mexicain, Léa Gakima, Éthiopienne d’origine burundaise, Virginna Kusuma, Indonésienne, Roger Niyongira, Rwandais et Ursula Johannson, Belge, ont dû choisir entre rester au Canada au mois de Décembre et rentrer chez eux. Ils.elles se confient sur leur décision.

La Rotonde (LR) : Depuis quand n’êtes-vous pas rentré.e chez vous ? Comptez-vous y retourner pour Noël ? 

Sergio Capetillo Bolanos (SCB) : Non, […] les restrictions pour rentrer au Canada sont trop compliquées avec la COVID-19, surtout à cause de la quarantaine de quatorze jours obligatoire. J’ai déjà passé cinq mois au Mexique quand la pandémie a commencé, mais j’ai dû rentrer parce que j’ai un cours en présentiel.

Léa Gakima (LG) : Je ne vais pas aller en Éthiopie ce Noël, mais je compte y retourner cet été. La situation sanitaire complique trop le voyage.

Virginna Kusuma (VK) : Non. C’est normalement ma famille qui vient me rendre visite. La dernière fois que je suis rentrée en Indonésie, c’était en été 2016.

Roger Niyongira (RN) : Cette année je ne compte pas rentrer chez moi pour Noël […]. La dernière fois que je suis rentré, c’était en décembre 2019. Cette année, avec la pandémie, j’évite tout voyage qui n’est pas très nécessaire. 

Ursula Johansson (UJ) : Oui je rentre à Bruxelles le 18 novembre et je compte y rester jusqu’au 7 janvier pour voir ma famille. Ça fait depuis Noël passé, donc depuis un an, que je ne les ai pas vu.

LR : Est-ce un choix de votre part ?  Si non, quelles restrictions vous empêchent de voyager ?

SCB : J’étais au Mexique au début de la pandémie en mars, et je suis rentré fin août pour reprendre mes études. Rentrer au Mexique ne poserait pas de problème puisque la quarantaine n’est pas obligatoire, mais ça demanderait trop d’efforts pour rentrer très peu de temps.

Avant, il y avait moins de restrictions, mais maintenant il faut réunir un grand nombre de documents et établir un plan de retour avec l’organisation d’une quarantaine. C’est ça finalement le problème. Comme je vis en résidence, je devrais payer pour un hôtel, et pour qu’on m’apporte de la nourriture pendant quatorze jours à mon retour.

LG : J’ai fait ce choix parce que rentrer chez moi demanderait trop d’efforts, et je n’aurais pas le temps de profiter puisque je devrais faire une quarantaine en arrivant en Éthiopie, et en refaire une en revenant au Canada. En plus, il faudrait aussi faire deux tests COVID, ce qui n’est vraiment pas agréable.

VK : Pour les vacances d’hiver, c’est surtout parce qu’on a seulement deux semaines de congé, et j’adore l’hiver donc je ne vois pas l’intérêt de retourner en Indonésie. En plus, mes parents veulent toujours passer Noël dans un pays froid.

Par contre, en été, c’est parce que j’ai beaucoup moins de liens personnels en Indonésie, ce qui me décourage fortement à rentrer, et à cause de mes stages avec COOP. Si je ne peux pas rentrer, c’est normalement à cause d’un boulot, mais cette année, c’est à cause des restrictions de voyages et mes études. 

RN : J’ai fait le choix de rester ici au Canada en me basant sur les recommandations des services de santé. En plus, je suis sûr que ne pas voyager pour un an ne va pas m’affecter mentalement. Le choix était plus de mon côté, mais ma famille comprend aussi que voyager dans ces temps serait plus risqué.

Les restrictions de voyage imposées par le Canada et par mon pays d’origine n’ont vraiment pas affecté mon choix cette année. La période de confinement dans les deux pays serait quand même égale au temps passé avec ma famille dans des conditions normales. Le risque de voyager sur un long trajet et le temps de confinement combinés ont influencé ma décision d’éviter le voyage.

UJ : Ma famille me manque beaucoup, et je ne sais pas combien de temps cette situation va durer, donc je préfère partir maintenant. Le gouvernement du Canada a fait des exemptions pour les étudiant.e.s qui étudient dans les universités qui ont un plan de quarantaine, dont l’Université d’Ottawa, et ça me rassure.

Pour rentrer en Belgique, c’est assez facile, je dois seulement remplir deux documents et leur dire que c’est pour des raisons familiales. Pour le retour c’est un peu plus stressant en tant qu’étudiante internationale. Je dois écrire un plan de quarantaine très précis, montrer une attestation d’études officielle, montrer mon permis d’études et une preuve financière, afin de prouver que j’ai assez d’argent pour payer mon loyer et ma nourriture durant la quarantaine.

LR : Diriez-vous que ce stress relatif à cette décision a un impact sur votre santé mentale ? 

SCB : Non pas vraiment. Je crois qu’il y a toujours des raisons pour que les choses qui arrivent dans notre vie. J’ai tendance à toujours prévoir des plans A, B, C, et D, comme ça je reste toujours maître de ma vie et je m’adapte à la situation.

LG : Non, parce que j’étais sûre que je n’allais pas rentrer en Éthiopie, alors je m’étais faite à l’idée. Et puis j’ai de la famille à Toronto avec qui je pourrais sûrement passer les fêtes, mais je me dis aussi que ce n’est pas très safe de les voir, alors que je vais prendre les transports publics et que je pourrais potentiellement avoir été infectée. Je ne veux pas les mettre à risque. Je suis encore en pleine réflexion.

VK : Pas du tout. Je pense que c’est plus dur pour mes parents et ma sœur, qui ne peuvent pas me voir cette année. Mais la vie continue. Par ailleurs, il y a d’autres choses qui me préoccupent. Je sais que cette année, le stress peut être pire pour d’autres, surtout avec le confinement et l’hiver qui arrive. 

RN : Le stress est là, mais il n’est pas causé par le fait de ne pas pouvoir rentrer chez moi. Il vient surtout des nouvelles habitudes à prendre, comme travailler en ligne sans être capable d’effectuer les travaux en groupe avec les partenaires. Avec le temps, comme tout le monde, je m’adapte. C’est une nouvelle routine à laquelle on doit tou.te.s s’habituer. Par exemple, le niveau de difficulté que je constate présentement est un peu moins conséquent qu’il l’a été dans les mois passés.

UJ : Bien que je sois soulagée de revoir ma famille après si longtemps, je suis quand même très stressée, car c’est aux agents des frontières de décider si je peux rentrer au Canada ou pas. S’ils.elles ne me laissent pas rentrer, je sais que ma santé mentale sera affectée par le stress et par la fatigue parce que, malgré les mesures mises en place par l’Université d’Ottawa, le décalage horaire est tout de même présent lorsqu’il faut faire des travaux de groupe et des examens synchronisés.

LR : Vous sentez-vous suffisamment accompagné.e par l’Université dans les procédures d’immigration et de services liées à la COVID-19 ? 

SCB : Pas vraiment. Les services proposés par l’Université en ligne ne sont pas assez efficaces […]. Les temps de réponse sont très longs, et c’est difficile d’obtenir une réponse adéquate. Le fait de ne pas pouvoir rencontrer quelqu’un en personne est très handicapant et complique la communication.

Oui, le Bureau international envoie beaucoup d’informations, mais ils ont tendance à donner des conseils généraux qui ne sont pas adaptés aux situations personnelles. Même dans les conseils personnalisés qu’ils donnent, ils ne peuvent pas donner de réponses précises quant à l’immigration. Alors je pense qu’il est plus simple de trouver d’autres sources d’informations, en parlant avec d’autres étudiant.e.s par exemple.

Et c’est la même chose avec le service d’Immigration du Canada, c’est toujours la même information et ça ne s’applique pas à des cas exceptionnels, pas à toutes les nationalités […]. Dans la réalité chaque cas est unique et on ne peut pas standardiser les conseils.

LG : Je n’ai pas vraiment eu besoin des services de l’Université, donc je ne peux pas vraiment dire. Mais j’ai remarqué que je suis bombardée de courriels du Bureau International qui nous répète qu’ils ont des ressources. J’espère que ces ressources sont réelles et utiles et qu’elles aident les gens qui en ont vraiment besoin !

VK : Oui. Je suis mentor au Bureau international, donc j’ai un peu plus de familiarité avec les services offerts sur le campus. On travaille avec des conseiller.ère.s en immigration qui offrent de l’aide aux étudiant.e.s internationaux.ales de l’Université d’Ottawa. Ils.Elles mènent aussi des ateliers sur l’immigration que je trouve super utiles en tant qu’étudiante.

Je sais que ça a également aidé beaucoup d’autres étudiant.e.s, surtout ceux.celles nouvellement admis.es. C’est largement plus pratique que d’essayer de contacter le service Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada directement si on a des questions concernant l’immigration.

RN : J’aime bien la façon dont l’Université essaie, malgré les temps difficile, de nous donner des mises à jour dans les procédures d’immigration et de services liées à la COVID-19. La page du site web de l’Université est mise à jour régulièrement, ce qui est vraiment efficace pour quelqu’un qui compte voyager ou avoir de l’information sur la situation actuelle.  

UJ :J’ai été très surprise par l’Université d’Ottawa, qui a beaucoup de ressources pour les étudiant.e.s qui voyagent, et ont donné plein d’informations utiles pour nous guider lors de notre retour. Ils ont lu et confirmé mon plan de quarantaine en deux jours, et ont noté ma date de retour afin de faire un suivi pendant ma quarantaine. Le Bureau international a aussi répondu rapidement à mes questions et à plusieurs sessions de Zoom pour répondre à nos questions. Je me sens appuyée par l’Université d’Ottawa, et elle m’a aidé à réduire mon stress.

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