Crédit visuel : Dereck Bassa – Photographe

Article rédigé par Dawson Couture – Journaliste

Vous ne vous en souvenez peut-être plus, ou bien vous n’avez jamais eu la chance de côtoyer ses allées. Cependant, par le passé, les étudiant.e.s de l’Université d’Ottawa (U d’O) pouvaient toujours compter sur Pivik pour leurs remontants matinaux, leurs fringales de la mi-journée ou leur travail acharné en soirée.

Le magasin général au Centre universitaire (UCU) est finalement prêt à rouvrir ses portes très prochainement, comme l’a annoncé le président du Syndicat des étudiants de l’Université d’Ottawa (SÉUO), Tim Gulliver, lors de l’Assemblée générale du lundi 15 novembre. « Pour les étudiant.e.s plus âgé.e.s comme moi, Pivik a pris une connotation spéciale, » remarque-t-il. Tim ajoute que ce magasin général bilingue se distingue grâce à son engagement à réinvestir chaque sou de profit dans les services étudiants.

Le magasin avait initialement fermé ses portes à la fin de l’année académique 2018-2019 suite à une série de scandales qui ont mené à la dissolution de la Fédération des étudiants de l’Université d’Ottawa (FÉUO). Le processus long et ardu que le SÉUO a entrepris pour rétablir les services de l’ancien syndicat a été entravé par la pandémie. Selon Gulliver, s’il n’y avait pas eu de pandémie, Pivik serait déjà ouvert.

Selon le président du SÉUO, le but de cette réouverture, envisagé pour début décembre, est de ramener les services qu’offrait auparavant Pivik. Cela comprend de la nourriture, des boissons et des fournitures scolaires à bon marché, conformément aux valeurs du magasin en matière d’accessibilité, d’inclusion, d’éthique et de durabilité. 

Gulliver affirme que toutes les décisions devront continuer à être prises en considération des soubresauts de la pandémie, y compris les restrictions sanitaires et les effectifs étudiants réduits de moitié sur le campus. « Nous ne serons pas en mesure de tout fournir au début », continue-t-il, affirmant que cela prendra du temps pour rebâtir l’entreprise.

Après la tempête vient le beau temps

Grâce à un campus vacciné et l’annonce d’un retour sur le campus quasi complet (80-90 % en présentiel) pour l’année académique 2022-2023, le moment est considéré comme propice pour un relancement de l’entreprise. « Nous croyons que si nous commençons lentement et si nous évaluons prudemment les finances, nous aurons la chance de faire fonctionner cette première moitié de l’année », affirme le président du SÉUO. Pour lui, l’ouverture arrive à un moment propice. Avec la saison des examens en plein essor à partir du 9 décembre, Pivik cherche à ouvrir ses portes pour combler les besoins de base des étudiant.e.s.

Le plan du SÉUO résonne chez Daisy Daoud, étudiante de quatrième année à l’U d’O en étude de conflits et droits humains. « La réouverture du magasin est une bonne chose dans l’ensemble, car Pivik propose de nombreux articles essentiels dont les étudiant.e.s et le personnel à l’U d’O ont besoin lorsqu’ils.elles sont sur le campus et ne peuvent acheter nulle part ailleurs », souligne-t-elle.

Le personnel de l’équipe de gestion et d’employé.e.s-étudiant.e.s devrait être prêt pour la grande ouverture, une majorité de postes étant déjà comblés, d’après Gulliver. Il promet que cette cohorte offrira un mélange d’ancien.ne.s salarié.e.s et de nouveaux.elles arrivant.e.s. 

Engagement à la rétroaction et à l’avenir

Bien qu’il se concentre avant tout sur le retour à la normale, le SÉUO est engagé à la refonte de l’infrastructure et de l’image du magasin général exprime Gulliver. Des rénovations ont notamment été entreprises en consultation avec des spécialistes de design universel, afin d’élargir les allées pour rendre le magasin accessible à tous. Le président a indiqué que le SÉUO a également commandé des murales qui couvrent les colonnes de la façade du magasin. Les valeurs du Syndicat seront mises en avant-plan dans ces œuvres, avec le pilier du milieu dédié à la reconnaissance des terres non cédées des peuples algonquins anishinaabe, sur lesquelles l’U d’O a été construite.

Gulliver et son équipe s’engagent à ce que les changements futurs soient effectués dans un esprit de consultation avec la population étudiante. L’approche privilégiée pour cette consultation n’a pas encore été déterminée, mais le président du SÉUO soutient que ce sont les étudiant.e.s qui auront le droit de définir leur magasin général.

Selon Daoud, l’ancien Pivik aurait pu bénéficier de plus d’organisation, notamment en vendant moins d’articles, et en fixant clairement le nom et le prix sur les produits en vente. Comme beaucoup l’ont recommandé sur les médias sociaux, Daoud espère également des prix plus abordables dans cette nouvelle édition du magasin. Gulliver mentionne tout de même que Pivik demeure une entreprise, et qu’il faut donc parfois prendre des décisions en considération du profit pour rester rentable.