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SÉUO : reconstruire sur des fondations solides

Rédaction
13 août 2019

Crédit visuel: Catherine Gagnon-Jones

Par Alex Benimana

Depuis le premier juin, après une période de transition, les membres exécutifs élus du nouveau Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa sont aux commandes pour défendre les intérêts des étudiants. Un nouveau départ avec son lot de difficultés, mais aussi d’opportunités pour améliorer les choses. 

Une transition difficile

C’est un euphémisme d’affirmer que la dissolution de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa, et son remplacement par le Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa, ont marqué l’année académique 2018-2019. Empêtrée dans des accusations de mauvaise gestion de fonds, en froid avec plusieurs associations étudiantes et de moins en moins populaires avec la communauté étudiante, la Fédération a disparu à la suite d’un référendum.

L’organisation dissoute, quasi cinquantenaire, était profondément intégrée à tous les niveaux de la communauté universitaire et une transition sinueuse s’en suivit. Aly Abdelrahman, ancien membre de l’Association des étudiants en Génie et membre d’une fraternité de l’Université d’Ottawa, a expliqué à La Rotonde le flou qui régnait pour ces deux groupes : « Il y avait des conflits internes au sein de l’Association dès le début sur la direction à prendre, la dissolution a montré des divisions entre membres sympathiques à la Fédération ou pas. »

Les clubs et groupes étudiants ont également été pris au dépourvu. « Pour ce qui est de ma fraternité, tout a été paralysé. Toutes nos demandes passaient par la FÉUO et se sont retrouvées sans preneur. Les fraternités et sororités de l’Université Carleton passent aussi les portails de la Fédération, c’était la panique jusque là bas. »

Jason Seguya, commissaire à la vie étudiante du Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa, a également déploré cette transition houleuse. Il nous a confié que malheureusement, la majorité des documents, courriel et contact ont été perdu sur les serveurs de l’ancienne fédération durant sa dissolution.

Toujours des questions à éclaircir

« Nous apprenons en même temps que nous travaillons, avec les moyens du bord » a signalé Seguya lors d’une réunion du conseil d’administration du SÉUO, diffusée en direct fin juillet. Des moyens fortement réduits, ce qui a déjà impacté la planification de la semaine 101. Le budget habituellement alloué à Camp Fortune a été coupé en deux par exemple, poussant l’évènement à devenir Campus Fortune et se dérouler à l’Université.

Le Syndicat étudiant peut néanmoins compter sur l’aide financière de l’Université d’Ottawa, qui a déjà consenti à une série de prêts pour permettre le lancement de ses activités. Plusieurs activités pouvant générer des revenus sont prévues par le SÉUO pour rembourser ces prêts, mais l’organisation compte également sur les contributions annuelles des étudiants pour se financer. Avec la nouvelle possibilité pour les étudiants de ne pas payer les frais optionnels au SÉUO, l’incertitude sur les moyens exacts à disposition demeurera encore jusqu’au paiement des frais.

Pour Maude Bédard, vice-présidente aux affaires sociales francophones de l’Association des étudiants.es en études des conflits et droits humains, c’est aussi l’incertitude concernant les espaces occupés par le Syndicat étudiant qui affectent les groupes affiliés. « Le fait que le Syndicat n’ait pas encore de bureaux retarde énormément tout le côté administratif. C’est moins facile d’aller à la rencontre des membres, et il leur faut aussi les ordinateurs et le matériel pour répondre à toutes les requêtes et communiquer. De notre côté, cela nous a retardés dans la mise à jour de nos listes d’étudiants, mais également pour envoyer les courriels promotionnels et informatifs à propos de la vie sur le campus »

Dans l’entente signée avec l’Université le 8 avril, les espaces accordés à la FÉUO n’ont pas été transférés au SÉUO comme ce fut le cas pour les groupes affiliés. Ils sont donc sujets à des négociations entre les deux partis.

La transparence comme mot d’ordre

Le Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa a été fondé avec pour objectif d’être une organisation digne de confiance, représentant les intérêts des étudiants. Pour se faire, de nombreux efforts ont été faits pour rendre public le processus décisionnel de son conseil d’administration. Dans cette optique, les réunions de son conseil d’administration sont diffusées en direct sur la page Facebook du SÉUO. Des liens donnent également accès au budget de la semaine 101 et son utilisation précise. Bien que leur site Internet ne dispose que de quelques informations en ce moment, il est possible d’y trouver tous les documents importants liés à la transition.

Les membres exécutifs du conseil sont également en train de revoir plusieurs politiques actuellement en place. Au cours de la réunion du 28 juillet, Natasha Roy, commissaire aux affaires francophones, a annoncé être en train de retravailler la politique linguistique, mais également la politique environnementale du SÉUO, afin de rendre l’organisation plus écologiquement responsable et durable.

La collaboration avec les associations a également été transformée. Selon Maude Bédard, le nouveau Syndicat étudiant n’a pas hésité à demander un coup de main, et s’est montré à l’écoute des associations pour la semaine 101. « On est conscient qu’ils n’ont pas trop eu le choix en ce moment, et qu’il faut se serrer les coudes. Mais on espère continuer dans cette direction dans nos relations, pour l’instant tout cela est plutôt positif. »

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