– Par Ariane Jean –

Le Canada peut être fier de ses athlètes olympiques. Avec un total de 25 médailles, les athlètes canadiens ont su se démarquer aux Jeux olympiques de Sotchi.

De Vancouver à Sotchi

La barre était haute pour les athlètes canadiens après leurs prouesses aux Jeux de Vancouver en 2010. Le Canada avait récolté 26 médailles et s’était classé au premier rang pour les médailles d’or et au troisième rang pour le nombre total de médailles. Cette fois-ci, il s’est classé troisième dans les deux catégories avec seulement une médaille en moins au total. C’est une performance que plusieurs qualifient d’épatante.

D’après Eric MacIntosh, professeur agrégé à la Faculté des sciences de la santé de l’Université d’Ottawa, les Jeux olympiques à Sotchi ont été un succès pour les athlètes canadiens. « Le Canada a presque atteint le nombre total de médailles de Vancouver et a eu plusieurs médailles dans des épreuves déjà médaillées dans le passé », affirme-t-il. C’est notamment le cas du double médaillé d’or en ski acrobatique, Alexandre Bilodeau, et des équipes canadiennes de hockey masculin et féminin. « Je pense qu’il y a eu beaucoup de positif pour les athlètes dans les deux villes [Vancouver et Sotchi] et que les comités d’organisation ont fait un travail exceptionnel », ajoute le professeur en gestion de sport.

C’est d’ailleurs l’avis de Benoît Séguin, aussi professeur agrégé à la Faculté des sciences de la santé à l’Université d’Ottawa. Il ajoute cependant qu’il est toujours difficile de prédire le nombre exact de médailles. « À chaque Jeux olympiques, c’est la même chose. Il y a des athlètes dont on ne s’attend pas à ce qu’ils gagnent des médailles et qui, finalement, nous surprennent. C’est pareil pour ceux qui étaient favoris et qui n’ont pas eu la chance de monter sur le podium. Le Comité olympique canadien base ses prédictions sur les résultats des athlètes à la Coupe du monde dans les années d’avant et pendant celle des Olympiques », explique-t-il.

L’appui aux athlètes

La préparation des athlètes pour les Jeux olympiques est ardue. Ceux-ci consacrent la majorité de leur temps à l’entraînement en vue de chaque compétition. C’est, en quelque sorte, un objectif personnel chez chaque athlète de se dépasser. Pour M. MacIntosh, les athlètes olympiques sont extrêmement concentrés et dévoués à leur sport. Il ajoute que leur entraînement est très difficile et nécessite de leur part beaucoup de concentration. « L’énergie et la concentration qu’ils ont besoin pour participer à des épreuves de ce niveau sont extrêmement élevées », affirme le professeur.

Toutefois, depuis 2005, un appui financier intéressant vient en aide aux athlètes d’ici. Le programme « À nous le podium » aide au développement des sports au Canada afin que les athlètes réalisent des performances constantes aux Jeux olympiques et paralympiques. En effet, selon M. Séguin, « le programme « À nous le podium » finance au-delà de ce que les gouvernements vont donner comme financement de base aux fédérations sportives. « À nous le podium » cible des sports qui ont de bonnes chances pour aller chercher des médailles, mais il en choisit plusieurs. Presque tous les sports d’hiver vont recevoir de l’argent pour essayer d’aller chercher des médailles tandis que dans d’autres pays, ils vont cibler seulement quelques sports. Si on regarde les résultats des Pays-Bas, par exemple, ils ont eu 24 médailles en patinage de vitesse seulement », précise M. Séguin. Il ajoute qu’un programme comme celui-ci coûte extrêmement cher et que les performances sont souvent liées avec le montant d’argent que l’on met dans le sport. Il compare d’ailleurs la performance désastreuse de la Russie en 2010 avec celle de 2014. Il affirme que le pays a investi énormément d’argent pour se préparer pour les Jeux de Sotchi, où il a fini premier au classement.

Cependant, avec ce programme, M Séguin se pose la question à savoir quel est le retour de cet investissement. Il n’en connait toutefois pas la réponse, mais il se demande ce que représente réellement la valeur d’une médaille pour le Canada.

Le hockey au premier rang médiatique?

Les finales de hockey masculin et féminin ont attiré de nombreuses foules. Elles furent d’ailleurs deux des dernières épreuves olympiques avant la cérémonie de clôture des Jeux. Ceci vient cependant à se demander si la médiatisation entourant le hockey est plus importante que celle entourant les autres sports.

Pour les deux experts, ils sont catégoriques pour dire que même si le hockey est très populaire, cela ne vient pas nuire à l’attention médiatique à l’égard des autres disciplines. « Je ne crois pas que les autres événements sportifs souffrent à cause de la couverture médiatique que le hockey reçoit », confirme M. MacIntosh. Il affirme que le curling, par exemple, possède un grand retentissement. « Je m’aventurerais même à dire que les fans occasionnels du curling, qui ne regardent pas nécessairement toutes les compétitions de ce sport, peuvent devenir de véritables fans de ce dernier pendant les Olympiques », ajoute-t-il. Pour M. Séguin, il en est de même. « Je crois que les Jeux olympiques sont une belle vitrine pour tous les sports. Je ne pense pas que le fait que les gens regardent le hockey enlève de la visibilité pour les autres sports », conclut-il.