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Revisiter la cybersécurité post-pandémique

Jacob Hotte
27 février 2023

Crédit visuel : Marie-Ève Duguay – Rédactrice en chef 

Article rédigé par Jacob Hotte – Journaliste

Le mercredi 15 février 2023, l’Institut de recherche sur la science, la société et les politiques publiques (ISSP), ainsi que le Royal Canadian Institute for Science, ont organisé un séminaire en ligne sur la cybersécurité en intersection avec la science, la société et les politiques publiques. Divers sujets, tels que la cybersécurité post-pandémie, ont été explorés lors de la conférence, afin d’informer les participant.e.s sur les dangers qu’il est possible de rencontrer en ligne.

On retrouve parmi les participant.e.s de ce panel le modérateur, Sumit Bhatia, entrepreneur et directeur d’innovation et de politiques pour Rogers Cybersecure Catalyst. Quant aux panélistes, étaient présent.e.s John Bruce, professeur adjoint en affaires internationales à l’Université de Carleton, Kristen Csenkey, doctorante en affaires internationales à l’Université Wilfrid Laurier, ainsi que Myriam Haghighi, directrice en science des données à la Banque du Canada.

Bilan post-pandémique

La pandémie a été un élément fréquemment abordé au cours du séminaire. Haghighi débute en mentionnant la dépendance qui se crée par rapport aux nouvelles technologies. Elle souligne que suite à la pandémie, l’économie digitale s’est amplifiée en raison de l’augmentation de notre présence digitale. Csenkey renchérit en affirmant que les nouvelles avancées technologiques peuvent aussi représenter un danger face aux cyberattaques.

En outre, la croissance économique joue aussi un grand facteur en ce qui concerne la vulnérabilité d’une personne sur le web, poursuit-elle. De plus, la doctorante témoigne que la moitié des attaques qui sont observées de nos jours visent des infrastructures importantes, ce qui pourrait coûter jusqu’à dix mille milliards de dollars en 2025. D’après Bruce, ceci a été le cas pour LCBO, Indigo, ainsi que le secteur de la santé, qui ont tous été victimes d’attaques digitales récemment. 

Comme le mentionne Haghighi, les attaques portées contre les institutions peuvent venir menacer la confidentialité des informations que gardent ces établissements. Il serait alors possible d’utiliser ces données en échange de la satisfaction des souhaits des pirates informatiques. Cependant, la directrice souligne que les dangers auxquels le public fait face ne se limitent pas qu’à cela. L’intelligence artificielle (IA), qui s’est développée rapidement ces dernières années, est un outil souvent utilisé par les cybercriminel.le.s. Selon Haghighi, ceux et celles-ci feraient générer des codes de programmation à travers des programmes d’IA comme ChatGPT, afin de leur faciliter la tâche lors du piratage.

Collaboration nécessaire

Tout au long de la conférence, il a été mentionné plusieurs fois par les expert.e.s qu’une collaboration entre le secteur public, privé et académique sera indispensable afin de pouvoir adéquatement répondre le problème.

En effet, il est nécessaire, selon Csenkey, de développer l’aspect académique en ce qui a trait à la cybersécurité. Elle explique que la cybersécurité implique plusieurs domaines et demande donc une diversité de talents afin de répondre à la demande de main-d’œuvre dans le secteur. Selon la doctorante, ce développement académique servirait aussi au milieu universitaire, qui dépend du secteur privé. Les institutions scolaires nécessitent souvent des entreprises spécialisées en cybersécurité afin de pouvoir mieux former les étudiant.e.s lors de programmes COOP ou de stages.

Pour ce qui est du secteur public, il est difficile pour le gouvernement d’agir dans le cadre de la sécurité sur le web, car près de 80% de ces espaces appartiennent au secteur privé, confie Bruce. Pour sa part, Haghighi explique que les institutions financières sont de grandes cibles pour les attaques digitales. Il est essentiel, pour elle, de mettre l’accent sur le développement de la cybersécurité dans ces institutions, afin d’aider au bien-être public.

De plus, continue-t-elle, une grande tragédie pourrait mettre en danger toutes les ressources qui sont partagées en ligne par les membres de la société. Ce serait donc au gouvernement d’intervenir, d’où le besoin d’améliorer ses compétences dans le domaine. Bruce recommande aussi la création d’institutions spécialisées afin de mieux répondre aux besoins en cybersécurité, comme l’établissement du Centre canadien pour la cybersécurité, qu’il donne comme exemple.

Le professeur suggère qu’il serait nécessaire qu’un partage d’informations et de données puisse se faire entre le gouvernement canadien et les entités privées, afin de permettre plus d’efficacité en matière de cybersécurité. Pour conclure, il est de la responsabilité des citoyen.ne.s de se renseigner sur les moyens qui pourraient aider à limiter leur vulnérabilité sur le web, conseille Haghighi. Csenkey invite aussi tou.te.s les utilisateur.ice.s a à se familiariser dès le plus jeune âge à la littératie numérique.

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