– Par Paola Boué –
Le 35e Salon du livre de l’Outaouais se tenait du 27 février au 2 mars au Palais des Congrès de Gatineau, sous la présidence d’honneur de Kim Thúy, écrivaine québécoise née au Vietnam. Les origines vietnamiennes de l’auteure rappellent le slogan du Salon : « Viens voir le monde ! ».
C’est en effet un monde aux aspects multiples qui était proposé au regard des visiteurs, voire des mondes : celui des mots, de l’imaginaire, des connaissances, des songes, de l’enfance et tant d’autres. Ce paradis des mordus de lecture offrait de nombreuses allées de livres en tout genre, pour tous les goûts, mais aussi pour tous les âges.
C’est d’ailleurs dans les rayons pour enfants que se constatait le mélange générationnel le plus marquant. En effet, le Salon du livre s’est vu aussi destination des sorties en famille, « pour faire découvrir aux enfants, non seulement les livres en eux-mêmes, mais aussi ceux et celles qui se cachent derrière les histoires qu’on leur lit le soir », selon certains parents interrogés. C’est ainsi que les parents et leurs enfants faisaient la queue, livre en main, pour recevoir une dédicace de la part de deux auteures présentes. Et quelles auteures! Impossible de ne pas esquisser un sourire devant ces deux femmes vêtues l’une en habits de princesse et l’autre en robe de mariée.
La première, Natalie Choquette, portait les vêtements du personnage de ses histoires, Mademoiselle Myrtille, reflet parfait de sa personnalité enjouée et décalée : « Ma tête est pleine de fantaisies multicolores », explique cette chanteuse d’opéra, comédienne et auteure pour enfants depuis peu. « J’aime la beauté et l’art sous toutes ses formes. Mademoiselle Myrtille est un prétexte pour faire connaître aux jeunes la musique de nos ancêtres. L’histoire vient avec un CD sur lequel elle est racontée et où sont aussi chantées des chansons ». L’écrivaine tient ainsi à donner un côté pédagogique à son œuvre, ce qui est également le cas de Diya Lim, créatrice de la série Amandine : « Mon intention lorsque j’écris est d’apporter des connaissances supplémentaires, pas seulement dans le domaine de la lecture. C’est pourquoi mon premier tome traite surtout du sujet des mathématiques et de leur application dans notre vie quotidienne. […] Je pense que je préfère écrire pour les enfants, parce qu’étant moi-même mère, cela m’aide à comprendre leur manière de penser ainsi que leurs attentes. J’essaie donc de faire des Salons du livre comme celui-ci chaque année, car j’ai directement des contacts avec mes lectrices. Quand je les vois et discute avec elles, je découvre un peu plus le type de jeunes filles que je vise. La proximité avec mes lectrices est très importante », explique Mme Lim.
L’importance du contact avec les lecteurs est évoquée par de nombreux auteurs, pas seulement par ceux pour enfants, comme c’est le cas pour Edgard Gousse, venu présenté deux de ses livres : Ne dites pas à ma mère que je suis une salope et Le pouvoir du sexe, le premier décrivant le quotidien d’une jeune fille exploitée, sous couvert d’une pointe de féminisme. « On est là pour exposer le travail que l’on fait. […] On fait un produit et on aime à ce qu’il soit connu », affirme M. Gousse.
C’est d’ailleurs la raison de la venue de nombreux visiteurs, celle de la découverte, comme Lucie, jeune étudiante en sciences politiques. qui espérait découvrir « de nouvelles séries de livre, de nouveaux styles que l’on ne trouve pas dans les librairies, qui proposent souvent les mêmes choses par souci de mode ». Et les attentes de la jeune fille n’ont pas été déçues.