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Opinions

Identités sexuelles: des changements difficiles à avaler

Dawson Couture
4 novembre 2019

Crédit visuel; Andrey Gosse -directeur artistique 

Par Maxime Jolicoeur – Chef du pupitre Sports et bien-être

Le mouvement LGTBQ et trans a beaucoup évolué dans les dernières années. Pourquoi est-ce qu’il est si difficile pour un athlète transgenre de percer dans son sport ? La réponse est simple, nous avons une société qui ne veut pas s’adapter au changement.

Il semble, cependant, y avoir une séparation entre les homosexuel.le.s et les transsexuel.le.s. Pourquoi est-ce que le niveau de tolérance envers les homosexuel.le.s est plus élevé que celui offert aux transsexuel.le.s dans le sport ?

De plus en plus, plusieurs athlètes et dirigeant.e.s dans le sport professionnel ont annoncé leur homosexualité publiquement. En général, la réponse du public en est une qui est positive.

Cependant, ce n’est pas le cas pour des professionel.le.s du sport qui s’affichent publiquement transgenres. On peut voir des commentaires sur les médias sociaux comme « bien sûr qu’il a gagné le championnat féminin ; c’est un homme » ou « il est évident qu’elle n’a pas remporté, ce « gars » est une fille ».

Acceptation difficile

Dans un monde où l’homosexualité est plus ou moins acceptée, plusieurs se demandent pourquoi il y a une différence dans les sports. La réponse à cette question ; la grande majorité des partisans de sports sont des hommes blancs. Ces derniers semblent avoir un égo un peu trop fragile pour accepter qu’il y ait du changement dans leur sport bien aimé.

L’acceptation du changement n’est pas un concept qui est facile pour certaines personnes mais dans le monde du sport, cela est encore plus difficile. On ne doit pas chercher loin pour s’apercevoir de cela. Par exemple, au Connecticut, aux États-Unis, un groupe catholique a décidé d’apporter en justice un conseil scolaire au nom de 3 jeunes filles qui ne veulent pas que des femmes transgenres aient le droit de compétitionner dans leurs divisions sportives.

Une autre facette de la difficulté de l’acceptation des transgenres demeure que plusieurs institutions sportives ont instauré des règles à ce sujet qui sont, on va se le dire, tout simplement ridicule. Dans le sport universitaire américain, la NCAA (National Collegiate Athletic Association) a décidé que les femmes trans ont le droit de participer dans les activités sportives féminines mais avant cela, l’athlète en question doit compléter un traitement de réduction de testostérone pendant un an. Cependant, l’association n’a pas de limite exacte en ce qui concerne la testostérone.

Pourquoi forcer un individu à commencer un traitement si, en fin de compte, il n’y a pas une limite exacte ? Et n’oublions pas les nouvelles règles du comité olympique, elles qui ont assuré une limite sur le niveau de testostérone permis à une athlète féminine. Est-il aussi difficile d’en venir à un consensus pour aider ces athlètes ? Encore une fois, c’est une forme de discrimination qui est, pour une raison ou une autre, acceptée par notre société.

Beaucoup de chemin à faire

Après avoir analysé des politiques de grandes institutions sportives, nous pouvons tomber à une seule conclusion ; il y a encore beaucoup de travail à faire pour atteindre l’égalité des transgenres dans le monde du sport.

Il ne faut pas regarder loin pour voir que, même avec les circonstances qui peuvent être contre eux ou elles, plusieurs athlètes transgenres commencent à avoir du succès dans leurs catégories respectives. Ce succès a lieu en respectant les règles qui leur sont imposées. 

Pour revenir à l’exemple du Connecticut aux États-Unis, une athlète transgenre nommée Terry Miller à remporté la course du 200 mètres au tournoi annuel du Connecticut. C’est pour cela que plusieurs perdantes ont décidé d’apporter le tout en justice.

Vous voyez la tendance ? Lorsque ces athlètes, qui ont eu des vies difficiles, ont du succès dans le sport qu’ils ou elles pratiquent, les perdant.e.s vont tout de suite pointer le doigt vers le fait que ces athlètes sont meilleur.e.s en raison de leur niveau de testostérone. C’est drôle quand même, ces mêmes personnes sont celles qui criaient vivement pour l’égalité entre l’homme et la femme. La testostérone ne devait pas être la raison pour laquelle un individu trans a eu du succès dans un sport ?

Comme société, nous avons le pouvoir de changer la vision que nous avons sur ces athlètes trans. Nous devons être heureux du succès de ces derniers dans leur sport respectif et accepter, pour une fois, le changement. 

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