« Trop, c’est trop! »: la Journée sans achat, une contestation annuelle du consumérisme
– Par Élise Vaillancourt –
Vendredi dernier, des milliers de citoyens faisaient la course au Centre Rideau pour profiter des aubaines du « Black Friday ». En parallèle, des contestataires de l’événement célèbrent plutôt la « Journée sans achat »: 24 heures de boycott du système d’échange monétaire.
Un historique de contestation du capitalisme
Initiative lancée en 1992 à Vancouver par le photographe Ted Dave, le « Buy Nothing Day » se veut une protestation non-violente s’opposant au gaspillage issu de la société de
consommation. C’est d’abord la revue anti-consumériste basée en Colombie-Britannique, Adbusters, qui s’est faite promotrice de l’événement sur le plan international.
Selon Christine Bérubé, coordonnatrice du Centre de Développement Durable de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa, « cet événement est une opposition au Black Friday [au cours duquel] certains magasins font jusqu’à 25% de leur […] chiffre d’affaire annuel ».
Un acte de contestation et de réflexion
Selon Nicole Aitken, agente de santé et de sécurité à SCFP2626, le syndicat des étudiants et étudiantes employés à l’Université d’Ottawa, et représentante de l’Équipe verte, un organisme qui fait de la sensibilisation en matière de développement durable, « l’idée principale est de passer 24 heures sans faire d’achat […] mais, pour la plupart des gens, c’est surtout une journée de réflexion en rapport au consumérisme, au capitalisme et à leur importance […]. On a l’habitude d’acheter sans même s’en rendre compte: acheter notre café pour se rendre à notre classe, acheter des billets pour prendre l’autobus […]. C’est une journée de vacances du consumérisme pour réfléchir […] à ce que la vie serait sans ces achats quotidiens ».
Conséquences sociales et environnementales du consumérisme
Selon Christine Bérubé, les coûts environnementaux et sociaux du consumérisme sont considérables: « Il y a […] beaucoup de gaspillage. L’extraction continue des ressources naturelles est dévastatrice. [Il y a aussi le problème] de la dépendance pétrolière pour le transport et [pour] la production des biens […]. On crée des relations de dépendance envers les ressources naturelles et […] ça vient creuser l’écart entre les riches et les pauvres ».
Localement, aucune action de masse n’a été organisée pour la Journée sans achat: l’Équipe verte SCFP2626 est responsable de la mise en ligne de l’événement sur les réseaux sociaux, mais « il n’y a pas d’actions directes [organisée par le SCFP2626] planifiées pour cette année par rapport à la Journée sans achat », indique Nicole Aitken. L’Équipe verte SCFP2626 souhaite cependant faire la promotion du Buy Nothing Christmas.