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Un mélange risqué

Web-Rotonde
12 mars 2012

TECHNOLOGIE ET POLITIQUE

Sarah Lanthier | Journaliste Actualités
@sarahlanthier

Lundi dernier, 250 étudiants et membres du Parlement se sont rassemblés sur la colline parlementaire pour dénoncer les appels automatisés frauduleux reçus par des électeurs lors des élections fédérales de 2011. Avec ce scandale, ainsi que le fiasco du vote électronique lors des élections de la Fédération étudiante (FEUO) de 2004 et de 2009, l’utilisation de la technologie en politique devient préoccupante.

Fraude électorale 2011

Le lundi 5 mars, les 250 personnes rassemblées sur la colline parlementaire questionnaient la légitimité du gouvernement de Stephen Harper. « Nous exigeons de voir une enquête publique juste. Nous exigeons de voir l’invalidation du vote dans 77 circonscriptions et nous exigeons que le gouvernement assume la responsabilité de cette fraude technologique », explique Arun Smith, étudiant à l’Université Carleton et responsable des relations médias pour l’Organisation contre la fraude électorale.

Cette organisation a été créée dans les derniers mois pour dénoncer la nature frauduleuse des appels automatisés reçus par des électeurs reconnus comme des non conservateurs dans 77 circonscriptions. « Le robot au bout de la ligne communiquait alors de fausses informations, réduisant la probabilité que ces électeurs trouvent leur bureau de vote », clarifie Claude Denis, professeur à l’École d’études politiques de l’U d’O.

Le vote électronique à l’U d’O

La FEUO avait tenté de faire appel à la technologie du vote électronique en 2004 et en 2009, sans succès. En 2009, la FEUO a fait face à des accusations de fraude électorale. Elle a alors invoqué une défaillance du programme de vote électronique. À l’époque, plusieurs intervenants se disaient inquiets de l’utilisation de ce type de technologie en politique.

La technologie entre de mauvaises mains

Le directeur associé de l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’U d’O, Robert Asselin, souligne l’omniprésence des nouvelles technologies dans la société. Or, le scepticisme vis-à-vis de l’utilisation de technologies comme les appels automatisés, le vote électronique, etc., demeure.

Claude Denis rappelle toutefois que « ce ne sont que des technologies parmi tant d’autres ». « Les partis sont encore en train d’explorer les différentes technologies, précise-t-il. C’est difficile parce que chacun a sa propre façon de l’utiliser. » « Mais il faut un nouveau règlement pour l’utilisation de la technologie en politique, ajoute M. Smith. La technologie se modernise, les règlements les encadrant devraient subir une modernisation aussi. »

L’U d’O subit aussi la pression technologique en politique. « Je suis ouvert [au vote électronique], mais il faudrait changer les règles pour éviter ce qui s’est passé auparavant, […] comme par exemple utiliser les comptes InfoWeb et éviter de faire campagne les jours de vote », déclare le futur président de la FEUO élu en février dernier, Ethan Plato.

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