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Par : Stéphanie Bacher – Journaliste

Le professeur Onur Ozturk et son collaborateur de recherche Jonathan Patrick de l’École de gestion Telfer de l’Université d’Ottawa ont développé un modèle de recherche opérationnelle sur le mode de transport des marchandises à l’intérieur des villes telle qu’Ottawa.

C’est dans l’European Journal of Operational Research, le plus important journal académique de recherche opérationnelle dans le monde qu’Onur Ozturk et Jonathan Patrick, professeurs à l’École de gestion Telfer, ont présenté le modèle qu’ils ont développé afin de résoudre le problème du transport de marchandises en contexte urbain. Ce modèle est basé sur des calculs mathématiques, permettant le développement du transport de marchandises par la voie ferroviaire.

L’idée de réfléchir au mode de transport en contexte urbain est venue pour Ozturk d’une volonté de résoudre à la fois un enjeu théorique et un problème empirique. C’est alors qu’il était chercheur dans un Institut de recherche à Paris qu’il a été introduit à cette problématique pour la première fois et qu’il a développé des modèles d’aide à la décision. Une fois arrivé au Canada, il dit avoir « continué avec la même problématique qui est très intéressante », surtout qu’il « pense qu’il y a une piste d’application à Ottawa actuellement et pour le futur ».

Pollution sonore et effet de serre

Selon Ozturk, à Ottawa le système de transport actuel est loin d’être idéal. Il raconte qu’un des problèmes du système actuel est que « dans cette petite ville, il y a beaucoup de camions qui traversent, qui passent par le centre-ville, et ça cause beaucoup de bruit sonore, donc c’est un problème un petit peu embêtant ». Un autre problème lié à l’utilisation de camions est que « c’est l’une des raisons majeures de l’effet de serre. Si on arrive à réduire ça un petit peu, ça sera un gain pour l’environnement ».

Quel système de transport alternatif pourrait atténuer la situation ? Arrêter les camions en banlieue pour qu’ils y déposent la marchandise et utiliser le système ferroviaire pour déplacer cette marchandise jusqu’en ville. Ce système permettrait d’économiser selon lui plusieurs kilomètres durant lesquels les camions ne polluent pas et ne contribuent pas au trafic.

Expérience de grandes villes du monde

Son modèle se base sur l’expérience de plusieurs grandes villes du monde comme Paris. À Paris, l’application de ce mode de transport de la marchandise a permis de faire des gains qu’il estime à « environ 10 000 camions qui n’entrent pas dans le centre-ville de Paris, chaque année », ce qui permet de réduire la pollution atmosphérique de 280 tonnes de dioxyde de carbone chaque année.

Ce système pourrait être appliqué à Ottawa dans le futur. Avant tout, il explique qu’il « faut faire une étude de faisabilité puisque c’est un système qu’on ne peut pas appliquer partout ». La construction d’une nouvelle ligne du train léger O-Train avec la ligne de la Confédération est un bon pas en avant même si le réseau ferroviaire d’Ottawa demeure limité, surtout si on le compare aux réseaux de transport d’autres grandes villes dans le monde.