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Arts et culture

Voir et adopter le cinéma québécois avec Éric Perron

Antoine Jetté-Ottavi
11 novembre 2024

Crédit visuel : Hidaya Tchassanti — Directrice artistique

Entrevue rédigée par Antoine Jetté-Ottavi — Chef du pupitre Arts et culture

Le nouveau projet de l’Association des cinémas parallèles du Québec (ACPQ) invite présentement les écoles en francisation à passer par les salles de théâtre pour assister à une présentation cinématographique culturelle aux couleurs du Québec. La Rotonde s’est entretenue avec Éric Perron, le coordinateur du projet « Voir le cinéma québécois, c’est l’adopter! », afin de comprendre les intentions et les procédures pour participer aux séances.

La Rotonde (LR) : Quelles sont les intentions de l’ACPQ dans la création de ce projet ?

Éric Perron (ÉP) : Nous avons répondu à un appel d’offres de la Société des développements des entreprises culturelles du Québec (SODEC) à l’automne 2023, qui invitait les gens de l’industrie à faire la promotion du cinéma québécois. Nous avons pensé faire cette promotion au sein des nouveaux.elles arrivant.e.s.  

Nous nous sommes dit que le cinéma est quand même un art populaire qui est apprécié de tou.te.s, et que ces films allaient ainsi nous permettre de montrer aux nouveaux.elles arrivant.e.s notre société actuelle. Pour ce faire, nous avions besoin de groupes pour assister aux séances spéciales : comme la majorité des nouveaux.elles arrivant.e.s passent par des cours de francisation, il a été convenu que le meilleur moyen de les rejoindre était de passer par les écoles.

Nous avons ensuite commencé à faire la sélection de films à montrer. Nous voulions choisir douze films d’auteur.e.s accessibles et ceux que nous avons choisis sont tous des longs-métrages qui possèdent des angles riches de lecture. Nous avons également choisi des documentaires, et nous avons fait de la place pour le cinéma autochtone. De plus, 50% des films choisis ont été réalisés par des femmes, ce qui représente très bien la réalité du Québec. 

Nous avons ensuite produit des cahiers pour chacune des œuvres choisies : ces cahiers sont composés de huit pages, et les différents thèmes et sujets abordés rendent le catalogue vraiment riche. C’est ainsi que nous avons imaginé le projet. 

LR : 33 villes participent à l’événement, mais pas Gatineau, la cinquième plus grosse ville dans la province. Savez-vous pourquoi ?

ÉP : Ce n’est pas définitif. Depuis que nous avons envoyé notre communiqué, deux nouveaux membres se sont ajoutés : je pense que Gatineau va éventuellement aussi embarquer. 

Nous avons plus de 70 membres et certains n’ont pas accès facilement à leur lieu de diffusion. Nous avons des membres qui gèrent leur lieu de projection, tandis que plusieurs autres n’en ont pas directement l’accès, c’est-à-dire qu’ils n’en sont pas les dirigeants immédiats. Parfois, c’est simplement une question d’horaires compliqués avec les présentations en cours. 

Gatineau est une ville extrêmement imaginative. Elle possède de multiples endroits pour projeter les films. Alors, si nous avons un organisme en francisation de la région de Gatineau qui fait une demande, nous allons pouvoir leur écrire et demander s’il veut recevoir le projet dans un de leurs lieux de projection. Ça devrait pouvoir se faire.

LR : Aimeriez-vous reproduire un événement similaire dans le futur ?

ÉP : Tout le monde est tellement emballé par ce projet-là. Alors, si jamais il reste des fonds, ou si jamais la SODEC offre une autre subvention dans les prochaines années, c’est sûr que nous allons le maintenir, le peaufiner, l’améliorer. Nous ajouterons des œuvres au programme. Pour l’instant, nous nous concentrons sur la première année, qui se tiendra de septembre 2024 à mai / juin 2025. 

LR : Comment pensez-vous que ce projet aidera à la francisation et l’alphabétisation ?

ÉP : Ce que nous avons comme écho de la part des groupes en francisation, c’est que les classes sont méthodiques : il faut offrir plus d’activités. Nous nous sommes dit qu’avec le projet, les gens sortiront et iront voir le cinéma québécois, des produits « complètement français ». 

Il y aura certes des gens en francisation, mais aussi un grand public qui se déplacera pour assister aux séances. Ces deux mondes pourront échanger sur les visionnements grâce aux cahiers d’accompagnements, qui proposent des pistes d’échange. Cela permettra aux nouveaux.elles arrivant.e.s qui souhaitent commenter ces longs-métrages de le faire avec des gens francophones d’ici, tout en découvrant un lieu culturel qu’ils.elles pourront fréquenter par la suite. 

Sans être des spécialistes de la francisation, nous pensons qu’offrir cet espace culturel et social va contribuer à la francisation des nouveaux.elles arrivant.e.s.

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