Inscrire un terme

Retour
Opinions

Lettre d’opinion: Les experts des fausses accusations continuent leur mandat

Web-Rotonde
11 avril 2017

Lukas Hashem
Ancien représentant des étudiant.e.s de la Faculté de médecine au CA de la FÉUO, 2015-2016

Le dimanche 5 mars dernier, les exécutifs de la Fédération Étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) ont fait ce qu’ils font mieux, et ont humilié les étudiant.e.s qu’ils prétendent représenter. On assiste à une nouvelle tradition : l’utilisation des mises à jour de l’exécutif comme plateforme pour s’insulter et s’attaquer les uns les autres. Cette fois-ci, le destinataire était le président sortant, Roméo Ahimakin. Pour une deuxième année consécutive, l’exécutif a fait le choix de se retourner contre l’un des leurs.

Tel que rapporté dans le The Fulcrum, il a été accusé d’être « violent et misogyne » par sa collègue Vanessa Dorimain, vice-présidente aux affaires universitaires, parmi d’autres allégations répréhensibles et non-prouvées. Elle a également mentionné qu’il avait manqué quelques réunions, juste au cas où il fallait une raison de plus pour prouver à quel point il est terrible.

Le vice-président aux affaires sociales sortant et nouvellement élu président de la Fédération, Hadi Wess, qui joue la victime comme carrière professionnelle, a ensuite utilisé sa ligne préférée des deux dernières années, décrivant les réunions exécutives comme étant «dangereuses » — mot qui semble être utilisé pour décrire toute espace où se trouve une opinion dissidente ou un conflit idéologique. Il s’agit ici de la même personne qui accuse La Rotonde d’avoir contribué à une « culture raciste et d’intimidation», alors qu’ils ne faisaient que leur travail en rapportant les faits. Finalement, Morissa Ellis, vice-présidente aux affaires d’équité, a parlé de la façon dont Roméo a blessé ses sentiments par son manque de soutien quant aux préparations du Mois de l’histoire des Noirs, un sentiment qu’elle partage contre tous les membres exécutifs.

Ahimakin a été accusé d’avoir essayé de faire taire la presse lorsqu’il a envoyé un avis d’action à The Fulcrum, en plus de l’avoir envoyé aux exécutifs Wess, Dorimain, Ellis ainsi qu’à deux autres personnes. Bien que je suis en désaccord avec son inclusion de The Fulcrum, je peux tout de même comprendre sa réaction.

Voici un homme avec lequel j’ai souvent été en désaccord l’année dernière quand je siégeais toujours au Conseil d’administration (CA). Un homme dont j’ai questionné publiquement la sélection comme vice-président aux services et communications et son ascension subséquente au poste de président. Pour être honnête, je n’ai surtout pas en accord avec celui-ci quand il s’est rangé du côté de ses collègues de l’exécutif au nom de la cohésion d’équipe.

Par contre, je peux dire avec certitude, que cet homme n’est ni misogyne, ni violent, ni aucune des autres accusations répréhensibles dont il a été traité. Même si on s’opposait souvent, il était de loin le membre de l’exécutif le plus calme et raisonnable l’année dernière.

Sa réputation a été ruinée par ces accusations qui risquent de l’accompagner à jamais, et puisque ces accusations n’ont jamais été portées par des voies officielles, il n’a jamais eu la chance de se défendre. En conséquence, je sympathise avec sa tentative de limiter les dommages.

Quelles preuves ont été présentées pour soutenir ces accusations? Ah oui, des preuves! Si vous étiez présent.e.s à la réunion du CA du 2 avril, pour laquelle j’ai agi en tant comme membre par procuration pour la Faculté de médecine, tout cela serait très clair. Selon Dorimain, les accusations de racisme, de sexisme, de misogynie et d’agression « ne nécessitent pas de preuves ».

En effet, elle « trouve dégoutant » que des preuves lui soient demandées pour donner de la crédibilité à ses accusations. Partager son « expérience vécue » semble suffisant. Quiconque demande des preuves participe par ce fait à l’harcèlement de la supposée victime. De plus, les accusations de « violence » ne sont pas limitées à des agressions physiques, mais incluent de simples mots qui se sont heurtés aux sentiments subjectifs de certaines personnes.

Après une discussion à ce point instructif, les signes de la violence d’Ahimakin me sont claires.

Il a été violent lorsqu’il a correctement signalé au Comité disciplinaire des allégations selon lesquelles les autres membres de l’exécutif utilisaient des U-Pass illégalement.

Il a été violent lorsqu’il a parlé du fait qu’il était anticonstitutionnel pour la vice-présidente aux affaires universitaires d’agir comme directrice du scrutin au sein Bureau des élections.

Il a été violent lorsque Ellis pensait qu’il ne s’impliquait pas assez pour le Mois de l’histoire de Noirs.

Il était violent lorsqu’il a voté contre la hausse de 18 % des salaires de l’exécutif, et encore une fois quand il a voté contre avec les étudiant.e.s à l’AG, puisqu’il n’y avait même pas assez d’argent pour financer les clubs ou pour payer les employé.e.s de la FÉUO.

Il était violent à chaque fois qu’il n’était pas en accord avec les idées des autres exécutifs – après tout, dans la culture de la FÉUO, la critique des idées équivaut aux attaques contre des personnes.

L’année dernière, j’étais membre du Comité disciplinaire, lorsque c’était Camelia Touzany, ancienne vice-présidente aux finances qui avait été ciblée. Accusée d’être « raciste » et d’être une personne terrible, nous avons pu confirmer que Touzany était victime de harcèlement venant de plusieurs membres du Comité exécutif.

En effet, nous avons constaté qu’il s’agissait d’« un problème systématique qui malheureusement façonne la manière dont la FÉUO fonctionne quotidiennement. » Elle nous a parlé d’une culture de peur et d’exclusion créée par les autres membres de l’exécutif, qui a culminé par une plainte contre elle auprès du Comité disciplinaire, avant que Touzany ne puisse rapporter le harcèlement fait contre elle.

Cette année, c’était Ahimakin. La même personne qui avait été décrite comme « un vrai ami » par Wess il y a plus d’un an. Je suppose qu’il pensait qu’il pouvait avoir une différence d’opinion respectueuse et que, comme des personnes normales, ses collègues de l’exécutif seraient capables de maintenir leur cohésion d’équipe.

Je suis vraiment désolé qu’il a dû découvrir de manière si décevante que si vous n’êtes pas totalement d’accord avec l’exécutif sur un sujet quelconque, vous êtes une personne violente, raciste, misogyne et dégoutante, et ce sans aucune preuve requise.

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire