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Arts et culture

Portrait étudiant : Sarah Hodgson

Culture
22 septembre 2019

Crédit visuel; Andrey Gosse, directeur artistique 

Par Clémence Roy-Darisse – Cheffe du pupitre Arts & culture

Cette semaine, c’est au tour de l’étudiante en arts visuel de l’Université d’Ottawa (U d’O), Sarah Hodgson, de partager son parcours et ses inspirations d’artiste visuelle. 

La Rotonde: Peux-tu parler un peu de ton parcours? Pourquoi avoir choisi les arts visuels?

Sarah Hodgson: Je suis allée dans une école secondaire spécialisée en arts. Donc j’imagine que dès mon jeune âge je savais que c’était un domaine général qui m’intéressait. Je ne savais pas exactement dans quoi j’allais me diriger, mais bon. J’ai pris durant le secondaire plusieurs classes d’architecture. On avait une unité de design intérieur et je dessinais tout le temps des motifs bleus sur les meubles. C’est là que j’ai compris que ce qui m’intéressait ce n’était pas l’architecture mais le dessin. J’ai toujours pensé que j’étais destinée à aller en arts visuel. J’ai essayé le théâtre mais je n’ai pas aimé être dirigée. J’aime être mon propre patron et je crois que je peux faire ça en étant une artiste visuelle. 

La Rotonde: Planifies-tu travailler comme artiste visuel à temps plein? Comment imagines-tu ta carrière après l’école?

Sarah Hodgson: Ce serait l’idéal d’être une artiste visuelle à temps plein mais je ne crois pas que cela va arriver tout de suite. Je vais continuer à faire de l’art cependant. Je fais beaucoup de travail administratif pour des organismes à but non-lucratif. Je me vois travailler à la fois dans ceux-ci et comme artiste.

La Rotonde: Peux-tu nous en dire plus sur le type d’art visuel que tu fais? 

Sarah Hodgson: Oui, bien sûr. Je me présente toujours comme une artiste photographe. C’est assez vague, mais ça permet de comprendre le médium que j’utilise. J’aime travailler les photos sur l’ordinateur, manipuler les images et les tourner en objets. Je n’aime pas être étiquetée sous une structure rigide parce que ça me limite. 

La Rotonde: Où trouves-tu ton inspiration?

Sarah Hodgson: Je trouves mon inspiration des personnes qui m’inspirent, souvent des artistes. Je m’inspire de leur travail et de leur pratique. En ce moment, une de mes artistes favorites est Felicity Hammond. Une artiste photographe qui étudie le phénomène de gentrification dans les quartiers. Elle compare l’utopie qui nourrit ces quartiers là à la réalité. Elle pousse vraiment le médium. Elle fait un travail que je n’ai jamais vu auparavant. 

J’essaie toujours de penser en dehors du cadre traditionnel avec la photo.

Je suis aussi une fan aussi de Andreas Gursky. C’est un autre photographe qui prend des photos à grande échelle de paysage. Ces photos ressemblent presque à des peintures. Il pousse lui aussi le médium de la photo en le mélangeant avec la peinture. 

La Rotonde: Quels sont les thèmes que tu aimes aborder? 

Sarah Hodgson: J’imagine que récemment je travaille surtout sur la mémoire et comment on la cultive.

Dans le dernier projet sur lequel j’ai travaillé, j’ai tenté de créer une capsule historique non conventionnelle. J’ai observé les nouvelles technologies et comment elles sont utilisées pour sauver l’information. J’ai utilisé un logiciel nommé 3D Photogrammetry Software, qui scanne des objets réels, les digitalisent et en crée une copie digitale. Tu peux ensuite imprimer une version 3D de l’objet. Plusieurs musées et institutions l’utilise pour leurs collections. Ça rend les choses plus accessibles mais ça remet en question l’importance de sauvegarder les choses.

J’ai donc créé une capsule historique pour ma grand-mère qui a 97 ans. Je trouvais que ça nous permettait de nous rapprocher parce que je sens qu’il y a tellement de nous dans les choses que nous gardons et chérissons. J’ai ensuite utilisé ce même logiciel pour imprimer une version 3D des objets qu’elle a choisi et j’ai créé un collage à grande échelle. Les objets, une fois imprimés, avaient l’air un peu décomposés. Ils nous amenaient donc à réfléchir à la mémoire humaine et comment nos souvenirs changent. Notre mémoire nous dicte qui nous sommes, elle nous marque comme individu et je trouve cela intrigant comment nous stockons nos souvenirs dans des objets. 

La Rotonde: Tu travailles aussi pour la galerie du Département d’arts visuel de l’U d’O, peux-tu nous en dire plus sur ton travail?

Sarah Hodgson: Oui. Maintenant, je suis une des trois gestionnaires de la galerie. Donc notre travail principal est de choisir la programmation. Chaque semestre nous ouvrons un appel à tous; les étudiants du Département peuvent proposer leurs oeuvres. Nous choisissons ensuite les plus forts. Nous choisissons généralement ceux qui mettent le plus de temps sur leurs dossiers et leurs oeuvres. Ça paraît dans la qualité de leur présentation habituellement. 

La Rotonde: Quel conseil donnerais-tu à un étudiant en arts visuel?

Sarah Hodgson: Prenez des pauses, relaxez.  Je sens que je suis arrivée à un point dans ma pratique où j’ai appris de mon expérience. Je suis dans ma cinquième année en arts visuels donc j’ai déjà fait mon exposition en tant que diplomée. Ça m’a tellement stressé. Maintenant, j’essaies de reculer, prendre un pas en arrière et me rappeler pourquoi je fais ça. Au bac tu as tellement d’échéances, tu finis par pousser ton corps à sa limite, à un point où ce n’est pas normal. Tu finis par travailler comme une machine et ça n’a pas besoin d’être comme ça, ce n’est pas comme ça dans le monde professionnel.

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