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Éditorial

1 % pour réveiller la FÉUO

Web-Rotonde
17 novembre 2014

– Par le Comité Éditorial de La Rotonde – 

« Nous soutenons le Oui aux AG », titrait un éditorial de La Rotonde il y a presque un an. La victoire, qui représente de grandes opportunités, a aussi donné une responsabilité importante à tous les étudiants au premier cycle. Les motions déposées sont un début, mais un début malheureusement bien passif pour l’étendue des possibilités qu’offre l’Assemblée. Face à la situation, il est de impératif de se pencher sur l’organisation de l’AG est sur des éléments qui auraient pu être apportés.

Combiner insatisfaction et implication

Dans un climat d’insatisfaction à l’endroit de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), qui perdure depuis des décennies, demander aux étudiants de participer pour qu’ils s’approprient leur association est quelque chose de presque surréaliste. La contradiction a de quoi expliquer le manque d’enthousiasme autour de l’Assemblée.

Plusieurs – surtout ceux qui font partie du 89 % d’étudiants qui ont décidé de ne pas voter – vous diront que le syndicat ne les représente pas. À cette critique, le même argument ressort : « si vous n’êtes pas content, impliquez-vous ». Mais les canaux classiques de l’implication n’ont jamais assuré à quiconque que leurs recommandations seraient prises en compte, d’où l’écart de plus en plus important entre les étudiants et la FÉUO. Or, l’Assemblée générale comme outil décisionnel repense la hiérarchie habituelle. Toutes les voix sont égales, mais partagent aussi une responsabilité commune.

Un discours convaincant est nécessaire pour mobiliser des individus qui se dissocient d’une organisation. Or, les membres de l’exécutif de la FÉUO, qui sont en charge de la promotion de l’AG, sont sûrement les moins convaincus de ce climat d’insatisfaction. L’atmosphère passive qui entoure la venue de l’Assemblée est sans doute conséquente de cette contradiction.

Le vote du référendum de février dernier, qui a rendu possible la mise en place des AG, est l’indicateur le plus tangible que l’on possède pour décrire l’insatisfaction qu’éprouvent les étudiants à l’égard de la FÉUO. La simple tenue du référendum sur un campus aussi apolitisé témoigne du mécontentement éprouvé, bien que le taux de participation à ce dernier soit discutable. L’insatisfaction étudiante aurait-t-elle atteint un point assez déterminant pour remodeler le syndicat étudiant?

La présidence de cette première Assemblée par la présidente nationale de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCÉÉ) montre à quel point l’Assemblée demeure encadrée par les mêmes structures tant critiquées. Bien que la présidente ait devoir de neutralité, sa présence demeure fortement questionnable. Quelqu’un avec plus de recul sur la FÉUO et les enjeux qui ont mené à la création de l’Assemblée serait plus approprié, dans le but d’assurer une présidence impartiale.

Plusieurs motions ne touchent pas directement le campus en entier. La mise en place d’un Centre pour étudiants racialisés ou la mise en place d’un lieu de prière au Sud du campus induit que ce sont les groupes en situation minoritaire qui souffrent de l’approche de la FÉUO et de la FCÉÉ. Ceux dans cette situation peuvent maintenant se faire attendre beaucoup plus efficacement.

S’intéresser aux fondements

Pour ne pas se plonger dans une situation conflictuelle, La Rotonde a jugé approprié de ne pas formuler de motion. Toutefois, cette Assemblée générale n’est pas la dernière et les propositions déposées impliquent la nécessité d’aborder des questions fondamentales qui n’ont pas encore été approchées.

La FÉUO pourrait prendre des positions plus fortes, telles que contester la légitimité du Bureau des gouverneurs, qui ne suit pas de procédures officielles, telles le Code Morin ou le Robert’s Rules of Order. Ne plus reconnaître leur autorité apporterait plus de pression aux gouverneurs pour qu’ils modifient leurs méthodes décisionnelles. La majorité de ses membres ne sont pas votés, ni même vraiment connus des étudiants, et pourtant, ils sont responsables de décider des finances de l’Université – dont la hausse des frais de scolarité –, de l’expansion du campus universitaire, etc. Avec seulement trois représentants étudiants, il est clair que cette instance ne représente absolument pas la communauté étudiante.

Comme à l’habitude, toute l’organisation de l’évènement démontre des lacunes claires qui existaient depuis le premier référendum mis en place pour voter sur la création des Assemblées générales. Tout d’abord, la promotion reste l’un des plus gros soucis de la FÉUO. Sur l’événement Facebook, sur les 3400 et quelques invités, à peu près 400 ont confirmé leur présence.

Rappelons qu’il y a plus de 35 000 étudiants au premier cycle à l’Université d’Ottawa. Il semblerait que le but ne soit pas d’avoir la majorité du campus présente, mais bien tout simplement d’atteindre un quorum – assez médiocre – de 1 %. Une question se pose alors : la FÉUO a-t-elle fait assez pour encourager les étudiants à se présenter?

En accord ou pas, votre participation est nécessaire.

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