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Opinions

2030 : Une décennie plus durable ?

Culture
9 février 2020

Crédit visuel : Andrey Gosse – Directeur Artistique

Par Clémence Roy-Darisse – Cheffe de section Arts et culture 

Le 2 décembre 2019, l’Université d’Ottawa (U d’O) publiait son plan stratégique pour la prochaine décennie : Transformation 2030. Ce plan présente les piliers stratégiques de l’Université, dont celui d’ « un avenir plus durable ».

En matière de durabilité, l’U d’O affirme avoir quatre objectifs centraux. Le premier s’agit de « favoriser une culture de développement durable sur le campus qui promeut le bien-être, valorise la diversité et encourage la mobilisation du personnel ».

Le second objectif désire « mettre au point un cadre de viabilité financière à long terme ».

Le troisième objectif vise à « veiller à la croissance responsable et durable [des] infrastructures » et le dernier objectif souhaite « adopter une approche responsable et durable à la planification en matière de sécurité ». 

Parallèlement à ces objectifs, il y aurait eu détermination d’actions pour y arriver. Jacques Frémont, recteur de l’U d’O, assure avoir mis en place un document recueillant des actions précises ainsi que des objectifs chiffrés en matière de réduction des gaz à effet de serre (GES). 

Frémont et l’avenir

Le recteur Jacques Frémont exprime que les étudiant.e.s, ainsi que l‘ensemble des membres du personnel, ont été consulté.e.s pour la rédaction de ce plan. La communauté étudiante aurait été impliquée majoritairement au sein de la première et de la deuxième étape du processus. 

Frémont est d’avis qu’il serait bénéfique de travailler de pair avec la communauté. Il évoque que les pertes de la cafétéria de l’Université d’Ottawa sont maintenant données à des organismes communautaires ; cela a été mis en place par l’Université pour le surplus alimentaire autrement jeté.

Frémont affirme que « l’environnement c’est certainement très important et c’est un message [que lui et son équipe ont] reçu très clairement ». Ceux-ci « comptent beaucoup sur toute la communauté […]. Sur le développement durable, il y a un bon consensus. Les gens, souvent, ils vont venir, ils vont […] faire des propositions et ça, [ils] tentent de les intégrer ». 

Des failles se font sentir

Au sujet de la formulation des objectifs, Jonathan Rausseo, gestionnaire du bureau du développement durable remarque le caractère « vague » des mesures présentées. « Si je dis ; « dans l’année 2030, je ne veux plus de racisme. Donc excellent, mais qu’est-ce que tu veux dire exactement ? Comment ? » », demande  le gestionnaire. 

Rausseo propose l’implication de toute la communauté et de diviser les tâches. « Ça prend […] tous les acteurs. […] Je parlerais avec [le Syndicat] des étudiant.e.s. Je dirais ; « ok, tout le monde ensemble on veut régler un problème, vous avez un rôle à jouer, vous avez un rôle à jouer » », ajoute-t-il.

Pour Guy-Philippe Côté, étudiant à la maîtrise et organisateur de manifestations pour le climat sur le campus, les étudiant.e.s ne seraient pas assez informé.e.s par la direction sur la question environnementale.

Celui-ci partage que « le dialogue [aurait] été assez difficile entre la direction et les étudiant.e.s qui participaient à l’organisation de la manifestation, du 27 septembre » dernier. Il souhaite que les étudiant.e.s puissent être payé.e.s pour participer à la réalisation de projets environnementaux.

Demandes d’innovation

Rausseo précise que le fait qu’il n’existe pas de vision commune du développement durable pose défaut.

Selon Frémont, le principal frein serait la connaissance : « il n’y a pas de modèle, on est en train d’écrire le livre à l’U d’O ». Il décrit l’Université comme un modèle de développement durable. 

Côté conçoit que le modèle économique capitaliste est en cause. « Il faut se faire à l’idée qu’une croissance économique infinie est synonyme d’un avenir assez peu radieux pour la Terre, pour ne pas tomber dans l’euphémisme », déclare l’étudiant. 

« D’un point de vue global, je crois que nous sauvons les meubles. Trop a été fait pour qu’on puisse complètement en revenir », confie Côté.

Ces trois acteurs semblent motivés à entreprendre le pas. La question environnementale suscite de l’inquiétude. Reste à savoir comment l’Université agira concrètement.

Note de la rédaction

Les actions envisagées par l’U d’O ainsi que les cibles chiffrées de réduction de GES seront partagées une fois envoyées à La Rotonde. Pour le moment, ces informations n’ont pas encore été partagées, après demandes. 

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