Inscrire un terme

Retour
Sports et bien-être

Santé et bien-être lors de la Semaine du mieux-être

Dawson Couture
24 janvier 2021

Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice artistique  

Critique rédigée par Fanta Souaré – Journaliste

La Semaine du mieux-être de l’Université d’Ottawa (U d’O) consiste en une série d’événements visant à promouvoir la santé mentale sur le campus. Du 18 au 22 janvier, des activités et des conférences ont eu lieu en ligne pour les étudiant.e.s et les membres du personnel universitaire. Si dans l’ensemble le projet est de bonne qualité, certains détails restent à revoir. 

La Semaine a débuté avec un geste à la fois concret et symbolique : la signature de La Charte de l’Okanagan. Comme annoncé lors de la dernière réunion du Sénat par Jacques Frémont, recteur et vice-chancelier à l’U d’O, cette initiative tend à affirmer l’attention que l’établissement porte au bien-être de ses étudiant.e.s. Mais avec près de 20 % des événements accessibles exclusivement en anglais, contre seulement 5 % en français, il convient de se demander si l’accès au bien-être est offert à tou.te.s de façon équitable. 

Monotonie et maladresse

L’événement d’introduction de la Semaine s’est déroulé le lundi 18 janvier, avec une conférence offerte exclusivement en anglais, intitulée La guérison par le mouvementClara Hughes, athlète de haut niveau en patinage de vitesse et en cyclisme, y a expliqué les besoins de s’écouter et d’accorder du temps à son corps, et ce malgré le rythme performatif qu’encourage la société actuelle. En dépit de son contenu éducatif, le discours de Hughes a été effectué sur un ton égal, semblable à celui d’une publicité. Si son parcours personnel et professionnel est inspirant, le tout semblait manquer de dynamisme et de connaissances quant aux réalités de certain.e.s étudiant.e.s.

Le lendemain, a eu lieu la conférence Comment favoriser le bien-être de tou.te.s en télétravail ou en étude en ligne ? offerte en français avec une période de questions bilingues. Donnée par Diane-Gabrielle Tremblay, professeure à l’Université Téluq de Québec, celle-ci s’est contentée de rapporter des faits concernant la nouvelle réalité des travailleur.euse.s et des étudiant.e.s en temps de pandémie. Plutôt que d’encourager la discussion, les astuces proposées pour y faire face ont été présentées sous la forme d’un rapport formel à tel point que la conférence semblait presque avoir été préparée pour des gérant.e.s d’entreprises. Les constats et statistiques mentionnés, révélateurs des conséquences du télétravail sur la santé, auraient pu être accompagnés de conseils pratiques. 

Plus tard dans la journée, la séance Le stress : le comprendre, et y faire face a eu lieu. Offerte en français et en anglais, elle a été animée par Initiative 1\5, un groupe voulant défendre le bien-être psychologique à l’U d’OLa présentation a débuté par la question suivante : « Qui se sent stressé.e ? Levez la main ! ». Après cet élan maladroit, les panélistes ont partagé des informations diverses et variées sur le trouble de l’anxiété et ses manifestations chez l’humain. La séance aurait pu gagner en novation et en profondeur si les faits présentés avaient apporté quelque chose de nouveau par rapport à ce qui est déjà véhiculé par les médias traditionnels. Néanmoins, beaucoup de ressources et d’exercices utiles ont été proposés, comme le quadrant d’organisation de temps, les questions à se poser avant de laisser tomber, ou les stratégies pour surmonter la procrastination. 

Délicatesse et sérénité

La séance en anglais Le parcours du grand cœur : apprivoiser l’autocompassion, organisée le mercredi 20 janvier, a accueilli la docteur Farah Schroff de l’Université de la Colombie-Britannique à Vancouver. Celle-ci a débuté sa présentation en introduisant le concept d’auto-compassion, qui trouve ses racines dans la religion bouddhiste, et qu’elle définit comme l’action de se donner à soi une gentillesse égale à celle donnée à ses proches.

Son expérience de pédagogue, d’instructrice de yoga et de doctorante a contribué à enrichir la présentation. Grâce aux définitions, aux exercices, et aux discussions de groupe, il a été facile de saisir l’importance de cultiver une sensation de bien-être de l’esprit, en se basant sur la pleine conscience, la gentillesse et l’honnêteté. Schroff a mené ses auditeurs.rices à l’acceptation de leurs fautes, de leurs défauts, et de leurs imperfections, de façon délicate et sereine.

Celle-ci a d’ailleurs rappelé que la santé est grandement influencée par le revenu et le statut social, et que plusieurs facteurs affectent la relation intrapersonnelle que les gens ont avec leur propre être. Elle a également souligné qu’il est important de ne pas blâmer celles et ceux qui ont de la difficulté avec l’autocompassion. Schroff a finalement souligné qu’il existe des facteurs structurels qui peuvent être des obstacles au bien-être de certaines personnes.

Maxime Lê, diplômé de l’U d’O et membre du Comité consultatif du recteur sur la santé mentale et le mieux-être, explique qu’il y a eu plusieurs défis logistiques, pratiques et administratifs à cette Semaine du mieux-être. Le tout a été pourtant été selon lui une expérience  enrichissante, dont il se dit être très fier. Le rendez-vous en a donc valu la chandelle, mais gagnerait à être exploité sur toute l’année, et avec plus de contenu pertinent en français.

En attendant la prochaine édition, le site internet de l’U d’O offre une variété de ressources pour soutenir votre bien-être. Des sessions de counselling, aux activités physiques, en passant par la zoothérapie, l’ensemble des initiatives en question sont accessibles en ligne. 

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire