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Arts et culture

Cinécauserie : Six milles à l’horizon ou six mille lieux dans le passé?

Par Chloé Lamoureux

Sur le long de la rivière des Outaouais, le mercredi 9 mars dernier, une diffusion ouverte au public d’un documentaire intitulé 6 milles à l’horizon était offerte au café-bistro Le Troquet. Le long-métrage, présenté par le groupe SOPAR (Société de partage) dans le cadre de la journée internationale des femmes, a permis d’en apprendre plus sur la réalité des femmes autochtones. Par ailleurs, les deux invitées de la soirée, Céline Auclair, directrice et fondatrice du Centre d’Innovation des Premiers Peuples (CIPP) et Francine Payer, aînée autochtone connue sous le nom de Grand-Mère Francine, ont encadré la soirée en animant par la suite une discussion.

Un traité négligé

Le documentaire portait sur les conflits territoriaux qui se sont produits il y a de cela quelques années dans la petite ville de Caledonia en Ontario. La dispute a débuté en 1995 alors que les Industries Henco avaient planifié installer leurs nouvelles constructions sur un territoire à l’origine offert, en 1784, en guise de remerciement aux Six Nations de la Rivière Grand. Les peuples autochtones de la région ont défendu le droit à leurs terres lors d’un long combat.

Dans la culture traditionnelle matriarcale de ces peuples, les femmes « mères de clan » jouent le rôle le plus important de la société. Ces chefs ont ainsi guidé les négociations pour préserver leurs droits territoriaux et regagner ce qui leur appartient. « Il s’agit de reprendre votre place, ce n’est qu’une question de respect et tout commence par l’éducation », explique Grand-Mère Francine. Les femmes ont toujours été considérées comme les gardiennes de la terre, concept qui était complètement inconnu chez les cultures européennes.

Double lutte

Pour les peuples autochtones, en particulier les femmes, le combat est constant. La situation illustrée dans 6 milles à l’horizon relève plutôt du droit des autochtones que du droit des femmes; elles n’ont jamais perdu leur rôle, mais elles ont tout de même été marginalisées dans notre société sous le contrôle des hommes. La directrice du CIPP a par ailleurs ajouté que « les Autochtones doivent reprendre leur fierté identitaire et s’affirmer ». Une histoire aussi inspirante mérite d’être racontée et représente malgré tout un pas de plus vers une ère d’égalité entre hommes et femmes.

 

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