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Faut-il craindre les injections contre la COVID-19 ?

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16 février 2021

Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice artistique

Article rédigé par Anna Meurot – Journaliste

Le développement rapide du vaccin contre la COVID-19 a entraîné une vague de questions concernant sa fiabilité et son efficacité. Afin d’y répondre, les Affaires francophones de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa (l’U d’O) a organisé ce mercredi 10 février une conférence en ligne avec Hugues Loemba, clinicien-chercheur dans divers domaines de la virologie, médecin et professeur agrégé de médecine.

La gestionnaire des programmes des Affaires francophones de la Faculté de médecine de l’U d’O et coordinatrice de l’événement Virginie Albert décrit Loemba comme étant une « sommité dans le domaine de la virologie ». La conférence est, selon elle, une séance d’information inédite, technique et essentielle à la compréhension du sujet par la communauté universitaire.

Mode d’emploi

Loemba a éclairci les principes de fonctionnement d’un vaccin, étape selon lui cruciale pour lever les inquiétudes face à celui-ci. Il a expliqué qu’il consiste en une partie affaiblie d’un agent infectieux, ou l’entièreté de l’agent infectieux désactivée, n’induit pas la maladie, mais montre à l’organisme le chemin vers une fabrication accélérée d’anticorps, au cas où il serait amené à faire face à l’infection. Si le système immunitaire ne connaît pas le virus, sa réaction peut être lente, voire trop lente pour le combattre et ainsi entraîner des complications graves, a rappelé le docteur. 

Le clinicien a ensuite abordé les raisons pour lesquelles le nombre de vaccins candidats pour lutter contre la COVID-19 était si important, et a insisté sur la variété de stratégies ou de plateformes potentielles pour les élaborer. Selon lui, les différences se situent au niveau de l’élément que l’on choisit d’introduire au corps : il peut s’agir du virus entier inactivé ou affaibli, d’un fragment du virus, d’une réplique synthétique du gène du virus, ou même du code d’une protéine qui permet la nutrition du virus ou d’un messager génétique spécifique. Ainsi, plus de 200 vaccins étaient en évaluation en décembre 2020, chacun ayant ensuite été jugé selon son efficacité et ses potentiels effets secondaires, au profit de celui qui est commercialisé aujourd’hui.

Conception sécuritaire 

Le docteur a ensuite souhaité apaiser les sceptiques qui s’inquiètent de la rapidité du processus de développement du vaccin. En effet, Loemba a souligné qu’il a été mis au point en une année, contre dix et quinze ans de développement en temps normal ; il est donc selon lui compréhensible de s’inquiéter ou de se poser des questions quant à sa fiabilité.

Mais Loemba a indiqué que l’élaboration d’un vaccin traditionnel s’effectue en quatre étapes successives. D’abord, des études précliniques en laboratoire sont réalisées sur des animaux. Les prototypes sont ensuite testés d’abord sur un groupe d’adultes en bonne santé, puis sur un groupe présentant les caractéristiques cibles des individu.e.s compromis.e.s par le virus, et enfin sur un groupe bien plus large. À la suite d’un tel procédé, le vaccin doit encore obtenir l’approbation de Santé Canada, avant d’être produit et masse sous la surveillance des expert.e.s de la santé. 

Le conférencier a partagé qu’il n’y a eu aucun changement dans les étapes de conception du vaccin, mais que ces altérations ont lieu dans leur chronologie. Ce processus n’a d’après lui pas été pris à la légère, et le contrôle de qualité et de sécurité reste tout aussi valide ici que dans le cas de vaccins traditionnels.

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