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Des manifestants endettés, mais solidaires

12 septembre 2019

Crédit photo : Loïc Gauthier Le Coz 

Par Pascal Vachon – Journaliste

Près d’une centaine de personnes, en majorité des étudiants, ont manifestés contre les compressions du gouvernement Ford en éducation le 10 septembre dernier.

Les manifestants ont débutés du pavillon Tabaret de l’Université d’Ottawa (Ud’O) pour se rendre jusqu’à la colline parlementaire en scandant plusieurs slogans comme « Hey! Ho! Hey! Ho! Ford cuts have to go ».

Coupures significatives

Pour les étudiant.e.s de l’Ud’O, il s’agissait de la première manifestation de l’année scolaire 2019-2020 contre les compressions de 600 millions de dollars au Régime d’aide financière aux étudiant.e.s de l’Ontario (RAFÉO).

La majorité des manifestants expliquait leur présence comme un signe de solidarité envers ceux touchés par les changements apportés au RAFÉO. Les changements ont influencé les critères aux bourses accordées aux étudiant.e.s et le nombre d’étudiant.e.s en recours aux prêts. Ces prêts accumulent maintenant de l’intérêt dès l’obtention du diplôme. Alors qu’auparavant, les étudiant.e.s jouissaient d’une période de grâce de 6 mois avant d’accumuler l’intérêt.

Le gouvernement provincial a aussi baissé le seuil du revenu familial nécessaire pour recevoir la qualification de « famille à faible revenu », statut permettant à certains de profiter d’une aide financière importante. Un nombre moindre d’étudiant.e.s pourront désormais recevoir une aide financière suffisante pour vivre confortablement ou pour tout simplement continuer leurs études.

Frustration collective

Les manifestants espéraient attirer l’attention du public pour faire réaliser aux gens les impacts des compressions au RAFÉO. « C’est malheureux que l’on doive manifester à cause des coupures, mais c’est important qu’on vienne en grand nombre pour que le plus de monde possible soit au courant de ces coupures », a affirmé James Casey, un étudiant de l’Ud’O qui a lâché l’école cette année pour payer ses dettes scolaires.

« C’est extrêmement stressant, spécialement pour une personne comme moi avec des problèmes de santé. Le fait de devoir prendre une si grande charge de stress nuit vraiment à ma santé et à mes études », déclare Jaime MacInnis, étudiante de l’Ud’O en didactique des langues secondes. 

Celle-ci est passée d’une quinzaine d’heures de travail par semaine à 25 heures pour payer ses frais de scolarité. Auparavant, sa famille était considérée comme une famille à faible revenu. L’argent du régime lui permettait d’avoir suffisamment d’argent pour payer ses frais de scolarité. MacInnis déplore le stress immense qu’occasionnent pour elle les coupures au Régime d’aide financière.

Un bon début

Les manifestants étaient d’avis que plusieurs autres manifestations devront avoir lieu pour contester les mesures prises par le gouvernement de Doug Ford.

Le même son de cloche du côté des organisateurs, qui espèrent mettre en marche une manifestation à la grandeur de l’Ontario. « J’ai espoir qu’avant la fin de l’année, que nous pourrons avoir une journée où plusieurs campus à travers la province fassent une grève coordonnée contre ces coupures pour avoir plus d’attention médiatique », espère Timothy Gulliver, l’un des organisateurs de la manifestation.

Les manifestants étaient accompagnés par quelques policiers en patrouille pour assurer le bon déroulement de la manifestation. Aucune intervention policière n’a été nécessaire.

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