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Éditorial

Détraquer l’inertie

Web-Rotonde
24 novembre 2014

– Par le Comité Éditorial de La Rotonde – 

La Fédération des étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) a récemment annoncé qu’elle tiendra des consultations sur le service de transport universel (U-Pass). Elles arrivent à bon point, car la situation d’Ottawa en termes de transport indique clairement que des améliorations sont nécessaires, comme nous l’explorons dans notre dossier sur les transports au cœur de cette édition de La Rotonde.

La première Assemblée générale de la FÉUO a permis de mesurer l’insatisfaction qu’éprouvent les étudiants en termes de transport. Plusieurs questions ont porté sur le sujet et la FÉUO n’a pas été en mesure d’offrir une réponse éclairante. Elle a simplement justifié la situation en expliquant qu’elle discutait avec les transporteurs. Une stratégie plus élaborée est pourtant cruciale. Pourquoi ne pas s’unir avec d’autres institutions scolaires pour négocier ?

La Société des transports de l’Outaouais (STO) et OC Transpo offrent des services insuffisants, autant aux détenteurs du U-Pass qu’aux autres utilisateurs. Des autobus circulent vides en milieu de journée, alors qu’ils sont pleins à l’heure de pointe, presque toujours paralysés dans la congestion.

Le U-Pass, quant à lui, n’améliore pas les choses. D’abord, une partie du réseau de transport est amputé, puisque le laissez-passer n’est reconnu que sous certaines conditions une fois la rivière traversée. Pourtant, bon nombre d’étudiants vivent à Hull et dans d’autres quartiers de Gatineau – plus abordables qu’Ottawa – mais ne sont pas desservis par le réseau de le U-Pass. Ainsi, ceux qui doivent se déplacer le plus sont ceux qui reçoivent les moins bons services. De plus, les étudiants à temps partiel ne bénéficient d’aucun service.

Lorsque comparée aux autres campus, la grande fierté de la FÉUO paraît encore plus insuffisante. Sur l’ensemble des villes canadiennes, le U-Pass offerte aux étudiants pour une année académique est la plus chère au pays. Si à Vancouver, le laissez-passer étudiant couvre trois zones tarifaires ainsi que les villes avoisinantes, le réseau ottavien est partagé entre deux compagnies et aucune mesure équivalente n’est en place.

Une publicité d’appartements à la première page du dernier Fulcrum présentait que les étudiants qui n’auront qu’à conduire pendant dix minutes pour rejoindre le campus seront privilégiés. Rapidement, les étudiants sont encouragés à s’inscrire dans le culte de l’automobile. Leur choix est compréhensible puisqu’ils vivent dans une grande ville où il est primordial d’utiliser une voiture pour se déplacer dans ses quartiers les plus éloignés. Malheureusement, si l’automobilisme commence dès les études post-secondaires, difficile de s’en débarrasser. Tout comme la tabacomanie, les mauvaises habitudes qui datent de la jeunesse s’incrustent dans la vie de tous les jours.

Les options qui permettent d’éviter l’échec théâtral que représentent des milliers de citoyens seuls dans leur voiture sont bien insuffisantes.  Les étudiants sont autant des citoyens que le reste de la population d’Ottawa, et en leur favorisant l’accessibilité, la ville a le potentiel de compter plus d’utilisateurs des transports en commun, maintenant et dans les prochaines décennies. Sommes toutes, à long terme, cela permettrait de mettre en place de meilleurs services pour tous.

Si Ottawa veut devenir plus qu’une ville de passage pour les milliers d’étudiants qui quittent leur région d’origine pour leurs études, elle doit absolument revoir son réseau de transport en commun. De nouvelles régulations entourant le U-Pass pourraient assurer un premier changement à ce niveau. Inclure la STO afin d’accommoder les étudiants vivant du côté québécois serait déjà un pas en avant.

C’est à la communauté étudiante de se prononcer sur le sujet, afin de proposer des améliorations qui pourront, dans les années à venir, faire progresser l’accès aux transports en commun.

Les consultations de la FÉUO pour le renouvèlement du U-Pass auront lieu ce lundi 24 novembre, de 14 h à 15 h 30 ainsi que le mercredi 26 novembre, de 17 h à 18 h 30 dans la pièce CBY A707. La FÉUO, qui devra négocier avec la STO et OC Transpo, a clairement besoin de vos propositions pour améliorer les services.

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