Inscrire un terme

Retour
Éditorial

La liste de Noël utopique de La Rotonde

Web-Rotonde
5 décembre 2016

Éditorial

Par Frédérique Mazerolle

1 -Des frais de scolarité plus abordables

Ça fait 11 ans que l’on parle des hausses de frais de scolarité. Malgré les critiques et les manifestations, celles et ceux qui préparent le budget de l’Université d’Ottawa (U d’O) pensent que l’institution est en détresse financière et qu’il faut faire des dépenses au nom de l’expérience étudiante. L’expérience étudiante ne se construit pas comme l’on construit des édifices sur le campus. On vous dira que la Subvention d’études de l’Ontario pourra vous aider financièrement, mais seulement si vos parents vous aident déjà à payer vos frais de scolarité. Papa Noël, j’aimerais donc payer ma dette moyenne de 27 000 $.

2 – Une FÉUO plus transparente et accessible aux étudiant.e.s

Lors des élections générales, les candidat.e.s vous promettront la transparence décisionnelle au sein de la Fédération étudiante (FÉUO). Par contre, il semblerait que ce concept de la transparence soit si peu compréhensible qu’au lieu de cela, on vous donnera plutôt des réponses pré-mâchées des membres de l’exécutif et des réunions sous huit-clos, où l’on présente des documents hyper confidentiels qui auront des effets majeurs sur le processus décisionnel et la gouvernance en général de la Fédération étudiante. Ce serait donc malheureux si l’un de ces documents était partagé aux membres de la presse…

3 –  Moins de construction sur le campus et à Ottawa

Allez, les gens sont tannés des détours causés par la construction, et ça c’est sans parler de la construction sur le campus. Oh, que c’était bien quand la station Campus était encore parmi nous, les jours plus beaux lorsque qu’on pouvait voyager entre le campus et le centre Rideau sans se geler le cul pendant 10 minutes additionnelles. Sur ce, ce serait bien si l’on pouvait construire des tunnels pour nous protéger du vilain hiver ottavien. Sinon, à quand le prochain trou causé par la construction de la Ligne de la Confédération? On pourrait en faire un film d’horreur. Le Trou d’eau, dans un cinéma près de chez vous.

4 – Le départ de Donald Trump

Le 8 novembre dernier, nos voisin.e.s américain.e.s nous ont encore une fois découragés. On aurait pu avoir une première femme à la présidence des États-Unis, mais les gens auront préféré voter pour un candidat qui ressemble à un Cheeto Puff avec une moumoute blonde sur le coco et qui s’amuse également à faire des commentaires misogynes, homophobes, racistes, islamophobes, xénophobes et j’en passe. Comme Marie-Antoinette l’aurait dit si elle était encore parmi nous, « qu’on lui enlève l’accès à son compte Twitter ». Tant qu’à y être, qu’on lui enlève le pouvoir de nuker des pays déjà aux prises de bombardement à sa guise.

5 – Une ville d’Ottawa officiellement bilingue

Celle-là, elle ne date pas d’hier, père Noël. Avec l’approche à grands pas de l’anniversaire du 150e du Canada, il est temps qu’Ottawa honore le caractère bilingue du pays. Par contre, le maire Watson et ses collègues du Conseil semblent dire qu’Ottawa est déjà une ville bilingue et qu’il n’est pas nécessaire d’implémenter une politique. Pourtant, on sait bien que le bilinguisme à Ottawa peut parfois laisser à désirer et que selon les derniers sondages, une forte majorité des habitant.e.s de la région de la capitale nationale disent bien vouloir adopter cette loi. Faudrait bien en glisser quelques mots au maire.

6 – La fin du combat contre la violence sexuelle sur les campus et ailleurs

Malgré les politiques dans les campus nord-américains, la violence sexuelle est encore bien présente. Il est temps que les parents, les professeur.e.s et les expert.e.s arrêtent de dire aux femmes de se couvrir, de ne pas consommer de l’alcool et de simplement vivre leurs vies, au risque de s’exhiber aux prédateurs de la rue. Au lieu de chanter « mais avant de partir, il faudra bien de te couvrir », on pourrait plutôt dire « mais avant de partir, regarde-toi dans le miroir et admire l’œuvre d’art qu’est ton corps, et rappelle-toi que tu es en contrôle de celui-ci et que personne n’a le droit d’y toucher sans ton consentement ».

7 – Une entrevue avec Jacques Frémont

Depuis le début de son mandat, nous voulons ardemment avoir un entretien avec le nouveau recteur de l’U d’O, Jacques Frémont. Pourtant, l’équipe des relations avec les médias semble dresser un mur entre La Rotonde et ledit recteur. Des questions d’importance capitale doivent être posées. Aime-t-il avoir des morceaux d’ananas sur sa pizza? Partage-t-il une bromance similaire à celle du président américain Barack Obama avec son vice-président, Joe Biden, avec un collègue de l’administration de l’U d’O? Que pense-t-il des dank memes? Est-il un fan secret de la série de téléréalité Keeping Up With the Kardashians?

8 – Une vraie liberté de presse

On pourrait bien penser que la liberté de presse est un droit fondamental auquel on ne touche pas au Canada. Dans une société dite démocratique, on trouve tout de même le « besoin » d’espionner le travail de journalistes, comme Patrick Lagacé de La Presse et l’équipe d’Enquête, chez Radio-Canada. Ce n’est pas si grave, les journalistes ne devraient pas s’énerver s’ils n’ont rien à cacher. La sécurité des sources qui veulent bien leur parler, c’est pas assez, semblerait-il. Vous entendez ce bruit? Oui, c’est bien George Orwell qui se retourne dans sa tombe, à la recherche d’une machine à écrire pour rédiger la suite de 1984.

9 – Une université de langue française en Ontario

Quatre-cents ans de présence francophone en Ontario et toujours pas d’institution postsecondaire pour servir les générations à venir. Projet de loi après projet de loi et manifestation après manifestation, le rêve de l’UFO est bien vivant pour la population ontarienne, qui est plus militante que jamais. On continue de dire que ces jeunes peuvent simplement aller à l’U d’O, car c’est bien elle l’université de l’Ontario français. #LalondeNousDit qu’il faut être patient.e.s et que les experts s’occuperont du reste, mais #LaRotondeVousDit que la population franco-ontarienne a attendu assez longtemps pour son université.

10 – Plusieurs heures de sommeil

Vous connaissez la routine de la fin de session, aussi morbide soit-elle. Je suis fatigué.e. Tu es fatigué.e. Il/elle est fatigué.e. Nous sommes fatigué.e.s Vous êtes fatigué.e.s. Ils/elles sont fatigué.e.s. Si seulement on pouvait aller se coucher maintenant, et seulement se réveiller l’an prochain, en espérant que l’année de 2017 sera plus joyeuse que sa sœurette, l’année 2016.

*Des cabines pour dormir, ou sleeping pods, comme celles vues au Collège Algonquin, seraient bien appréciées à l’Université d’Ottawa.

Merci Père Noël!

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire