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Arts et culture

Entre rédaction et éducation; entretien avec Marie-Claude Dubé

Culture
28 septembre 2021

Crédit visuel : Courtoisie – Jessica Reardon 

Entrevue réalisée par Marie-Ève Duguay – Cheffe du pupitre Arts et culture

Marie-Claude Dubé, enseignante de formation qui réside à Limoges en Ontario, a publié en début septembre son premier roman. Des étoiles dans les yeux raconte la vie d’une étudiante en éducation ouverte sur le monde. Dubé partage aujourd’hui son parcours, ses rêves et ses projets dans le but d’inspirer à son tour les jeunes étudiant.e.s qui, comme elle, sont passionné.e.s par le domaine scolaire.

La Rotonde (LR) : Qu’est-ce qui vous a menée à votre position actuelle ?

Marie-Claude Dubé (MCD) : Après avoir terminé ma formation en enseignement à l’Université du Québec à Trois-Rivières, il était très important pour moi de commencer à explorer le monde de l’éducation et à enseigner le plus rapidement possible. J’ai travaillé trois ans dans les Laurentides, puis au Nunavut. J’ai toujours été ouverte à essayer ce que les gens ne voulaient pas nécessairement faire, comme enseigner dans des classes multiniveaux et dans des milieux défavorisés. Présentement, je fais l’école à la maison avec mes enfants. J’aime découvrir les facettes du domaine puisque lorsqu’on s’ouvre à toutes possibilités, nous développons une nouvelle vision de la vie.

Il est venu un moment où je me suis dit que je devais partager mon expérience en enseignement avec le reste du monde. Est donc venue l’idée d’écrire un livre pour faire une marque dans l’histoire de l’éducation.

LR : Il y a des ressemblances entre votre parcours et celui de Stella, la personnage principale du roman. Est-ce que vous qualifieriez votre roman d’autofiction ?

MCD : J’ai beaucoup voyagé et j’ai essayé plusieurs méthodes pédagogiques différentes au fil de ma carrière. C’est donc certain que le livre est tiré de mes expériences, mais c’est très romantisé. Stella ne vit pas les mêmes choses que moi, mais il y a plusieurs passages du roman qui reprennent les sentiments que je ressens. J’ai fait beaucoup de recherches pour complémenter mes expériences.

LR : Comment décririez-vous votre processus d’écriture ?

MCD : Quand j’étais jeune, je n’aimais pas écrire. C’était pour moi une tâche lourde à accomplir pour faire plaisir à mes enseignant.e.s.

Un jour, j’ai rencontré une femme, ordinaire comme moi, qui avait écrit un livre; c’était un signe qui se présentait à moi. J’ai côtoyé plusieurs gens passionnés par l’écriture, dont ma coach, qui m’a montré qu’il était possible de rédiger avec le jet du cœur. J’ai écrit Des étoiles dans les yeux en trois mois, parce que l’histoire venait du fond de mes tripes et racontait un sujet qui me passionne.

LR : Vous abordez des sujets importants dans votre roman, comme les différents systèmes scolaires et l’enseignement du français en milieu minoritaire. Pourquoi avez-vous choisi d’aborder ces thèmes ?

MCD : En sortant de l’université, les nouveaux.elles enseignant.e.s formé.e.s sont habitué.e.s à un cadre scolaire qui n’est pas très flexible. Les formations nous présentent quelques alternatives, comme le programme Montessori, mais elles ne vont pas en profondeur. C’est pourquoi j’ai voulu écrire un livre qui allait montrer aux étudiant.e.s les différents systèmes et méthodes d’enseignement qui existent. Je vise ainsi à pousser la réflexion et l’ouverture d’esprit ; c’est alors que les lecteur.ice.s peuvent voir les limites et les forces des autres systèmes et initier des changements pour que chaque enfant soit heureux à l’école.

Je voulais aussi que mon livre encourage les enseignant.e.s à garder cette passion dont Stella fait preuve tout au long du roman, malgré les limites imposées par le système scolaire.

LR : Avez-vous d’autres projets en cours ?

MCD : J’ai déjà un autre manuscrit qui est complété. Il est en deuxième révision et devrait sortir au printemps. Je ne veux pas trop en dire, mais il portera sur l’espoir, l’aventure et l’ouverture sur le monde. C’est ce qui m’allume le plus !

Je suis aussi fondatrice de Paradis Nature, une alternative située dans l’Est ontarien. L’organisation sert de centre de répit pour les familles qui auraient besoin de repos et permet à l’enfant d’apprendre à son propre rythme et d’explorer ses intérêts et ses talents dans un environnement bien encadré.

LR : Avez-vous des conseils pour des étudiant.e.s qui aimeraient se diriger en enseignement ou qui aimeraient écrire un livre ?

MCD : Ce n’est pas parce qu’on n’est pas bon.ne à quelque chose quand on est jeune qu’on ne le sera pas du tout. J’ai appris à rédiger à 40 ans et j’ai été capable de trouver tous les outils nécessaires parce que j’avais cet intérêt qui me poussait à le faire. Tout s’arrange et chacun va à son propre rythme !

Finalement, en rédigeant, il ne faut pas se soucier de l’orthographe et des nombreuses règles. Ce n’est pas ce qui est important au départ. La clé, c’est d’écrire avec le cœur et d’être bien entouré.e.

 

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