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Entrevue avec Beaverly Milord, gestionnaire de projets à l’ACFO

Marina Toure
7 décembre 2022

Crédit visuel : Beaverly Milord – Courtoisie 

Entrevue réalisée par Marina Touré – Cheffe du pupitre Actualités

L’Association des Communautés francophones d’Ottawa (ACFO) défend et fait la promotion des intérêts des communautés francophones d’Ottawa. À l’aide de différents projets, l’ACFO tente de créer des espaces d’expression pour les membres de ces communautés. Beaverly Milord, gestionnaire de projets à l’ACFO, s’est entretenue avec La Rotonde pour discuter des divers projets qu’elle mène ainsi que du rôle de l’ACFO dans la défense de la francophonie.

La Rotonde (LR) : Quel a été votre parcours jusqu’à cette position ?

Beaverly Milord (BR) : Pour comprendre mon parcours, il faut aussi comprendre mon histoire personnelle. Je suis arrivée au Canada d’Haïti comme étudiante internationale pour faire ma maîtrise en politique et leadership éducationnel. J’ai toujours eu à cœur les projets communautaires, car ma famille et moi tenons une école qui aide les enfants qui ont des moyens limités. Après mes études, j’ai évolué comme intervenante en milieu social, j’assistais les femmes victimes de violence conjugale et les jeunes issu.e.s de milieux minoritaires dans la capitale nationale. C’est mon implication communautaire qui m’a permis d’atteindre le poste de gestionnaire de projet à l’ACFO.

LR : Qu’est-ce que le projet Ottawa Bilingue ?

BR : Le projet Ottawa Bilingue est un projet de microfinancement financé par Patrimoine canadien. Le but est de financer les organismes francophones qui évoluent à Ottawa et qui ont pour but d’atteindre les milieux minoritaires : femmes, enfants, organismes et entreprises sociales francophones, membres de la communauté LGBTQIA. Le projet a pu financer près de 38 projets de juillet 2022 à décembre 2022, à hauteur de 176 156 $ pour les projets d’activation et de 303 850 $ pour les projets de propulsion. Cela représente environ 315 partenariats, qui touchent 47 % de la population d’Ottawa. Le financement qu’on procure à ces organismes permet de développer des activités qui peuvent renforcer le côté francophone de la ville d’Ottawa.

LR : Comment fonctionne le programme ? Avez-vous rencontré des difficultés dans la gestion du programme ?

BR : Nous tentons de toucher le plus de francophones possible. En ce qui a trait au bilinguisme dans la ville d’Ottawa, on le présente souvent comme un objectif, mais on ne voit pas toujours sa mise en place. Nous nous attendons à ce que les projets que nous finançons soient des projets francophones ou bilingues.

Il y a plusieurs difficultés assez surprenantes dans la gestion du projet. Tout d’abord, il n’est pas facile de satisfaire et de répondre à toutes les demandes des organismes qui viennent nous trouver. À cela s’ajoute aussi le fait que l’on doive s’assurer que les bénéficiaires comprennent bien les modalités du projet d’Ottawa Bilingue. La dernière difficulté est que parfois, l’organisme qu’on finance n’arrive pas à prouver les cibles qu’il souhaite atteindre ou à trouver des gestionnaires francophones pour mener le projet.

LR : Quel rôle joue l’ACFO dans la promotion des intérêts des personnes francophones à l’échelle municipale ? Pensez-vous que la réduction du nombre de conseiller.e.s municipaux.ales francophones soit un danger pour le travail de l’ACFO ?

BR : Je considère que le rôle des organisations francophones est de faire entendre les points de vue et revendications des francophones. C’est un travail de concert avec les élu.e.s et bien sûr il est plus facile quand ils.elles sont francophones ou comprennent déjà les intérêts des communautés francophones. Mais, je ne pense pas que la réduction de francophones dans le conseil soit un risque pour notre travail. C’est le but de nos projets pilotes, nous invitons les élu.e.s à y participer afin qu’ils.elles comprennent d’eux.elles-mêmes les intérêts des communautés francophones, et nous nous attendons à ce que peu importe leur langue de communication, ils.elles fassent de leur mieux pour les prendre en compte dans la mise en place des politiques publiques.

LR : Pouvez-vous nous parler d’autres projets mis en place par l’ACFO ?

BR : En plus du projet Ottawa Bilingue, nous avons aussi organisé un podcast intergénérationnel du nom de P’Tites Causeries. Un.e jeune et un.e aîné.e sont invité.e.s à discuter et à débattre de plusieurs sujets d’actualité. Le podcast tente de réunir les différents points de vue sur des sujets qui peuvent parfois diviser les générations. Un autre projet en préparation est un atelier couture ouvert aux personnes francophones et qui aura pour objectif un défilé de mode.

LR : L’ACFO semble aussi cibler plusieurs types d’identités francophones à travers les différents programmes, pourquoi pensez-vous que cela soit important ?

BR : Le Canada est un pays multiculturel et la francophonie est diversifiée, c’est ce qui fait sa beauté. Dans la francophonie se trouvent différents dialectes, différentes origines, et c’est ce que nous voulons faire ressortir dans nos projets. Peu importe d’où tu viens, il faut que tu te sentes inclus.e. La francophonie est une richesse dont il faut profiter. Il n’y a rien de plus pertinent que de se sentir intégré.e dans le milieu où on vit. Il faut pouvoir t’exprimer sans barrière et c’est pour ça que c’est important de faire la promotion de la francophonie.

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