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Être jeune adulte atteint de cancer

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17 octobre 2019

Crédit visuel : Andrey Gosse – directeur artistique

Par Noémie Calderón Tremblay – Journaliste

Épuisement, perte de motivation, anxiété et un diagnostic de cancer. Plusieurs jeunes font face à ce défi d’année en année, l’organisme Young Adult Cancer Canada (YACC) vise à alléger le fardeau de ces jeunes patient.e.s.

Gabrielle Fecteau, diplômée en travail social de l’Université d’Ottawa (U d’O), a été diagnostiquée avec un cancer un an après avoir entamé ses études universitaires. L’étudiante a surmonté cet obstacle et tente de faciliter le parcours d’autres jeunes adultes dans une situation similaire en s’impliquant au sein de YACC, à Ottawa.

Le rôle de YACC

L’organisme YACC est basé à Terre-Neuve, mais sa présence se fait sentir dans huit municipalités canadiennes, dont celle d’Ottawa. Ses services sont destinés aux jeunes adultes âgé.e.s de 18 à 39 ans.  Le but du YACC est de sensibiliser et d’offrir des ressources pour tout ce qui va au-delà des conséquences physiques du cancer, précise Karine Chalifour, Directrice de programme pour le YACC.

Fecteau est impliquée au YACC de par son rôle d’activiste pour l’organisme. Elle fait la promotion de la gamme d’événements que l’organisme met sur pied pour fournir un soutien communautaire aux jeunes adultes atteints de cancer. Les jeunes qui n’ont pas le cancer sont également invités à s’impliquer au sein de l’organisme.

Les cancer et la vie de jeune adulte

Une étude publiée par le YACC en 2019 souligne le manque de ressources et de soutien destinés aux jeunes adultes avec le cancer. D’après l’étude, les gens ont tendance à penser aux enfants qui ont le cancer et aux adultes plus âgés qui ont le cancer, mais les jeunes adultes qui en sont atteints sont souvent oubliés. D’après Geoff Eaton, fondateur de l’organisme YACC, « les jeunes adultes sont souvent perçus comme étant trop jeunes pour avoir le cancer », et donc ne bénéficient pas d’un soutien adéquat.

De plus, les jeunes adultes font face à des défis particuliers en luttant contre le cancer. Par exemple, la vie sociale en prend un coup, explique Fecteau. Les priorités et les valeurs changent. Maintenir une vie sociale et amoureuse devient un défi.

Le cancer a aussi des effets sur la santé émotionnelle. Les jeunes adultes sont souvent les premiers de leur cercle d’ami.e.s à vivre avec la maladie, explique Fecteau. Ils peuvent donc avoir de la difficulté à trouver des gens avec qui en discuter. D’après Fecteau, c’est important de briser la solitude et de rencontrer d’autres personnes qui vivent une situation semblable.

Le cancer fragilise la santé mentale et diminue la qualité de vie des gens atteints. L’étude de YACC dévoile des statistiques soulignant que 84 % des patient.e.s vivent avec une peur signifiante d’une récidive de cancer, 68 % d’entre eux vivent du stress en lien avec leur image corporelle et 47 % d’entre eux expérimentent des symptômes de dépression ou d’anxiété.

Pour Fecteau, avoir une communauté de soutien lui a permis de mieux séparer sa « vie ordinaire » de sa « vie cancer ». Cette communauté-là est ce que le YACC vise à fournir aux jeunes atteints de cancer. Entrer en contact avec des jeunes qui vivent une situation semblable à la sienne a permis à Fecteau de briser l’isolement social qu’elle vivait. « Si je parlais de chimiothérapie, je n’avais rien à dire de plus, tout le monde savait de quoi je parlais » déclare la survivante du cancer. 

Le coût du cancer

L’étude met également en valeur un aspect du cancer qui touche les jeunes adultes de manière particulière: son coût monétaire. L’étude du YACC révèle que 49% des jeunes qui se font soignés pour le cancer se retrouvent avec des difficultés financières par la suite.

« Lorsqu’on a le cancer, on a pas le choix, il nous faut choisir entre continuer nos études ou travailler », spécifie Gabrielle Fecteau.  La jeune femme a fait le choix de continuer ses études. Elle est retournée vivre chez ses parents qui l’ont soutenu durant ses traitements, mais elle reconnaît que ce n’est pas tous les jeunes personnes atteints de cancer qui peuvent profiter de ce soutien. « Ça peut être compliqué de continuer à étudier si on a le cancer et qu’on n’arrive pas à avoir de subventions », explique-t-elle.

Un soutien scolaire disponible

En poursuivant leurs études, les traitements de chimiothérapie peuvent faire en sorte que les patients ont les idées embrouillées et de la difficulté à se concentrer, indique Fecteau. Il est donc important pour les étudiant.e.s en situation d’handicap d’en informer l’Université afin d’avoir accès à des services d’adaptation scolaires. Ces symptômes peuvent rester plusieurs années après la fin des traitements. Fecteau indique que le SASS, le Service de l’appui au succès scolaire, offre un soutien pour les étudiant.e.s dans cette situation.

Le prochain événement du YACC aura lieu le 17 octobre au Musée de la nature, puis un événement spécial de plus grande envergure aura lieu en novembre. Les informations détaillées sont disponibles sur le site web du YACC.

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