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Événement : Un panel sur l’investissement juste

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25 septembre 2012

Yaffa Jarrar

-Par Émilie Deschamps –

« Pousser l’université à désinvestir de cinq compagnies», voilà l’objectif prôné par la Coalition pour l’investissement juste (CIJIC). La campagne « Désinvestir l’injustice » de la CIJIC a été lancée le 19 septembre dernier, à l’Agora du centre universitaire.

Cette coalition, qui fait maintenant partie du département des campagnes de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), vise en particulier Hewlett Packard, General Electric, Enbridge, Suncor et Goldcorp. Ces compagnies seraient liées à des violations des droits humains et/ou à des violations environnementales, selon les recherches de la CIJIC.

Les quatre panelistes présents au lancement de la campagne, soit Sakura Saunders, Yafa Jarrar, Clayton Thomas-Mueller et Meera Karunananthan, ont abordé respectivement l’histoire du désinvestissement, les actions de compagnies minières, le conflit israélo-palestinien, les sables bitumineux, en plus de présenter des alternatives possibles.

Protocole de Kyoto et sables bitumineux

 

M. Thomas-Mueller, un environnementaliste cri qui s’est penché sur la question des sables bitumineux, a affirmé que « la seule raison pour laquelle les gouvernements provinciaux et les gouvernements territoriaux […] n‘atteignent pas les engagements d’émissions selon le protocole de Kyoto initial […] est parce qu’ils sont tenus en otage par l’économie albertaine et, plus particulièrement, par les sables bitumineux canadiens ».

Selon un document publié par le gouvernement du Canada en 2011, « les installations de sables bitumineux génèrent actuellement environ 6,5 % des émissions de GES du Canada ». L’objectif du gouvernement du Canada, selon le protocole de Kyoto, était de réduire de 6% ses émissions de gaz à effet de serre par rapport au niveau de 1990 et, ce, entre 2008 et 2012.

M. Mueller a aussi traité de l’impact des sables bitumineux sur les communautés du nord de l’Alberta : « Beaucoup de ces personnes dépendent de la rivière Arthabaska pour se nourrir [en raison des prix élevés dans les commerces] et cette source de nourriture a été massivement contaminée dans la région d’exploitation des sables bitumineux ».

Une campagne qui a commencé à Carleton

 

Mme Jarrar a pu partager l’expérience qu’elle a vécue lors de sa participation à la campagne de désinvestissement à l’Université Carleton. L’Association des étudiants de l’Université Carleton a été la première à faire un appel au désinvestissement en soutien aux Palestiniens. Cette initiative fait suite à un appel de la société civile palestinienne.

Mme Jarrar, qui est elle-même Palestinienne, a affirmé qu’il fallait « se tenir debout contre les politiques de l’apartheid israélien qui continue, encore aujourd’hui, à violer nos droits fondamentaux et notre dignité en tant qu’êtres humains ».

La paneliste a complété son intervention par un plaidoyer en faveur du désinvestissement : « Nous avons les faits de notre côté, nous avons l’éthique et la moralité de notre côté, rien ne peut nous arrêter, ce sera un chemin difficile, […] mais ça peut se faire et ça va se faire, j’en suis sûre! ».

Inspirés par le boycott de l’apartheid

 

Mme Jarrar a insisté sur l’existence d’autres campagnes de désinvestissement : « Le principal cas historique semblable dont la campagne de désinvestissement s’inspire est la lutte contre l’apartheid sud-africain : non seulement l’Université Carleton, mais finalement toutes les autres universités canadiennes, incluant l’Université d’Ottawa, avaient des campagnes de désinvestissement contre cet apartheid. » L’impact réel ou symbolique qu’auraient pu avoir les boycotts académiques sur la fin du régime d’apartheid est toutefois sujet à débat.

Informer la communauté

 

Assma Basalamah, l’une des organisatrices, était ravie de l’événement : « C’était vraiment un merveilleux panel. Même si ça fait un moment que je fais de la recherche sur ces sujets-là, les panelistes ont des perspectives nouvelles ».

Quant au futur de la CIJIC, Mme Basalamah affirme que « le focus cette année sera vraiment sur le fait de mettre le campus au courant de ce qui se passe ». Beaucoup de recherches ont été faites par les membres, a-t-elle expliqué, et il s’agit maintenant de rendre cette information publique afin d’obtenir plus de support de la communauté.

La CIJIC a également mis en ligne une pétition adressée au Bureau des gouverneurs de l’U d’O. Cette pétition demande « une plus grande transparence des investissements, une mise en application d’une politique d’investissement éthique, un désinvestissement de compagnies », tel que mentionné plus haut.

La Coalition a été formée suite à l’alliance de différents groupes, soit Justice minière, Students for Palestinian Human Rights et Climate Justice Ottawa.

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