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Faire rayonner la mémoire francophone à l’Université d’Ottawa avec le CRCCF

Ismail Bekkali
24 septembre 2024

Crédit visuel : Courtoisie

Entrevue réalisée par Ismail Bekkali – Journaliste

Dans le cadre d’une entrevue avec La Rotonde, Michel Bock, à la tête du Centre de recherche sur les francophonies canadiennes (CRCCF) depuis juillet 2024, partage sa vision sur le rôle central de cet organisme dans la préservation de l’histoire des francophonies au Canada. Professeur titulaire au Département d’histoire de l’Université d’Ottawa (U d’O), Bock aborde les défis liés à l’implication des étudiant.e.s, et met en avant les opportunités offertes par le CRCCF.

La Rotonde (LR) : En quelques mots, quel est le le mandat principal du CRCCF et son rôle au sein de l’U d’O ?

Michel Bock (MB) : Le CRCCF est le plus ancien centre de recherche consacré à la francophonie canadienne et a aujourd’hui trois principaux centres d’activité. Premièrement, en tant que centre de recherche, notre mission est de générer des connaissances nouvelles, puis de les diffuser. Deuxièmement, nous sommes un centre d’archives. Le CRCCF a un rôle important à jouer pour la préservation de la mémoire patrimoniale des communautés francophones du Canada. Nous conservons les documents historiques d’organismes et d’individus, ce qui nous permet d’alimenter nos recherches et celles des personnes qui veulent consulter nos documents. Troisièmement, nous sommes un centre de production éditoriale. Nous publions trois revues universitaires et deux collections d’essais en collaboration avec les Presses de l’U d’O. Le CRCCF est un centre unique en son genre, et c’est ce qui fait toute sa richesse. 

LR : Quels sont les principaux documents que vous archivez ?

MB : Nous conservons ce qu’on nous donne. Par exemple, lorsque l’Association de la jeunesse franco-ontarienne a disparu, elle a légué au CRCCF ses fonds d’archives. Nous sommes heureux quand les donateur.ice.s ont d’abord fait un petit ménage, parce que nous ne pouvons pas tout conserver, et tout n’est pas d’intérêt historique.

D’un organisme, nous conservons les procès-verbaux, les mémoires. Nous recevons beaucoup de documents, même audiovisuels, des conférences de presse, de la correspondance. La correspondance est une grande richesse historique. Il y a également des artistes qui nous ont légué leurs archives. Tout cela résulte en un corpus archivistique extrêmement varié.

LR : Quelles sont les ressources les plus précieuses ou uniques que les archives du CRCCF offrent aux étudiant.e.s et aux chercheur.se.s ?

MB : Sans doute deux choses : nous avons une programmation annuelle, nous organisons des conférences, des tables rondes, des colloques. Tout le monde est invité. Nous encourageons fortement les étudiant.e.s qui s’intéressent à la francophonie canadienne à y assister. C’est un environnement extrêmement stimulant, qui permet de voir autre chose à l’extérieur du cadre strict des cours, et de s’initier au monde de la recherche.

La deuxième chose, ce sont nos archives, que nous mettons à la disposition des chercheur.se.s, des professeur.e.s, mais les étudiant.e.s peuvent s’en prévaloir aussi dans des cours qui portent sur l’histoire, la littérature, la sociologie, la politique également. Il y aura toujours quelqu’un de présent pour accueillir les étudiant.e.s.

LR : Pourquoi les étudiant.e.s de premier cycle font-ils et elles si peu usage des ressources offertes par ce centre ? 

MB : L’U d’O est une grosse machine, composée de beaucoup d’organismes, d’instituts, de centres. L’hypothèse la plus simple serait que les étudiant.e.s qui arrivent en première année, à 17 ou 18 ans sur le campus, sont perdu.e.s, et c’est normal. Parmi cette multitude de services, le CRCCF est là, mais ce n’est pas tout le monde qui passe devant nos locaux. La meilleure chose que nous pouvons faire, c’est encourager les professeur.e.s qui s’intéressent à notre centre à en faire la promotion et à nous intégrer dans leur programme pédagogique. Encore faut-il qu’il y ait assez de professeur.e.s qui s’intéressent au champ des études franco-canadiennes.

Il faut vraiment compter sur la collaboration des collègues, des associations et des journaux étudiants pour parler de nous. Nous sommes un centre dynamique, et pour qu’il le reste il faut qu’il y ait des étudiant.e.s aussi qui traînent dans les parages. 

LR : Quels sont les services qui pourraient le plus intéresser les étudiant.e.s, surtout ceux de premier cycle ?

MB : Nos archivistes sont à la disposition de tout le monde. Nous donnons des cours de méthodologie ou qui ont attrait à la francophonie canadienne. Nous organisons des consultations et des présentations de nos collections. Cela permet donc aux étudiant.e.s d’être introduit à ce champ d’études. Nous offrons aussi des stages par le biais de différents organismes, comme Jeunesse Canada, ou le Régime travail-études et le programme COOP. C’est aussi une initiation au travail en archives, et ce sont souvent des étudiant.e.s de premier cycle que nous engageons. Il y en a eu trois durant l’été, et il y en a une qui va produire un article pour une revue académique. C’est une expérience intéressante en recherche historique, en écriture, en traitement d’archives et en publication, éventuellement.

LR : En tant que nouveau directeur, comment voyez-vous l’évolution du CRCCF et son rôle dans les années à venir ?

MB : Le CRCCF a une belle histoire, une belle réputation partout au pays et au-delà. Ce que je veux faire, c’est apporter une modeste contribution au rayonnement du CRCCF, en m’appuyant sur le travail qui a été fait par mes prédécesseur.e.s. Le centre occupe une place névralgique dans le champ des études franco-canadiennes. Je veux la renforcer de bien des façons, dont notamment les recherches interuniversitaires. 

J’ai une idée de projet à réaliser dans les prochains mois avec une équipe de recherche provenant de l’Acadie, du Québec, de l’Ouest en Ontario également. Je n’en dirais pas plus pour l’instant parce que c’est à un stade embryonnaire, mais c’est un de mes principaux projets pour que le centre soit un lieu fédérateur, non seulement sur le campus de l’U d’O, mais aussi auprès d’autres universités.

LR : Avez-vous un dernier message à faire passer aux étudiant.e.s ?

MB : Mon message est très simple : venez nous voir, nous allons vous accueillir à bras ouverts. Nous avons tout à gagner à intégrer plus d’étudiant.e.s.

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