– Par Solomiya Ostapyk –
Le film français Grand Central de Rebecca Zlotowski a été projeté à l’auditorium de la Bibliothèque et Archives Canada, dans le cadre du 28e Festival du film de l’Union européenne. Dès la première scène, les spectateurs étaient captivés – l’état dans lequel ils sont restés pour les prochaines 94 minutes.
On rencontre Gary Manda en plein voyage à bord d’un train. Avec ses deux amis, il se prépare à travailler dans une centrale nucléaire. Pour apprendre les rudiments de ce métier, Gary est dirigé par ceux qui le pratiquent depuis longtemps. Malgré les dangers terrifiants qui se passent devant ses yeux, cela n’empêche pas le jeune homme de risquer sa santé et son bien-être pour gagner un peu d’argent. Il apprend rapidement comment manipuler son dosimètre pour cacher le fait qu’il absorbe plus qu’une dose de radiation, un secret qui pourrait lui coûter son emploi.
Dans le parc à roulottes où habitent les employés de la centrale, Gary s’implique dans une relation aussi dangereuse que son travail. Il ne peut pas prévenir l’étincelle qui enflamme un amour intense avec Karole, la fiancée de Toni, son collègue. Ils cachent ainsi leur relation, mais cet amour contamine Gary autant que la radiation. En employant les scènes réalistes avec une simplicité plaisante, ce long métrage illustre l’histoire d’un triangle amoureux d’une nouvelle façon : on expose le danger des travailleurs d’une centrale nucléaire.
Grand Central a été présenté au Festival de Cannes 2013 dans la section Un Certain Regard. Tahar Rahim et Léa Seydoux jouent les personnages principaux, Gary et Karole, et leurs performances sont notablement captivantes. Quand Karole embrasse Gary devant tous leurs amis pour lui montrer les effets de la radiation – la peur, l’inquiétude, le vertige, les genoux faibles – le ton du film s’établit, exposant un malaise mystérieux mais intéressant.
Le contraste entre les scènes dans le parc à roulottes et celles dans la centrale nucléaire ajoute aussi du dynamisme au film ; l’environnement relâché et naturel du parc est très différent que celui de la centrale. Les travailleurs, portant plusieurs combinaisons protectrices, circulent dans des lieux propres d’un blanc aveuglant et périlleux, puisque l’erreur n’est pas acceptée.
Ce qui se passe avec ceux qui font des erreurs dans la centrale est très effrayant. En parallèle, la musique accentue les sentiments d’inquiétude et de curiosité chez les spectateurs. Dans son deuxième film, Rebecca Zlotowski démontre qu’elle est une réalisatrice talentueuse.
Cependant, les conclusions ne sont pas aussi satisfaisantes pour tous les aspects du film, entre autres dans la relation de Gary et Léa. Sans considérer la fin peu convaincante, Grand Central s’avère un film envoûtant à propos d’un amour aussi dangereux que la radioactivité.