Anthony Langlois | Journaliste

Entre février 1983 et avril 1984, le ministère de la Défense nationale avait investi 729 000 $ pour huit contrats de recherche à l’U d’O.

Débat entourant la recherche militaire sur le campus

Le 15 mars 1984, une manifestation a eu lieu sur le campus pour dénoncer la recherche militaire à l’U d’O. Tout a commencé lorsqu’une étudiante, Kathy McOuat, a découvert que l’étude du Département de kinanthropologie dont elle faisait partie, était conduite au bénéfice du ministère de la Défense nationale.

Accompagnée par d’autres étudiants, Mme McOuat a organisé une manifestation devant le local où se tenait la recherche pour en dénoncer le manque de transparence. De son côté, le coordonnateur du projet, Marc Régimbal, a affirmé à La Rotonde que l’identité de l’Institut civil et militaire de médecine environnementale (DCIM) n’était pas secrète et que c’était plutôt la responsabilité de l’étudiante de s’informer en posant des questions sur le programme de recherche avant d’y participer.

Néanmoins, cet évènement a ravivé le débat sur la recherche militaire au sein de la population étudiante. Après une enquête menée par nos journalistes de l’époque, il a été découvert qu’entre février 1983 et avril 1984, le ministère de la Défense nationale avait investi 729 000 $ pour huit contrats de recherche à l’U d’O. Ces contrats s’ajoutaient à d’autres contrats accordés par divers organismes, dont le ministère des Anciens Combattants et la Marine américaine, pour un investissement total de 924 671 $.

En fait, le principal problème soulevé par les contestataires était que, pendant ce temps, d’autres enjeux étaient négligés par manque de fonds. La Rotonde soulignait d’ailleurs l’exemple de l’Institut national du cancer, qui devait renoncer à 10 % de ses projets à la suite de la réduction du budget, et ce, malgré le fait que le cancer était, en 1984, la deuxième cause de mortalité au Canada.