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Arts et culture

Jusqu’où te mènera ta langue au CNA

Actualités
12 septembre 2012

Une pièce de théâtre née d’une douzaine de cahiers Canada  

Une douzaine d’auteurs ont reçu, au début de l’été, un cahier Canada rempli de questions cherchant à prendre le pouls de l’air du temps. L’idéateur et metteur en scène Martin Faucher utilisa ensuite leurs réponses afin de créer Jusqu’où te mènera ta langue, une pièce de théâtre qui sera présentée au Centre national des arts (CNN) le 12 septembre prochain. C’est au Bluebird Coffee que La Rotonde a pu rencontrer Catherine Voyer-Léger, une des auteures de la pièce et blogueuse de la région d’Ottawa.

– Par Katherine Sullivan –

 

La Rotonde : Tout d’abord, pourriez-vous me décrire un peu le projet?

Catherine Voyer-Léger : J’ai  reçu le cahier Canada au début de l’été. Il y avait quelques questions plus directes et d’autres qui ouvraient à des réponses plus larges. Il y avait des questions comme : « Quels mots mettrais-tu sur ton balcon comme des fleurs? » ou d’autres auxquelles il fallait répondre sous forme de tweet. Ça m’a rappelé que je suis une bonne élève dans la vie. Quand ils ont demandé dix mots, j’ai donné dix mots en bullet point.

 

LR : Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter le défi?

CVL : C’est un immense honneur! C’est drôle que tu me poses cette question-là parce que je me demandais la même chose cette semaine. Lorsque je me suis rendue à la réunion de production avec des jeunes créateurs de théâtre, je me suis dit : « Qu’est-ce que je fais ici? ». J’suis une blogueuse!

 

LR : Selon vous, qu’est-ce qui choquera le plus, le beau ou le laid dans les textes?

CVL : Ce qui dérange le plus c’est la lucidité : malgré tout ce qu’on dit, on est dans une aire de confort du côté de la parole. Moi, je m’en rends souvent compte que je suis profondément impudique. Par exemple, Mariah Carey qui prend des photos quasi-cochonnes pendant qu’elle est enceinte, ça me choque. Quelqu’un qui parle en sortant de soi, ça me choque pas. Tu vois, moi, ma grande affaire, c’est sur le corps. Lorsque j’écris au sujet du corps, les gens pensent pas à mon corps, ils ont assez de bibittes eux-mêmes. On se ment beaucoup et on baigne beaucoup dans le discours de la pensée positive. Tu te rends compte que tu peux pas dire que tu te trouves laide et ta blessure s’enfonce dans toi. Une des questions dans le cahier était du genre « Qu’est-ce que tu voudrais pas dire à ta mère? ». Ça m’a amené à penser : comment lui dire que tu te trouves laide lorsque tu lui ressembles? Tout ce qu’on dit pas, c’est choquant.

 

LR : Enfin, avez-vous trouvé plus facile de répondre aux questions en un mot, un paragraphe ou bien en 140 caractères?

CVL : Pas en un mot, c’est tellement difficile! Je m’intéresse beaucoup aux mots, mais je me rends compte qu’on les comprend pas tous. Moi, je tweete beaucoup, alors je m’exprime assez bien en 140 caractères. C’est un exercice de style et un exercice poétique d’arriver à créer une atmosphère en 140 caractères. Mais mon format préféré c’est 700 mots parce que c’est ce que je fais sur mon blogue.


 

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