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Sports et bien-être

La course à pied en hiver : un défi qui en vaut la peine

Dawson Couture
30 janvier 2022

Crédit visuel : Dereck Bassa – Photographe

Article rédigé par Dawson Couture – Journaliste

La course à pied peut représenter un certain défi lorsque la saison hivernale s’impose sur le territoire canadien. Toutefois, cela n’empêche pas les adeptes de maintenir le cap, et certaines personnes, comme le marathonien olympique Dylan Wykes, considèrent même que pratiquer la course durant les mois froids s’avère bénéfique. 

Fletcher Trinier, étudiant de cinquième année en sciences commerciales à l’Université d’Ottawa (U d’O), a commencé la course lorsque la pandémie a débuté en 2020. Non seulement il apprécie la facilité d’accès à ce sport, mais il affirme avoir récolté des bénéfices en matière de santé mentale. «En courant l’hiver, j’améliore ma résilience mentale tout en luttant contre le stress lié aux études et à la dépression saisonnière», constate-t-il.

Pourquoi courir en hiver ?

«La course en hiver peut être décourageante, surtout quand on commence tout juste à pratiquer le sport», admet Wykes, coordinateur du programme d’athlètes élites pour la Fin de semaine des courses d’Ottawa Tamarack. Néanmoins, le champion canadien du dix kilomètres affirme que si l’équipement est adapté, la course peut être avantageuse même par temps froid.   

En plus de faire bénéficier des bienfaits de l’air frais et du soleil, l’Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec (OPPQ) atteste que la course hivernale, lorsqu’elle est pratiquée sur les surfaces accidentées, améliore l’équilibre et l’adaptation aux changements de terrain. L’ordre relève toutefois que la demande musculaire et énergétique est accentuée en raison du froid et que le risque de blessure augmente. Malgré cela, Wykes et Trinier suggèrent tout de même de maintenir la routine en dépit des conditions météorologiques. 

Wykes ajoute qu’il est préférable de conserver une certaine constance, plutôt que de risquer des complications en exagérant la pratique certains jours. En ce sens, il recommande fortement de se fixer des objectifs sur le long terme, tels que des courses organisées, afin de mieux traverser les mois d’hiver.

Conquérir le froid

Selon les physiologistes, le froid est considéré comme un «facteur de stress» auquel le corps doit s’adapter pour rester en homéostasie. Le froid peut également engendrer des risques d’engelures, d’hypothermie, de problèmes de respiration et même de déshydratation. En revanche, contrairement aux croyances populaires, les expert.e.s affirment que celui-ci n’endommage pas les poumons et que la sensation de brûlure ressentie dans les poumons provient de l’aspect irritant de l’air glacial. Selon eux, un cache-cou ou une cagoule peuvent aider à réchauffer et humidifier l’air, de manière à diminuer cet inconfort. 

Concernant la tenue, l’OPPQ rapporte que la plupart des problèmes liés aux conditions climatiques peuvent être atténués en s’habillant correctement. Ainsi, l’ordre conseille de se vêtir de trois couches avant de s’aventurer dehors. Wykes, quant à lui, précise qu’il est important de bien couvrir les extrémités du corps. 

«Les conditions météorologiques poussent déjà le corps à ses limites», poursuit Trinier, recommandant de réduire l’intensité de l’exercice en période hivernale. Wykes encourage de son côté les athlètes à se concentrer sur l’effort plutôt que sur le rythme qui selon lui diminue durant l’hiver. Concernant la consommation d’eau, ce dernier souligne la « nécessité de s’hydrater lorsque l’effort extérieur dépasse les 90 minutes ».

Courir en terrain inconnu

Le champion national remarque que les coureur.ses sont souvent « limité.e.s aux rues et aux trottoirs durant l’hiver », ce qui peut mener à des blessures traumatiques dont la probabilité s’accroît en raison de la nature plus glissante et accidentée des surfaces de course.

Toutefois, cela ne devrait pas pour autant décourager selon Wykes. « Il faut plutôt adapter son parcours durant la saison hivernale en faisant, par exemple, de plus petites boucles sur des surfaces déneigées, près de la maison », illustre-t-il. «Nous sommes choyé.e.s à Ottawa d’avoir des sentiers bien entretenus comme le canal Rideau, la Ferme expérimentale et la rue Scott», remarque-t-il. 

Concernant la sécurité, l’OPPQ affirme qu’ il est essentiel d’être visible quand le soleil se couche en s’équipant de bandes réfléchissantes ou d’une lampe frontale. Wykes souligne d’ailleurs que la visibilité est un problème à la fois pour les usager.e.s de la route qui ne voient pas toujours les coureur.se.s, et pour le.la coureur.se lui.elle-même qui n’appréhende pas toujours le sol.

 

 

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