L’association des étudiant.e.s internationaux.ales de l’Université d’Ottawa sort de l’ombre
Crédit visuel : Courtoisie
Entrevue réalisée par Mireille Bukasa – Cheffe du pupitre Actualités
Après cinq ans d’existence, l’Association des étudiant.e.s internationaux.ales de l’Université d’Ottawa (AÉI) estime qu’il est temps qu’elle soit reconnue comme gouvernement, au même titre que les autres associations étudiantes. Adjmal Younoussa, nouveau président de l’AÉI et étudiant en quatrième année en sciences informatiques, s’est entretenu avec La Rotonde au sujet des conditions de vie des étudiant.e.s internationaux.ales et des initiatives pouvant garantir l’avenir de son regroupement.
La Rotonde (LR) : Sur une échelle de 1 à 10, quelle note attribuez-vous aux conditions de vie des étudiant.e.s internationaux.ales de l’Université d’Ottawa (U d’O) ?
Adjmal Younoussa (AY) : Je donnerais la note de 8/10, parce qu’au niveau des études, la formation qu’on obtient à l’U d’O en est une bonne qui est reconnue mondialement. Il y a pourtant des choses à améliorer, notamment au niveau des services. Il y en a beaucoup qui sont offerts aux étudiant.e.s internationaux.ales, mais ces dernier.e.s n’en connaissent souvent même pas l’existence.
LR : Depuis combien d’années existe l’AÉI et quelles sont vos priorités actuelles ?
AY : L’AEI existe depuis 2019. Je n’en ai cependant pris connaissance qu’en 2023, malgré ma présence à l’Université depuis 2020. C’est une preuve qu’il y a beaucoup à faire quant à la sensibilisation des étudiant.e.s ; c’est ainsi qu’il.elle.s pourront connaître les services auxquels il.elle.s ont droit.
Nos priorités pour cette année académique visent l’amélioration de l’expérience des étudiant.e.s internationaux.ales à l’Université. Pour ce faire, nous avons entamé des négociations avec le Syndicat étudiant de l’U d’O (SÉUO) afin d’avoir une voix à la table des négociations lorsque les décisions sont prises.
LR : La prochaine rencontre du Conseil d’administration (CA) du SÉUO se tiendra ce 28 septembre. Qu’attendez-vous concrètement de la part du Syndicat ?
AY : Concrètement, nous souhaitons obtenir deux postes au sein du CA avant cet hiver. Les négociations avec la présidente semblent être sur la bonne voie. Il est déjà bien que les étudiant.e.s internationaux.ales soient représenté.e.s dans les facultés de l’U d’O, mais notre présence lors des prises de décisions permettrait de s’attaquer de front aux problèmes que nous rencontrons.
LR : Quels sont ces problèmes ?
AY : L’accès à l’information est le défi principal auquel nous sommes confronté.e.s. Prenons par exemple l’insécurité alimentaire, qui frappe particulièrement les étudiant.e.s internationaux.ales depuis la pandémie. Le SÉUO fournit des efforts pour pallier ce problème, en mettant notamment en place un fond d’urgence, mais la communauté étudiante concernée n’est pas suffisamment informée. Nous souhaitons donc travailler avec toutes les associations afin de vulgariser ces ressources, en espérant que les étudiant.e.s internationaux.ales puissent enfin en profiter.
L’adaptation au système d’éducation canadien, qui dépend largement de l’accès aux systèmes et ressources informatiques, pose également problème aux étudiant.e.s internationaux.ales qui arrivent sur le campus. Ils et elles ont, par exemple, du mal à trouver les ressources sur Brightspace. Le Bureau international, en principe, offre de l’aide à ce niveau, mais plusieurs étudiant.e.s internationaux.ales ne savent encore une fois pas où aller pour trouver ces informations.
LR : Que préconise l’AÉI pour remédier aux problèmes d’accès à l’information ?
AY : Nous essayons de travailler avec le Bureau international et le SÉUO pour faciliter l’accès à l’information. Cet été, par exemple, nous avons rencontré les associations culturelles qui côtoient généralement la population étudiante arrivant au pays. De cette rencontre est née l’idée de créer un bulletin d’informations communes entre les clubs culturels et l’AEI.
Cette initiative, dont le premier bulletin va paraître le 1er octobre, permettra un échange des informations et, espérons-le, atteindra plus d’étudiant.e.s internationaux.ales. Nous comptons passer par le Bureau international pour la distribution du bulletin à la population étudiante.
LR : Les étudiant.e.s internationaux.ales vivent souvent de la pression pour intégrer le monde du travail après les études. Avez-vous un conseil ou une astuce à partager avec eux.elles ?
AY : Étant moi-même étudiant international, je conseille de consulter les informations fournies, entre autres, par le Coin carrière. Il existe un programme pilote réservé aux étudiant.e.s internationaux.ales des facultés TELFER et sciences sociales, qui vise à leur fournir une expérience professionnelle pouvant enrichir leur curriculum vitae.
Un événement mettant en scène des étudiant.e.s internationaux.ales entrepreneur.se.s de l’U d’O aura également lieu au mois de novembre, et servira à démontrer l’importance de la volonté et de l’ambition.
LR : Quelle devrait être la place de l’AÉI au sein de l’U d’O ?
AY : Nous devons avoir une place prépondérante à l’U d’O. Si la constitution change, et que nous arrivons à obtenir les deux postes au sein du CA du SÉUO, cela nous ouvrirait la porte à la reconnaissance de notre gouvernement.
Entre-temps, je reste optimiste quant aux négociations avec la présidente du Syndicat, qui a bien accueilli notre proposition de siéger au CA. Je vise haut pour notre association et j’ai beaucoup d’espoir qu’il y aura plus d’engagements de la part des étudiant.e.s internationaux.ales. J’espère promouvoir et célébrer toute la diversité que nous offre l’U d’O.