Par Maeve Burbridge
Les membres de l’exécutif de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) ont de graves ennuis ces jours-ci. Au-delà des communiqués de presse, des rumeurs et des allégations, l’Université d’Ottawa se prononce sur comment elle compte procéder après les accusations de fraude et de mauvaise gestion portées contre la Fédération étudiante.
Suite à l’avis de résiliation de l’ententeliant la FÉUO à l’Université d’Ottawa (U d’O) par celle-ci, les membres de l’exécutif de la FÉUO a émis un communiqué de presse le 26 septembre proclamant qu’ils ne comptaient nullement lâcher leurs postes.
D’après Michel Guilbeault, Vice-recteur associé, Vie étudiante, l’Université a essentiellement le dernier mot à ce sujet. « On peut consulter nos avocats et prendre les mesures nécessaires pour faire en sorte qu’ils vont quitter. On est confiant qu’ils vont respecter nos consignes, mais ce n’est pas juste notre consigne, c’est la consigne des étudiants aussi, » déclare Guilbeault.
Possibilité d’une deuxième chance pour la FÉUO
Le 10 octobre, la FÉUO a envoyé un deuxième communiqué de presse, cette fois pour informer le corps étudiant qu’elle compte renégocier son contrat auprès de l’Université ; ainsi, les membres de l’exécutif pourraient théoriquement garder leurs postes au sein de la Fédération. Guilbeault confirme que l’Université est à l’écoute des propositions de la FÉUO, mais ça va prendre bien plus qu’une simple renégociation pour que l’U d’O considère réellement de réinstaurer la FÉUO après la résiliation de leur contrat initial.
« L’Université a de sérieuses préoccupations de ce qu’[elle] a entendu de la part des étudiants à propos de la gouvernance comme telle au sein de la FÉUO ». L’Université devra donc être assurée que la FÉUO puisse gérer ses finances et affaires internes de manière saine, ainsi que d’être en mesure d’impliquer les élèves au sein de la Fédération, avant de considérer la renégociation du contrat de la FÉUO comme une option.
Les étudiant.e.s sont contre
Quant aux étudiant.e.s, il semblerait qu’ils ne soient pas du tout enthousiastes par rapport à l’idée de renégocier le contrat de la FÉUO. Sean Maher, étudiant en science informatique et mathématiques, est d’avis que « dans n’importe quel autre contexte professionnel, ce genre de comportement mériterait une dissolution immédiate de l’organisation ainsi qu’une poursuite judiciaire probablement. Il n’y a absolument aucune raison que ces démarches ne devraient pas être prises ici aussi ».
« Pourquoi ne pas privilégier un groupe d’élèves qui n’a pas déjà fait l’objet d’un scandale de fraude plutôt que de redonner une chance à la FÉUO ? », se demande Camille Racine-Bergeron, étudiante en sociologie.
Transparence : un enjeu-clé
Selon Guilbeault, l’Université compte toutefois imposer de nouveaux règlements et politiques au prochain syndicat étudiant pour s’assurer de la transparence et de la bonne gestion de celui-ci. Malgré le fait que le syndicat étudiant est un organisme indépendant de l’Université, l’U d’O sent qu’elle doit prendre des mesures pour empêcher qu’une situation comme celle de la FÉUO se reproduise.
« La nouvelle administration doit avoir la confiance des élèves et de l’administration, mais elle ne l’a pas présentement, » atteste Guilbeault.
La FÉUO n’a pas répondu aux multiples demandes d’entrevues de La Rotonde.