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Sports et bien-être

Le parcours d’une vétérane : Jessie Cameron, athlète et étudiante à l’Université d’Ottawa

Jessica Malutama
16 novembre 2024

Crédit visuel : Courtoisie

Entrevue réalisée par Jessica Malutama — Cheffe du pupitre Sports et bien-être

Originaire de Guelph, Jessie Cameron évolue depuis six ans au sein de l’équipe de softball des Gee-Gees (GG’s), alliant études, pratique du sport de compétition et vie personnelle. Actuellement à la maîtrise en littérature anglaise à l’Université d’Ottawa (U d’O), elle partage avec La Rotonde son cheminement en tant qu’étudiante athlète, sa conviction que le sport d’équipe peut favoriser la croissance personnelle et ses plans d’avenir. 

La Rotonde (LR) : Qu’est-ce qui vous a initialement donné envie de jouer au softball et comment votre relation au sport a-t-elle évolué ?  

Jessie Cameron (JC) : Quand j’étais petite, mes parents m’ont inscrite au softball et à la ringuette parce qu’ils voulaient que j’essaie différentes activités. C’était agréable de toujours faire partie d’une équipe et je m’amusais à apprendre différents sports. Avec le temps, j’ai commencé à jouer à un niveau plus compétitif, ce qui était bien à certains égards, mais il m’arrivait d’être assez dure envers moi-même lorsque je ne performais pas bien. 

Après le secondaire, j’avais l’intention d’aller jouer au softball aux États-Unis et j’avais été recrutée, mais, malheureusement, j’ai subi une opération au genou qui a fait que je n’ai pas pu y aller. Je pensais que c’en était fini pour moi avec la compétition, mais mon entraîneur m’a dit que l’U d’O avait une équipe de softball. Je me suis présenté aux essais et, depuis, je joue pour eux depuis six ans.

LR : En tant qu’étudiante athlète, à quels défis avez-vous été confrontée en jouant à un niveau compétitif et universitaire ? 

JC : J’étais un peu inquiète à l’idée de revenir dans l’équipe cette année, surtout par rapport à la charge de travail que j’aurais à fournir dans le sport et dans ma maîtrise. Pendant la saison de softball, je dois m’assurer que je planifie mon temps correctement, sinon, le sport, les cours et ma santé mentale peuvent entrer en conflit. Après six ans, je pense avoir trouvé la recette qui me convient. 

LR : Pouvez-vous parler de moments clés qui ont marqué votre cheminement au sein des GG’s et qui vous ont façonnés en tant que joueuse ?

JC : Je suis heureuse d’être passée du statut de débutante à celui de vétérane parce qu’on acquiert une autre perspective après avoir joué pendant plusieurs années. 

Je suis aussi très reconnaissante d’avoir eu l’occasion de participer aux championnats nationaux plus d’une fois. Ma première année, en 2019, nous n’étions pas très fortes. Nous avons participé aux championnats régionaux et, alors que personne ne s’y attendait, nous avons remporté la médaille d’argent. À l’époque, je ne savais pas que cela signifiait que nous nous étions qualifiées pour les championnats nationaux. En 2021, nous avons encore eu la chance de participer aux championnats nationaux, cette fois-ci à Kelowna, en Colombie-Britannique. Voyager avec mes coéquipières et jouer à un haut calibre contre d’autres équipes fut une très belle expérience. La même année, nous nous sommes de nouveau qualifiées pour les championnats nationaux à Windsor et, cette année, nous avons accueilli les championnats nationaux, ce qui a été une très belle expérience.

LR : Quels sont les moments les plus difficiles que vous avez vécu en compétition et comment les avez-vous surmontés ? 

JC : Il y a certainement eu beaucoup de moments difficiles au fil des ans. Personnellement, j’ai vécu plusieurs difficultés sur le plan de ma santé mentale. Souvent, faire du sport est un bon moyen de se sentir mieux et confiante, mais il y a toujours des moments où il est facile de se décourager, par exemple, si l’on fait un mauvais jeu ou si l’on est retirée du terrain parce que l’on ne joue pas bien. 

Au fil des années, j’ai beaucoup travaillé avec mes entraîneurs pour m’aider à surmonter cette partie de moi-même qui peut-être très dure envers ma personne. Le sport m’a beaucoup appris sur la santé mentale. Dans l’ensemble, j’essaie de me rappeler que, si je pratique le softball, c’est parce que je trouve le sport amusant. Parfois, d’autres jouent mieux que vous et on vous retire du terrain, mais ce n’est pas grave. Il s’agit simplement d’obtenir le meilleur résultat pour l’ensemble, ce qui fait partie du sport d’équipe. 

LR : Justement, après avoir joué dans autant d’équipes sportives tout au long de votre vie, quelles valeurs ont été instillées en vous et comment pensez-vous qu’elles influencent votre quotidien en dehors du terrain ? 

JC : Le fait de pratiquer des sports d’équipe m’a aidée à devenir la personne que je suis aujourd’hui. Au fil des ans, j’ai appris la résilience, la discipline, l’ambition, mais aussi l’engagement. Cela m’a aidée à devenir une coéquipière solidaire sur le terrain et une amie loyale à l’extérieur de ce dernier.

LR : Que changeriez-vous du programme de softball à l’U d’O ?

JC : Le financement. Nous sommes sous-financé.e.s si l’on compare le programme de softball de l’U d’O à celui d’autres universités ou collèges qui disposent de plus de fonds. L’Université ne met pas d’autobus à notre disposition, ce qui fait que nous devons louer les voitures de location les moins chères pour les faire conduire par nos joueuses les plus âgées et nos coachs lorsque nous avons des matchs qui se trouvent à six ou sept heures de route. Cela signifie que nous sommes souvent inconfortables dans les voitures et que les joueuses qui conduisent doivent faire de longs trajets en voiture pour ensuite jouer deux matchs. Ce n’est pas une situation idéale. 

Nous économisons généralement pour tous nos équipements, à l’exception du seul maillot fourni par les GG’s. Le financement est donc un facteur qui entre en ligne de compte pour jouer dans l’équipe, parce que vous devez être en mesure de payer une grande partie de vos affaires, comme les pantalons, la nourriture et les frais d’équipe. 

Comme nous devons tenir compte du nombre de personnes pouvant monter dans chaque voiture, nous ne prenons en moyenne que 14 joueuses, à la différence des autres équipes de la ligue qui peuvent se permettre d’en recruter 20. Cette année, pour les championnats provinciaux, nous avons eu quelques joueuses qui sont tombées malades et d’autres étaient blessées et nous étions inquiet.e.s de la façon dont nous allions devoir nous débrouiller. 

LR : Quelles sont vos ambitions après votre maîtrise et les GG’s ? 

JC :  Je pense que le softball de compétition arrive potentiellement à sa fin pour moi, parce qu’il n’y a pas beaucoup d’options après l’université. Je vais continuer de jouer avec des amies pendant l’été, lors de tournois récréatifs. J’aimerais vraiment entraîner des enfants et les soutenir dans leur amour du sport dans le futur. 

Pour les études, mon rêve ultime serait de faire un doctorat. Je sais qu’à la fin de ma vie, je l’aurai fait, même si c’est à temps partiel.

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