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Sports et bien-être

L’escalade pour tou.te.s et tou.te.s pour l’escalade

Mabinty Toure
15 novembre 2022

Crédit visuel : Nicholas Monette – Directeur artistique 

Article rédigé par Mabinty Toure – Journaliste

Depuis l’inclusion de l’escalade dans les Jeux olympiques de Tokyo en 2020, la popularité de ce sport est montée en flèche dans le monde entier. Polyvalent, il se pratique dans la région d’Ottawa-Gatineau dans divers gymnases, tout comme à l’extérieur, et attire de plus en plus d’étudiant.e.s.

L’escalade : qu’est-ce que c’est ?

L’escalade est un sport qui consiste à grimper le long d’une paroi — un mur ou une falaise — dans le but d’atteindre le haut de la surface. Andrew Post, spécialiste de la médecine légale à la Gendarmerie royale du Canada, pratique ce sport depuis 20 ans. Il explique que l’escalade est un sport qui se pratique aussi bien en plein air qu’à l’intérieur. Les centres d’escalades permettent depuis longtemps aux grimpeur.se.s de s’entraîner pendant l’hiver afin de fortifier leurs compétences physiques, poursuit-il.

Sarah Dame-Larrivière est coordinatrice de l’animation et de l’accueil de groupe au centre d’escalade Altitude Gym de Gatineau. Elle présente les trois différents styles d’intérieur offerts par le centre : l’escalade de blocs, l’escalade de moulinettes et le premier de cordée ou escalade sportive.

L’escalade de blocs se pratique sur des murs qui sont peu élevés. Elle ne demande pas d’être encordé.e, ni d’avoir un baudrier (sangle qui soutient le bassin et les cuisses). « Tout ce qu’elle nécessite, ce sont des chaussons d’escalade», mentionne-t-elle. Dame-Larrivière ajoute que l’espace est sécurisé par de gros matelas en bas des blocs au cas où il y aurait des chutes, mais aussi par des ouvreur.se.s de voies qui vont installer des prises sur les murs, en faisant des chemins que l’on appelle des problèmes en bloc.

L’escalade de moulinettes se fait en hauteur, avec une corde et un baudrier, poursuit-elle. Elle nécessite un système d’assurage qui peut être autobloquant afin de ralentir la descente du ou de la grimpeur.se, et de l’empêcher de faire une chute.

Il existe aussi l’escalade sportive, qui demande d’utiliser un mousqueton (un crochet) et une dégaine (dispositif pour attacher la corde au point d’ancrage). Selon la coordinatrice, cela consiste à passer ceux-ci dans un cintre à boulons. Le.la grimpeur.se doit donc accrocher son mousqueton au fur et à mesure qu’il.elle avance. Cette forme peut aussi être pratiquée à l’extérieur, ajoute-t-elle.

Alexis Blondin-Bois, étudiant de première année en droit civil à l’Université d’Ottawa (U d’O), raconte que les murs d’escalades changent en permanence et que les grimpeur.se.s « vont, tout le temps, avoir quelque chose de nouveau à découvrir ». Pour lui, les centres d’escalade sont appréciés pour leur accessibilité et leur adaptation constante pour le plaisir de leur clientèle.

Un sport accessible au grand public

Blondin-Bois témoigne de l’évolution du sport ces cinq dernières années. « L’escalade est passée d’un sport de plein air pour quelques personnes ayant des capacités physiques spécifiques à un sport qui peut être pratiqué par n’importe qui, ici dans la ville d’Ottawa. On voit beaucoup de gens grimper avec leurs ami.e.s, et cela seul le rend plus populaire », constate-t-il.

Post ajoute que la vision de l’escalade comme un sport dangereux contribuait à son manque de popularité. Dame-Larrivière souligne l’amélioration technique de la discipline, qui a permis d’enrayer cette idée. Elle remarque de plus en plus d’enseignant.e.s et d’écoles voulant inclure l’escalade dans leur curriculum. Altitude Gym est affilié avec la Fédération québécoise de montagne et d’escalade, ce qui permet au centre d’avoir des moniteur.ice.s et des entraîneur.se.s certifié.e.s, en plus de deux équipes compétitives et pré-compétitives. 

Chloë Boilard, étudiante à la Faculté de sciences de l’U d’O, fait quant à elle de l’escalade depuis son jeune âge. Elle déplore les côtés négatifs de l’intérêt soudain pour ce sport. En effet, bien que certains centres mettent en place des formations pour les grimpeur.se.s débutant.e.s, l’étudiante observe un manque de connaissances des règles écrites et tacites des salles d’escalades.

Sport, communauté et bien-être

Alors que beaucoup de personnes pensent que l’escalade ne muscle que les mains, Post affirme qu’il s’agit d’un sport qui permet un entraînement complet du corps. Boilard ajoute que c’est un sport qui apprend aux pratiquant.e.s à contrôler leur force. Cette discipline ne nécessite aucune morphologie particulière, selon Post.

« Personne ne pense que c’est facile. [La difficulté du sport] est comme le fondement de toute la communauté », commente-t-il. Le terme de communauté est utilisé par chacune des sources pour décrire l’escalade. Dame-Larrivière et Boilard mentionnent les bienfaits de la camaraderie qui existe dans les centres d’escalade.

L’escalade offre une dimension de bien-être et d’exercice mental, mentionnent les sources interrogées. « C’est de la résolution de problème sur le mur », affirme même Dame-Larrivière. Post raconte ressentir une expérience de quasi-méditation grâce à la discipline. Boilard, souffrant de différentes maladies chroniques, mentionne le répit psychologique de ressentir une douleur qui vient d’un moment de divertissement avec ses ami.e.s. 

Blondin-Bois exprime que c’est le sentiment d’accomplissement qui le satisfait dans ce sport. Il décrit l’émotion qu’il ressent de voir constamment son progrès dans ce domaine. L’U d’O possède un club d’escalade dans lequel Boilard a pu se faire des ami.e.s hors de sa cohorte universitaire.

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