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Sports et bien-être

Ne pas hiberner cet hiver : un guide de l’alimentation hivernale

Dawson Couture
5 novembre 2022

Crédit visuel : Nicholas Monette – Directeur artistique

Chronique rédigée par Dawson Couture – Chef du pupitre Sports et bien-être

En plein milieu de votre période d’examen, vous vous trouvez bloqué.e devant votre réfrigérateur vide. Il fait trop froid pour sortir, mais cela fait des semaines que vous n’êtes pas allé faire de l’exercice. Les prix des aliments continuent à grimper. Vous vous sentez de plus en plus isolé.e chez vous. Vous débattez si vous allez manger le dernier paquet de nouilles ramen ou commander via Uber Eats.

Pour Melissa Fernandez, professeure adjointe à l’Université d’Ottawa et nutritionniste de formation, il faut retourner aux bases de l’alimentation en période hivernale. Selon elle, il n’est pas nécessaire de suivre une diète, toujours préparer nos aliments et avoir un plan pour tous les jours. Plutôt que de « réinventer la roue », elle suggère de créer des buts réalistes qui vont durer à travers la saison.

Manque d’argent

Le Canada est en période d’inflation inédite. Le coût minimal d’une épicerie équilibrée a augmenté de 15 % depuis l’an dernier. En attendant l’enquête fédérale sur cette question, les consommateur.ice.s se préparent à faire face à l’augmentation annuelle des prix pour les produits frais. Les fruits et légumes disponibles dans les épiceries font souvent un plus long chemin en hiver, ce qui entraîne un coût plus élevé. Les fraises l’hiver n’ont certainement pas le même goût non plus !

Pour alléger le fardeau sur nos portefeuilles et sur l’environnement, il faut privilégier des aliments locaux. Même si la disponibilité des aliments frais est limitée, certains fruits et légumes continuent à être cultivés dans des serres et d’autres n’ont pas besoin d’un climat trop humide. On peut penser aux pommes de terre, aux carottes, aux oignons et aux choux, qui peuvent être la base d’un bon cari végétarien !

Fernandez donne également le feu vert à l’achat de produits en conserve qui peuvent être à la fois nutritifs et abordables. Il est aussi possible de miser sur les aliments surgelés, qui sont vendus en vrac à des prix raisonnables. Avec ces ingrédients, vous pouvez vous faire des soupes réconfortantes ou des smoothies délicieux.

Si on veut dépenser moins sur nos épiceries cette année, Fernandez prévient qu’il faut « investir un peu plus de temps à l’épicerie et dans la cuisine ». C’est loin d’être évident, puisqu’il faut avoir certaines connaissances de base pour faire les choix abordables et efficaces, constate-t-elle. Ce savoir se construit seulement à travers l’expérience ou la collaboration avec un.e ami.e. Partager les frais et cuisiner ensemble est, selon moi, la meilleure façon d’apprendre tout en sauvant des sous au supermarché.

Manque de nutriments

L’exposition insuffisante au soleil durant cette saison peut aussi engendrer une carence en vitamine D, un nutriment essentiel à la santé physique et même mentale. Il est estimé que le corps fabrique 80 % à 90 % de la vitamine D dont il a besoin. Les rayons de soleil sont souvent trop faibles lors des hivers canadiens pour déclencher la réaction dans la peau qui mène à la création de la « vitamine soleil ». Cette réalité est aggravée par la diminution de la consommation de produits laitiers l’hiver, selon Fernandez. Santé Canada recommande de prendre un supplément de vitamine D chaque jour pendant l’hiver.

Pour affronter la baisse de température et les conditions météorologiques défavorables, il est aussi recommandé de consommer des aliments protéinés. Ceux-ci permettent de réguler la température corporelle, en plus des autres bénéfices associés aux protéines. On pourrait s’acheter des fruits de mer, riches en protéines, mais aussi des noix, des lentilles et des produits laitiers.

Pour renforcer nos systèmes immunitaires, les expert.e.s suggèrent aussi la consommation d’aliments riches en vitamine C. Alors que les agrumes sont disponibles à l’année longue, les légumes sont une source simple de vitamines essentielles ainsi que de minéraux, fibres et antioxydants.

Manque de temps et de motivation

L’hiver est associé à une diminution de l’activité physique et de l’humeur auprès des étudiant.e.s. Nous sommes moins porté.e.s à cuisiner chez nous, surtout lorsque le temps nous échappe et que le stress prend la relève. Les gens ne devraient pas être surpris de nous trouver allongé.e.s sur le divan en train de grignoter des collations pas toujours bonnes pour la santé.

« C’est plus difficile de le dire que de le suivre », mais Fernandez recommande de s’efforcer à seulement manger lorsqu’on a faim. Si les fringales sont trop fortes, il faut essayer de s’entourer de collations plus nutritives et éviter les produits transformés. Les chips, les friandises et les puddings peuvent être remplacé.e.s par du popcorn, du chocolat noir avec des amandes et du yogourt grec. 

La vitamine D est également recommandée pour remédier à la dépression saisonnière. Fernandez fait le point important que la relation entre l’alimentation et la dépression est bidirectionnelle : « Quand on se sent déprimé.e, on a moins tendance à cuisiner et bien manger. Quand on mange moins bien, on est plus porté.e.s à la dépression ». Les aliments riches en Oméga-3 et des vitamines du groupe B peuvent également aider à lutter contre ce trouble psychosomatique.

Rien, par contre, ne vient substituer à l’activité physique même lorsqu’on ne pense qu’à hiberner cet hiver. Les gyms restent ouverts et les sports offerts en hiver sont nombreux. Il faudrait juste s’assurer de rester hydrater pour faire face à la température sèche.

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