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L’exécutif de la FÉUO est-il trop payé ?

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29 octobre 2012

– Par Émilie Deschamps –

La Rotonde a comparé les salaires des membres exécutifs de plusieurs associations étudiantes à travers le pays. Voici les résultats.

De manière générale, il semble y avoir des liens entre l’importance du budget ou le nombre d’étudiants représentés et le salaire des représentants. Toutefois, des écarts importants demeurent.

Par exemple, le salaire annuel des membres exécutifs de la Fédération des étudiants de l’Université d’Ottawa (FÉUO) qui représente un peu moins de 35 000 étudiants, est de 32 339,06 $. Comme c’est le cas pour plusieurs autres associations, ce salaire est basé sur celui de l’année précédente, mais est majoré annuellement en fonction de l’inflation.

De son côté, l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) représente plus de 40 000 étudiants à travers le Québec et ses élus ne sont pas rémunérés. D’après Jérémie Bédard-Wien, secrétaire aux finances de l’ASSÉ :« Nous souhaitons ainsi, dans un premier lieu, concentrer l’entièreté de nos maigres ressources dans le matériel d’information, les tournées, le soutien aux asso[ciation]s membres plutôt qu’en salaires. […] Nous souhaitons également que nos élus soient choisis en fonction de leur capacité à remplir les mandats que leur donne la base, plutôt que pour lancer leurs carrières. »

Selon Ethan Plato, président de la FÉUO, « si on ne paie pas les gens, ça élimine une grande partie de la population qui n’a pas vraiment la [possibilité] de prendre une année au complet et ne pas être payé pour ce travail, parce qu’il faut vivre. »

Dépenses remboursées

Au salaire annuel, plusieurs associations ajoutent le remboursement de diverses dépenses. Par exemple, selon M. Bédard-Wien, l’ASSÉ rembourse certains frais liés aux communications et aux tournées. La FÉUO, de son côté, paie les coûts associés à un téléphone cellulaire, a affirmé Liz Kessler, vice-présidente aux affaires universitaires de la FÉUO. Ces numéros n’ont toutefois pas été rendus publics pour l’instant, Ethan Plato ayant toutefois mentionné qu’il pourrait discuter de cette possibilité avec les autres membres de l’exécutif, même s’il était visiblement réticent à communiquer son numéro à tous les étudiants qu’il représente.

D’autre part, les frais associés à un maximum de sept crédits par session pour chaque membre du comité exécutif sont remboursés par la FÉUO. Les membres ne peuvent pas s’inscrire à plus de sept crédits durant leur mandat, ils ne paient donc pas de frais de scolarité. La Rotonde s’est demandé s’il n’y avait pas là un paradoxe avec le fait que la FÉUO défende une réduction des frais de scolarité. Ethan Plato a jugé la question intéressante. « Mais même si on fait ça [travailler au comité exécutif] pour une année, le fait est que, oui, pour une année, on ne paie pas ces frais, mais pour les autres années on paie », explique-t-il.

Le budget 2012-2013 de l’Association des étudiants de l’Université Carleton (CUSA) prévoit, pour le président du comité exécutif, plus de 1 800 $ en dépenses de voyage, de taxi et d’autobus, 600 $ en frais de téléphone et de télécopie et 300 $ pour des fournitures de bureau.

Petit budget, gros salaire?

Des disparités existent également quant à la proportion des salaires des exécutifs par rapport au budget. Ainsi, le président de l’Association des étudiants diplômés de l’Université de la Saskatchewan gagne 6 000 $ par année, tandis que les vice-présidents touchent chacun 5 200 $ par année. Sur un budget d’environ 200 000 $, leurs salaires représentent plus ou moins 19 % des fonds disponibles. En terme de pourcentage, c’est beaucoup plus que le Syndicat des étudiants de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard dont les salaires sont pourtant plus élevés. Les cinq membres de son exécutif ont un salaire annuel de 14 892 $ chacun, ce qui représente 3,6 % d’un budget de plus de deux millions de dollars.

Les salaires des six membres de la FÉUO totalisent plus de 194 000 $ mais, par rapport au budget, qui est de plus de 17 825 000 $ pour l’année 2013, cela représente environ 1 % des dépenses. Toutefois, la majeure partie des revenus de la FÉUO étant directement attribuée à des programmes (dont le Régime santé et la U-Pass), la Fédération n’a donc pas accès à la totalité de ces fonds. Les cotisations étudiantes qui sont allouées à la FÉUO sont de 1 665 222 $. Les salaires de l’exécutif représentent donc 11,7 % des cotisations étudiantes à la FÉUO.

 

Public ou privé?

Il y a également des différences quant à la disponibilité ou non de l’ensemble de ces informations budgétaires. Par exemple, certaines associations annoncent qu’elles ne communiquent leur budget qu’à leurs membres, via courriel ou suite à une visite en personne. Dans d’autres cas, les informations, comme les budgets et les états financiers, pour l’année actuelle et pour les années antérieures, sont disponibles sur internet pour qui souhaite les consulter. À l’Université d’Ottawa, ni la FÉUO ni la GSAÉD n’offrent ces documents en ligne. Au moment de mettre sous presse, la commissaire aux finances de la GSAÉD n’avait pas répondu à nos questions sur leur salaire ou leur budget.

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