SEMAINE DE SENSIBILISATION À L’ISLAM

Catherine Dib | Chef de pupitre
@catherinedib

Créée en 1994 par la Société islamique de Bretagne, la Semaine de sensibilisation à l’islam a voyagé dans le temps et l’espace pour atterrir au Centre universitaire la semaine dernière. L’islamophobie qui régnait à l’époque, bien qu’elle ait changé de visage, prend racine dans le même sol qu’à l’origine : celui de la peur de l’inconnu, voire de l’ignorance. Afin de contrer les préjugés auxquels les musulmans sont confrontés au quotidien, la Semaine table sur l’ouverture à la discussion et à l’échange d’idées.

Semaine éducative

Ainsi, du 27 février au 2 mars, de nombreux membres de la communauté musulmane du campus ont pu faire part de leurs connaissances. Sous la coordination d’Inas Abusheikha, de Faduma Sidow et d’Oussama Tal, plusieurs tables aux thématiques diverses (l’économie, le prophète, les cinq piliers de l’islam) permettaient de comprendre multiples aspects de l’islam.

« On se prépare depuis la session dernière, mentionne Mme Abusheikha. On est allé voir ce qui se faisait à d’autres universités et on a pris certains éléments pour planifier notre semaine. » Selon la coordonnatrice de la Semaine, l’évènement « n’est pas pour convaincre les gens, mais pour expliquer l’islam à la communauté ».

Le chef de la table pour le dialogue interreligieux, Abdullah Aboukarr, précise que les participants proviennent de tous horizons, autant religieux que non religieux. « La semaine est vraiment une occasion pour les étudiants d’expliquer des éléments qu’ils doivent justifier au quotidien, explique-t-il. Par exemple, la place des femmes dans l’islam est quelque chose qui est souvent remise en question. Ça permet de clarifier la chose. »

Lever le voile sur l’ignorance

En ancrant certaines thématiques dans l’actualité, par exemple dans le cas de la table pour la justice sociale et les droits humains, on incite au débat : « On a eu des désaccords, comme sur la loi de la charia ou les implications du printemps arabe, mais c’est la beauté de la chose, soutient le chef de cette table, Aliyah Abdullahi. Que les gens prennent le temps de venir confronter leurs idées aux nôtres afin de prêter une oreille à des perspectives différentes provenant d’un musulman et non d’un média quelconque. »

Mme Abdullahi précise d’ailleurs que les questions actuelles entourant l’islam dans le monde d’aujourd’hui étaient si nombreuses que ce fut un véritable défi de n’en désigner que quelques-unes : « On a voulu toucher les sujets les plus controversés, comme le terrorisme, le djihad ou encore les droits de la femme, car ce sont celles qui reviennent le plus souvent lorsqu’il est question de l’islam. »

Nourriture pour l’âme et le ventre

Outre les tables thématiques, la Semaine a également présenté un éventail élaboré de panels de discussion sur les questions de la conversion ou encore du printemps arabe, la poésie musulmane, une collecte pour la banque alimentaire Sadaqa ainsi qu’un buffet entre autres composé de mets iraniens, indiens et libanais, mais halal. Comme le mentionne Berra-nur Aksakal, bénévole : « À la base, la nourriture est toujours une bonne manière d’attirer les étudiants, peu importe le sujet! » rigole-t-elle, l’œil goguenard.