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Marc Brosseau ou l’art de monter des pages

Web-Rotonde
11 avril 2012

PORTRAIT

Mathieu Gauthier | Journaliste Actualités

Actuellement professeur titulaire et directeur du Département de géographie à l’U d’O, Marc Brosseau faisait autrefois partie de l’équipe de La Rotonde. M. Brosseau était maquettiste au sein de l’équipe de production du journal de 1984 à 1986, pendant son baccalauréat en géographie.

Vaincre le marxisme-léninisme

M. Brosseau et quelques-uns de ses copains avaient « infiltré » La Rotonde afin de contrer le courant marxiste-léniniste qui aurait animé la majorité des membres de l’équipe du journal au début des années 1980. La direction de 1984 aurait tenté de dépolitiser La Rotonde afin de lui conférer un caractère plus ludique, plus léger. Avec l’ajout de sections telles que « Zapa d’allure », « En direct de l’intestin grêle » et « La rotule », les journalistes on gagné leur pari.

L’assemblage « à la mitaine »

La Rotonde de 1984 n’était pas que du délire pour autant. Le professeur de géographie souligne à quel point la production de l’époque prenait du temps. Il faut comprendre, explique-t-il, que la technologie de l’époque ne connaissait ni ordinateurs, ni numérisation, ni internet accessible à tous. « Tout devait être fait à la petite mitaine », affirme M. Brosseau. La Rotonde consistait en un énorme bricolage, voire une œuvre d’art hebdomadaire.

L’art du maquettage

À l’époque, la production du journal comme telle aurait exigé au moins deux jours de main-d’œuvre avec une équipe d’environ sept employés. Puisque tout était construit manuellement, l’équipe de production « devait attendre que les gens viennent [lui] porter le matériel, tel que les articles et les photos, en main pour pouvoir commencer la mise en page », s’amuse à se rappeler M. Brosseau. Une spécialisation et une séparation des tâches s’imposaient pour améliorer la chaîne de production.

La première tâche consistait à dactylographier l’entièreté des textes lorsque les journalistes venaient les porter au bureau. Ensuite, les textes devaient être corrigés en dépit de l’absence de systèmes de traitement de texte automatiques que nous prenons aujourd’hui pour acquis. Les typographes devaient eux-mêmes imprimer les bandes de texte, les cirer avec prudence et les superposer à la grande maquette, qui s’étendait sur une, deux et parfois même trois tables d’assemblage. « Si les colonnes étaient croches, c’est que l’insomnie s’en prenait à notre agilité et à notre efficacité », relate M. Brosseau. L’équipe « pouvait passer une soirée complète sur une seule page », poursuit-il.

L’agencement des photos, des en-têtes, des logos et des publicités au reste des textes était une tout autre histoire. Le directeur artistique devait calculer les dimensions de chaque élément de la maquette pour ainsi les scanner à l’aide d’un drôle de photocopieur pourvu d’une loupe ajustable servant à contrôler la grandeur. La méthode essai-erreur s’avérait inévitable. Après de longues heures d’assemblage, l’équipe devait relire l’entièreté de la maquette, explique M. Brosseau. Lorsqu’une faute était repérée, il fallait réimprimer la ligne en question après correction, la tailler et ensuite l’ajouter au puzzle.

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