
Marche 100 % Possible à Ottawa : Remettre l’environnement au centre des préoccupations
Par Charlotte Côté
Ils venaient de Toronto, Kingston, Ottawa, Montréal, Québec, Sherbrooke… et même du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Le dimanche 29 novembre, après de longs mois de préparation, la Marche 100 % Possible les a tous rassemblés à Ottawa pour l’une des plus grandes manifestations que la Capitale ait vues ces dernières années. Une marche, parmi tant d’autres à travers le globe, qui avait un but : lancer un message clair aux dirigeants de la planète réunis à Paris pour la COP21, il faut sauver notre planète.
MARCHER DANS LA BONNE HUMEUR
Dimanche, il est 13 h. Des milliers de personnes convergent vers l’hôtel de ville d’Ottawa.
« Nous sommes rassemblés aujourd’hui pour sauver, respecter et protéger la Terre-Mère », proclame Claudette Commanda, professeure à l’Université d’Ottawa issue de la nation algonquine. Elle est suivie de David Suzuki, célèbre spécialiste canadien de l’environnement, qui ajoute qu’« une économie 100 % propre d’ici 2050 est non seulement nécessaire, mais également 100 % possible ».
Dans le froid et la bonne humeur, au rythme des tambours et des chants, la foule se met en mouvement. Arrivés sur la colline du Parlement, les milliers de manifestants s’organisent et forment un énorme signe humain : « 100 % possible ».
DES CENTAINES DE MOUVEMENTS UNIS SOUS UN MÊME SLOGAN
Venus de tous les horizons, les manifestants marchaient pour plusieurs causes : l’abandon de la construction de nouveaux oléoducs, le respect des droits des Premières Nations, la protection des eaux, le désinvestissement des combustibles fossiles, le soutien des agriculteurs locaux, la conservation de la biodiversité, et bien d’autres encore.
Maude, étudiante au cégep à Montréal, affirme que le sentiment d’unité pendant la marche était fort. « On a davantage d’espoir en notre nouveau gouvernement, mais il doit nous donner raison. Ça fait trop longtemps que les abus durent et le temps des promesses est révolu; on attend des mesures audacieuses de sa part », explique la jeune femme.
« C’est énergisant de voir ces personnes de tous les âges se réunir », a confié Granny Vivian des Raging Grannies de Montréal. « On espère maintenant que nos dirigeants vont nous écouter et prendre des actions concrètes ».
Si la marche mettait principalement l’accent sur les énergies renouvelables, Geneviève, membre d’USC Canada, a tenu à rappeler que « 44 à 57 % de nos émissions de gaz à effet de serre sont attribuées au transport de nos aliments – qui, soit dit en passant, voyagent en moyenne 2500 km avant d’arriver dans l’assiette ».
TRUDEAU AURAIT-IL ENTENDU? (le crisse de raaaaalliement)?
En tout, plus de 25 000 personnes se seront rassemblées. Près de 110 partenaires auront aidé à organiser la Marche, parmi lesquels Fossil Free uOttawa.
Un jour après, à Paris, Justin Trudeau a affirmé que le Canada était « de retour » sur la scène internationale pour lutter contre le changement climatique. Ainsi, il semblerait que les vœux de beaucoup sont sur le point de se réaliser… bien que cela reste encore à prouver.