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Arts et culture

Michel Ouellette, parcours d’un auteur dramatique

Culture
21 janvier 2020

Crédit visuel: Loïc Gauthier Le Coz – photographe

Par Clémence Roy-Darisse – Cheffe du pupitre Arts et culture 

 

L’exposition Écrire pour la scène : exploration des archives de Michel Ouellette est présentée du 15 janvier au 17 avril 2020, au Centre de recherche en civilisation canadienne-française de l’Université d’Ottawa (CRCCF). Elle offre un aperçu des archives principales du premier cycle littéraire de l’auteur franco-ontarien Michel Ouellette. 

Ce parcours à travers les premières oeuvres de l’écrivain illustre l’étendue du processus de création d’une oeuvre dramatique, ainsi que l’évolution de ses écrits à travers le temps. 

L’exposition couvre « [ses] oeuvres référentielles » explique Lucie Hotte, directrice du CRCCF. Le présentoir couvre de 1978, alors qu’il était étudiant au secondaire, jusqu’à l’une de ses pièces célèbres, French Town, qui lui a valu le prix du Gouverneur Général en 1994.

Du théâtre scolaire puis communautaire, jusqu’à l’appui de professionnel.le.s du milieu théâtral, ces documents témoignent de l’évolution de l’écrivain à travers de multiples influences. 

Regroupant à la fois des manuscrits, des affiches et des notes personnelles de l’auteur, les documents proviennent de sources variées dont le CRCCF, les archives de la bibliothèque Jean Noël Desmarais de l’Université Laurentienne, du Théâtre du Nouvel-Ontario, d’archives personnelles ainsi que du journal Le Nord.

De Smooth Rock Falls à l’Université d’Ottawa 

L’auteur, qui n’est pas diplômé d’une école de théâtre, débute son parcours au sein de son école secondaire à Smooth Rock Falls en Ontario, avec la troupe Tzigane.

À l’époque, il ne s’imaginait pas devenir auteur dramatique. Lorsqu’un professeur propose à sa classe d’écrire une pièce de théâtre collectivement, Ouellette s’en est chargé. L’été d’après, il se retrouve à écrire, sans le savoir, la première d’une quarantaine de pièces. Ses premières créations auraient été inspirées par la mythologie grecque, et plus particulièrement par le mythe d’Éros et Psyché.

Depuis plus de 40 ans, Michel Ouellette consacre sa vie à l’écriture dramatique. D’abord poussé par l’expérience professionnelle, l’écrivain rejoint le milieu universitaire beaucoup plus tard, à la maîtrise, puis au doctorat en création littéraire de l’Université d’Ottawa, où il enseigne encore aujourd’hui.

Les archives présentées illustrent, selon lui, « l’émergence » d’une carrière. Le théâtre lui apparaissait alors comme un moyen privilégié « d’expression » de soi : « j’étais quelqu’un d’assez timide donc ça me permettait de m’exprimer partout dans différentes facettes de ma personnalité », confie Ouellette. Encore aujourd’hui, il confie écrire une à deux pièces par an. 

L’écriture dramatique : un travail de longue haleine 

Professeure titulaire au Département d’études françaises de l’Université Laurentienne, Johanne Melançon est commissaire pour l’exposition. Elle connaît bien la question de la littérature franco-ontarienne et l’oeuvre de Michel Ouellette.

Depuis 2013, elle travaille sur les archives de l’écrivain. De 2017 à 2019, la professeure a reçu l’appui du Conseil de recherches en sciences humaines afin de poursuivre son travail de recherche. Le CRCCF l’a ensuite approché afin qu’elle crée l’exposition. 

Au fil de ses découvertes, le processus de Ouellette l’a beaucoup marquée : « je trouvais cela super intéressant de voir le cheminement […]. Cela mettait en valeur quelque chose qui me tenait à coeur, le fait qu’il avait probablement développé cette carrière-là, de dramaturge, parce qu’il avait eu accès au théâtre scolaire ». 

Inspirer la relève 

Melançon espère que l’exposition réussira à saluer l’étendue et la complexité du travail d’un auteur dramatique : « parce que quand on va voir une pièce, on s’assoit et on critique » décrit-elle. 

Elle désire inspirer, par le fait même, les professeur.e.s à choisir le théâtre et à l’intégrer dans leur milieu : « [souligner] l’importance que le théâtre peut avoir dans la formation des jeunes, […] j’aimerais que cela ait cela comme conséquence ». 

L’exposition sera présentée jusqu’au 17 avril 2020, au CRCCF de l’Université d’Ottawa. 

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