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Sports et bien-être

Comprendre et s’éduquer sur les problèmes d’alimentation

Dawson Couture
9 février 2021

Crédit visuel : Valé­rie Soares – Photo­graphe

Critique rédigée par Marguerite Friend – Cheffe du pupitre Sports & bien-être

C’est dans le cadre de la semaine nationale de sensibilisation aux troubles alimentaires que le Centre de ressources des fxmmes de l’Université d’Ottawa (CRFUO) a tenu un événement pour discuter du sujet. Idées reçues, diètes et éducation ont été les mots d’ordre de cette discussion, organisée le 5 février dernier sur Zoom par le centre rattaché au Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa.

Quatre femmes, qui souhaitent rester anonymes, se sont rassemblées à l’occasion de cet événement dans le but d’échanger et de mieux comprendre les troubles alimentaires. C’est malheureusement caméra éteinte l’animatrice a débuté la séance par une reconnaissance de l’occupation des lieux Anishnabe non-cédés aux nations autochtones. Elle s’est ensuite présentée, avant d’inviter les autres participantes à en faire de même, en les encourageant à indiquer les pronoms auxquels elles s’identifient.

Image populaire

C’est dans une atmosphère accueillante, marquée par l’énergie positive des participantes, que des questions relatives aux connaissances et aux points de vue des invitées face au phénomène ont d’abord été posées. À l’issue de ces dernières en sont ressorties les idées que les troubles alimentaires ne sont pas toujours visibles, qu’ils peuvent toucher tout le monde, et qu’ils sont parfois liés à un trouble de la santé mentale.

De là est alors née une discussion sur l’image populaire des personnes atteintes de troubles alimentaires aujourd’hui, touchant généralement des femmes de petite taille. Le film Jusqu’à l’os, réalisé par Marti Noxon mettant en vedette Lily Collins, a notamment été utilisé afin d’illustrer le sujet. 

L’hypothèse que les hommes, ainsi que certaines morphologies, ne seraient pas affectés par ces troubles, du moins d’après l’image populaire discutée précédemment à ensuite été développée. Soulignant l’invalidité de ces propos, les participantes ont ajouté que certain.e.s individu.e.s pouvaient alors éprouver un sentiment d’imposture à cause de telles normes, et ce malgré leur quotidien avec le trouble ; un tel ressenti pourrait de ce fait les empêcher de parler de ce mal, et donc de partager leur expérience. Ce type de discussion permet d’espérer que plus de personnes, notamment des hommes, se joindront à ce type de réunion et donneront leur opinion. 

Un lien potentiel entre la culture de la diète promue dans les médias et le phénomène des troubles alimentaires a ensuite été évoqué, évoquant l’absence de diversité des corps dans les médias, et la mise en lumière de régimes souvent peu réalistes. La ligne entre une diète très stricte et un trouble alimentaire semble fine, confesse l’une des participantes.

Pistes de solutions

Après coup, le quatuor a exploré des pistes de solutions visant à dénormaliser ces habitudes alimentaires trop restrictives ainsi qu’une telle représentation des corps. En est ressortie l’idée qu’un investissement dans l’éducation en nutrition à tous les âges permettrait d’avoir des connaissances quant aux habitudes alimentaires nécessaires pour sa survie et sa bonne santé.

Si d’autres solutions auraient pu être également abordées, une heure reste cependant un laps de temps très, voire trop, limité pour en couvrir l’ensemble. L’animatrice a finalement proposé aux participantes d’occuper le rôle de personnes ressources dans leurs communautés respectives, ne serait-ce qu’en demandant aux autres comment ils.elles se portent, et ce dès leur sortie de la réunion.

Quelques faux pas

Bien que l’ambiance de la réunion ait été chaleureuse, elle aurait pu l’être encore davantage si l’animatrice avait ouvert sa caméra, afin de mettre en lumière cette volonté de proximité entre les membres du groupe ; un fort lien de communauté semble s’être malgré tout créé entre les participantes.

La discussion aurait également gagné à explorer ces sujets complexes, et parfois tabous, au travers d’un point de vue spécialisé. Des étudiant.e.s à la maîtrise ou au doctorat de l’U d’O, et dont les recherches portent sur l’une des problématiques abordées, auraient pu grandement contribuer à l’éducation des participantes.

Le CRFUO continue chaque semaine à mettre en place de nouvelles activités accessibles gratuitement par tou.te.s sur Zoom. Une séance Bricolages et discussions axée sur le thème de la santé sexuelle et reproductive est proposée ce vendredi de 11 à 12 h.

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