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Arts et culture

Musique dans les marges avec Yolande Laroche

Culture
6 octobre 2021

Crédit visuel : Courtoisie – Nick Schofield 

Entrevue réalisée par Marie-Ève Duguay – Cheffe du pupitre Arts et culture

Yolande Laroche est compositrice, interprète, clarinettiste et accompagnatrice franco-taïwanaise originaire d’Ottawa. Le 15 octobre prochain, elle présentera au Centre National des Arts son premier projet solo Orchidae, qui mettra en scène son style pop expérimental. En attendant son spectacle, elle révèle à La Rotonde son parcours, ses inspirations et ses projets actuels.

La Rotonde (LR) : Comment est née votre passion pour la musique ? 

Yolande Laroche (YL) : Ma mère, qui est d’origine taïwanaise, a toujours voulu apprendre à jouer du piano, mais elle n’a malheureusement pas eu la chance de le faire en grandissant. Quand j’ai commencé à démontrer un intérêt pour la musique, elle m’a inscrite à des cours de piano alors que je n’avais que six ans. J’ai ensuite appris à jouer de la clarinette en septième année. La musique m’a permis de créer plusieurs connexions avec les autres autour de moi, surtout à l’école. C’est aussi cette passion qui me poussait et qui me motivait à aller à mes cours. C’est drôle à dire, mais j’apprécie énormément le sentiment de communauté que je ressens lorsque je joue de la musique. 

Plus tard, j’ai complété mon baccalauréat en musique à l’Université d’Ottawa. Après avoir obtenu mon diplôme, je me suis mise à jouer dans des groupes de musique pop : c’est dès lors que je suis tombée en amour avec ce genre de musique.

LR : Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?

YL : Je suis dans le processus de création de mon premier album solo, qui s’appelle Orchidae. J’espère pouvoir le compléter d’ici l’année prochaine, mais je ne veux pas trop me presser pour le finir. Le processus est très nouveau pour moi, puisque j’ai toujours travaillé dans des projets de groupes. Je ne veux pas le forcer ou précipiter la sortie de l’album ; c’est important pour moi de prendre mon temps afin de produire quelque chose dont je serai vraiment fière.

Je viens également de faire une première avec de la musique expérimentale francophone qui devrait sortir bientôt sous mon nom. J’ai commencé à écrire de la musique plus expérimentale à la suite à ma résidence au studio Daïmôn, à Hull. Avec mon partenaire Nick Schofield, nous avons fait beaucoup d’improvisation au piano, au synthétiseur et à la clarinette, pour donner un produit qui se rapproche du style de Björk […]. C’est aussi très nouveau pour moi de chanter en français, donc je suis très contente de pouvoir retisser mes liens avec mes origines francophones.

Je joue aussi dans Pony Girl, un collectif qui rassemble des artistes de la région d’Ottawa, et je suis également clarinettiste pour le Governor General’s Foot Guards Band. Finalement, j’enseigne à OrKidstra, un programme de développement social pour enfants issu.e.s des communautés défavorisées de la ville.

LR : Comment décririez-vous votre style musical ?

YL : Pour mon projet solo Orchidae, le style est surtout basé sur le piano et sur la voix. Pour l’album, j’adopte un style beaucoup plus intime. C’est un son que je caractérise d’introverti, puisqu’il porte surtout sur mes sentiments de dépression et d’anxiété, ainsi que sur mon parcours de rétablissement.

L’ensemble de mon œuvre se fonde sur mes journaux personnels, donc je démontre un côté plutôt vulnérable dans ma musique. C’est ce qui me permet de m’ouvrir vers le monde.

LR : Que diriez-vous aux jeunes musicien.ne.s qui voudraient poursuivre une carrière professionnelle dans le domaine ?

YL : De nos jours, avec les réseaux sociaux, nous avons tendance à toujours vouloir nous prouver et à montrer à tout le monde un côté parfait de nous-mêmes qui est souvent artificiel. Je crois qu’il faut s’éloigner de ce monde et vraiment se concentrer sur soi.

Il ne faut pas avoir peur de passer par soi-même, parce que c’est ainsi qu’on arrive à trouver notre confiance. Quand j’ai commencé à écrire ma musique solo, j’ai dû passer beaucoup de temps seule avec mon piano. Pour faire de l’art, il faut trouver son propre cheminement et ne pas se soucier des autres. Il faut faire une introspection et essayer de découvrir ses propres goûts musicaux.

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