Inscrire un terme

Retour
Arts et culture

Ottawa Inshallah : oeuvrer pour un monde meilleur

Marie-Ève Duguay
24 novembre 2021

Crédit visuel : Rebecca Jones – Courtoisie 

Entrevue rédigée par Marie-Ève Duguay – Cheffe du pupitre Arts et culture

Aquil Virani est un artiste visuel d’origine indienne et française. Artiste en résidence du Musée canadien de l’immigration et coordinateur de communications au Centre international de l’art pour le changement social, il se confie aujourd’hui sur son projet Ottawa Inshallah. Entre poètes et peintres, l’anthologie de Virani rassemble une grande diversité d’artistes issu.e.s de la communauté musulmane d’Ottawa.

La Rotonde (LR) : Comment en êtes-vous venu à une carrière en arts ?

Aquil Virani (AV) : J’ai commencé mes études à l’Université McGill en mathématiques et en physique. J’avais pourtant un grand penchant pour l’art, et celui-ci a éventuellement pris le dessus.

J’ai terminé mon baccalauréat en philosophie et marketing, tout en développant une boîte à outils utile pour établir une carrière d’artiste, de cinéaste et de graphiste. Après trois ans chez L’Oréal Canada, j’ai décidé de me consacrer à temps plein à ma carrière dans l’art et le design. Presque sept ans plus tard, je suis très heureux d’avoir pris cette décision.

LR : Vous venez récemment de publier votre projet Ottawa Inshallah. De quoi s’agit-il, au juste ?

AV : Avec le soutient de la Ville d’Ottawa et l’Institut Route de la soie, le projet Ottawa Inshallah rassemble des artistes créatif.ve.s musulman.e.s basé.e.s dans la capitale. À travers le recueil, ils.elles partagent leurs espoirs pour un avenir meilleur.

 Le projet comprend 25 œuvres de 18 artistes musulman.e.s diverses qui proviennent des quatre coins de la planète. L’artiste algonquine anichinabée Dara Wawatie-Chabot prend la parole dans l’introduction de l’anthologie.

Ottawa Inshallah, c’est une invitation à rêver. C’est premièrement une invitation pour les artistes et écrivain.e.s, bien entendu. C’est deuxièmement une invitation pour les lecteurs et les lectrices. C’est une déclaration en format publication qui s’exclame « Nous sommes ici. Voici nos créations. »

LR : Comment s’est déroulé le processus de création pour le recueil ?

AV : Après que le jury eut choisi les artistes qui allaient composer le recueil, j’ai approuvé les biographies de chaque artiste. J’ai ensuite mis mon chapeau de graphiste et j’ai éventuellement fait la conception du livre bilingue.

Dans un sens, cet exercice de créer l’esthétique du livre était en fait une bonne expérience en équité et en inclusion ; je devais m’assurer que ce que je concevais pour un.e artiste pouvait fonctionner pour les autres.

LR : D’après vous, y a-t-il un lien entre l’art et l’activisme ? 

AV : Si nous créons l’art, oui. Si nous façonnons nos projets tout en pensant aux mouvements de changement social, oui. Si nous en apprenons davantage sur la façon dont l’art développe l’empathie et sur la manière dont elle responsabilise les créateur.ice.s et les communautés, oui. Si l’art contribue à renforcer les stratégies de changement pour obtenir des résultats tangibles, absolument. L’art nous sert d’innombrables façons. Mon art est mon activisme. Chaque œuvre compte.

LR : Quelle est l’importance d’un recueil comme Ottawa Inshallah dans notre monde actuel ? 

AV : Notre monde a besoin d’empathie. Les artistes ont besoin d’opportunités. Les musulman.e.s ont besoin de plateformes. Les gens ont besoin de connexion. Les livres ont besoin de pages. Les histoires ont besoin d’héroïnes.

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire