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Arts et culture

Les arts et le bilinguisme vus par une artiste locale

Culture
28 février 2021

Crédit visuel : Melany Bernier – Contributrice

Entrevue réalisée par Anna Meurot – Journaliste

L’artiste de la scène et étudiante en théâtre musical au Collège Lionel-Groulx de Sainte-Thérèse au Québec Gabrielle Maria Gourd a partagé le 9 février dernier sa chanson Jeunesse Mélancolique sur les réseaux sociaux. Elle se confie aujourd’hui sur son cheminement, ses inspirations, la place de la francophonie et la pandémie. 

La Rotonde (LR) : Qu’est-ce qui vous a amenée à faire de la musique ?

Gabrielle Maria Gourd (GMG) : Je fais de la comédie musicale depuis l’âge de huit ans. J’ai commencé à l’école de théâtre musical l’Artishow à Gatineau […], où je pouvais pratiquer les disciplines du chant, de la danse et du théâtre. Après le secondaire j’ai décidé de partir à Sainte-Thérèse pour le programme de théâtre musical en français [dans lequel] je suis en train de finir ma troisième année d’étude. J’aime beaucoup l’interprétation, mais aussi l’écriture, alors je suis encore hésitante. Le plus difficile pour moi, c’est que je fais de tout, et c’est parfois difficile de choisir.

Je dirais que mes projets musicaux professionnels sont une façon de me laisser aller. Mon programme est strict dans le sens où il y a beaucoup d’heures à l’école, et beaucoup de travaux à faire. Ils sont donc pour moi une manière de me relâcher, d’être dans ma propre bulle, et ça fait vraiment du bien.

LR : Quelles sont vos principales sources d’inspiration ?

GMG : Je dirais qu’elles sont vraiment variées. SOS, une autre de mes chansons, partait d’une frustration intérieure face à la situation de notre génération que je trouve difficile parfois. J’ai l’impression qu’on se fait constamment dire que c’est à nous de tout réparer et de sauver la planète, alors on se sent un peu sans issue. De grandes forces qui veulent que l’on réussisse, mais il n’y a pas vraiment de direction claire. 

Sinon [la source d’inspiration] dépend vraiment de chaque chanson. Il y en a qui sont juste un texte qui m’est venu et qui s’est transformé en poème, pour qu’une chanson se crée finalement. Dans d’autres cas, c’est juste moi qui pianote, et qui découvre quelque chose qui me touche et m’inspire à écrire.

LR : Le titre Jeunesse Mélancolique est en français, mais la chanson est en anglais. Pouvez-vous expliquer ce choix ?

GMG : Mon père est un homme qui veut vraiment que je chante en français. Mais parfois des chansons me viennent en anglais. Je n’ai pas envie de les traduire parce que je trouve qu’elles sont nées comme ça. Étant une personne bilingue, habitant à Gatineau à côté d’Ottawa, je trouve que ce format fonctionne bien. 

Mon ancien beau père que j’ai connu à l’âge de cinq ans était anglophone, donc je parle en anglais avec une partie de ma famille depuis toujours. Je suis tout de même plus francophone parce que j’étudie en français et que j’aime beaucoup cette langue. Je compte rester au Québec pour être une artiste musicale francophone, parce qu’il n’y en a pas beaucoup [au Canada]. 

LR : Y a-t-il des projets passés dont vous êtes particulièrement fière ?

GMG : J’ai participé au Festival International de la Chanson de Granby il y a deux ans, et c’était vraiment le fun. La date limite pour y participer était le premier août, et il fallait avoir 18 ans ; comme ma fête tombe le même jour, j’ai été la plus jeune participante ! En y réfléchissant, je dirais que j’étais peut-être un peu trop jeune, parce que je n’avais pas encore eu le temps de trouver exactement ce que j’avais envie de présenter au grand public. J’ai l’impression de m’être laissée aller avec le courant sans avoir vraiment décidé de ce que je voulais faire. 

LR : Quels sont vos projets à venir ?

GMG : Je trouve que c’est difficile du côté créatif avec la pandémie, car je ne pouvais voir personne et j’étais prise chez moi tout le temps. Avec l’école, c’est également difficile d’allouer de l’énergie à mes projets […].

J’ai [tout de même] commencé à écrire un recueil de poèmes qui s’appelle La Fille qui Voulait Sentir les Fleurs. J’en suis à la moitié, ça avance tranquillement. J’ai aussi participé au projet de mon ami Guillaume Aubertin la semaine passée en faisant les coeurs pour son album. Il sortira en mars un spectacle sur cet album, que je publierai sûrement sur ma page.

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