– Par Philippe Pépin –
Les vents sont à la désaffiliation, les loups de mer étudiants se liguent en véritables flibustiers, soulevant en proue idéaliste leur désir d’autodétermination, contre vents et marées. Je leur lève ma bouteille de rhum! Que les tonnerres grondent et qu’on passe à la planche les pratiques obscures et antidémocratiques. Or qu’en est-il de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCÉÉ)? Qu’en est-il de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO)? Ces deux krakens gobent les fonds étudiants, anéantissant tout dissident sur les sept mers du campus de l’Université d’Ottawa (U d’O)… pour ensuite disparaître dans les profondeurs noires des océans académiques!
La peur de sabrer le cordon ombilical
Des critiques tout à fait pertinentes ont été soulevées sur le campus de l’U d’O ces dernières années quant au sentiment d’appartenance des étudiants face à nos deux monstres tentaculaires. Sans entrer dans les détails, nous savons que plusieurs associations étudiantes de l’U d’O ont tenté la désaffiliation et qu’un étudiant est même allé en cour pour faire valoir son droit de se retirer de la FÉUO. Bref, le soleil ne brille pas pour tous sur notre grand campus. Nous savons que toutes ces tentatives se sont soldées jusqu’ici en des échecs cuisants. Maman FÉUO et papa FCÉÉ ont donc du mal à se séparer de leurs petites associations, qui pourtant peuvent très bien voler de leurs propres ailes.
Ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain
Les aspirations sécessionnistes de nos associations étudiantes, en contrepoids, sont également sujettes à critique. Si plusieurs lèvent le ton, aucune n’est encore réellement parvenue à se désaffilier de la FÉUO. Bien peu vont jusqu’à braver le terrible avocat de notre fédération étudiante. En ce sens, les tentatives de désaffiliation sont-elles le résultat d’un véritable calcul politique honnête? Pourquoi l’enthousiasme sécessionniste s’estompe-il si rapidement? Je me souviens encore des menaces proférées par les représentants de l’Association des étudiants et étudiantes de droit civil. Cette dernière promettait de poursuivre son combat sécessionniste devant les cours de justice s’il le fallait. Peut-être que bientôt ces efforts porteront fruit…