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Le principe de la Schtroumpfette OU des personnages féminins plates à chier?

3 Décembre 2018

Par Emmanuelle Gingras, Journaliste

Que la Schtroumpfette soit submergée de testostérone n’est pas un phénomène inconnu dans les oeuvres de fiction. Alors que les personnages féminins sont « ennuyants », il semblerait que la surabondance masculine dans leur entourage n’est en fait qu’un moyen de compenser le tout.

Proposé par Katha Pollit il y a presque 30 ans, le principe de la Schtroumpfette revendique le pourcentage radicalement plus petit de personnages féminins par rapport à ceux masculins dans les fictions. C’est sans oublier la figure archétype à laquelle on la soumet ! En effet, les personnages féminins dont on retient le nom représentent une moyenne inférieure à 50 % dans les fictions.

La raison de mon intérêt pour le sujet : je fus assez surprise d’apprendre que Rebelle, un film réclamé par les féministes, représente l’un des premiers films au protagoniste féminin chez Pixar. Toutefois, environ 86 % des personnages de l’histoire sont du sexe opposé. 27 ans après l’article de Katha Pollitt et malgré les « efforts » pour rebeller les figures féminines face à leurs condamnations identitaires, il semblerait qu’on ne soit pas encore sorti du bois !

Mais pourquoi cette surabondance de figures masculines ? Ma simple réponse :

Les figures masculines sont plus intéressantes.

T’es pas drôle, ma belle !

Il est indubitable de constater que ce qui est le plus souvent critiqué dans la représentation des protagonistes féminins des fictions pour enfants, ce sont les apparences esthétiques, la dépendance à la figure masculine et leur destin prémédité.

Toutefois, n’a-t-on pas remarqué que les protagonistes féminins fictifs sont toujours des personnages soumis à la bonté ? Dont les vices occasionnels sont « gentils », ou devrais-je dire, non intentionnels ? Dans Rebelle, la pauvre princesse ne commet aucun « vice », elle ne veut tout simplement pas se soumettre à un destin artificiel. Son erreur : elle transforme accidentellement sa mère en ours. Quel crime.

Les femmes dans les fictions sont vertueuses. Au contraire, les représentations masculines sont toujours dans l’erreur, l’indécence, le grotesque, le dépassement des limites et autres péchés capitaux. Ils sont humains !

Petit rappel de la définition de ce qu’est l’humour d’après le Larousse : « Forme d’esprit qui s’attache à souligner le caractère comique, ridicule, absurde ou insolite de certains aspects de la réalité ». Les personnages féminins, en contraste aux masculins, ne sont pas divertissants, alias « pas drôle pantoute ». Pourquoi ? On a peine à s’y identifier puisqu’il ne s’agit pas des réelles imperfections au féminin.

Et là on me dira : « Bon, bon, Emmanuelle ! Et la morale ? Il faut éduquer, pas que faire rire. » Je vous réponds ceci : « Éduquer selon un monde fictif, câlisse ? »

On pourrait tendre à croire que cette overdose de décence les contraignent à ne pas être drôle and so no money for the companies, baby. Où sont les femmes à fleur de leurs pulsions (sans qu’elles ne soient sexuelles ou liées à l’« hystérie » ) ?  Où sont les femmes non pardonnables ? Où sont les femmes sans le stéréotype ? Où sont les femmes qui se permettent ? Où sont les femmes humaines ?

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