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Éditorial

Récolter ce que l’on sème

Rédaction
25 novembre 2019

Crédit visuel; Andrey Gosse – Directeur artistique 

 

Par Emmanuelle Gingras – Rédactrice en chef

Après un an de noirceur ; enfin une petite lumière au bout du tunnel ! La « liberté de choix », apporté sous la gouvernance de Ford, a été considérée comme étant illégale par la Cour divisionnaire de l’Ontario. Heureuse nouvelle pour le service « facultatif » que nous sommes…

Ce semestre, 73.32 % des étudiant.e.s de l’Université d’Ottawa ont accepté de débourser pour le journal indépendant de l’Université d’Ottawa La Rotonde. Même si c’est plus que la moitié de la communauté universitaire qui a contribué en nous, des répercussions quand même importantes ont été à prévoir.

Au-delà des coupures d’emplois, le plus grave dans tout cela a été le désir d’obstruer la liberté et l’indépendance des étudiant.e.s.

 

Services « facultatifs ? »

Avant tout, rappelons-nous que les médias étudiant.e.s sont par les étudiant.e.s pour les étudiant.e.s. Notre mandat principal est de défendre les intérêts et les droits des universitaires afin de valoriser une amélioration perpétuelle du milieu dans lequel nous étudions. 

La décision de la Cour divisionnaire de l’Ontario, concernant la « liberté du choix », a annoncé que « les directives contestées ne sont pas autorisées par la loi et sont incompatibles avec l’autonomie accordée aux universités, principes fondamentaux sur lesquels les universités ontariennes sont régies depuis plus de 100 ans », tel qu’indiqué dans un article de Radio-Canada. 

Cette indépendance est primordiale, et les journaux étudiants sont le reflet même de sa présence dans les universités ontariennes. Il faut des organismes indépendants pour renchérir la vie universitaire en pouvant la remettre en question. L’administration est humaine, elle fera des erreurs et il faut du personnel, alias nous, pour pointer les abus potentiels ou les erreurs cachées par orgueil. Pensons aux allégations de fraude de l’année dernière que nous avions dénichées.

Cette liberté dans nos emplois nous permettent aussi d’en apprendre davantage sur nous-même, employé.e.s, et d’ouvrir nos horizons. Comment peut-on souhaiter former des innovateurs de demain, sans liberté dans leur apprentissage ? Pour reprendre la devise de l’Université d’Ottawa, il faut « défier les conventions ». Personne ne sort de l’ordinaire sans avoir les opportunités pour oser ; il faut se péter la gueule et confronter la complexité des relations humaines pour y arriver. 

Nous sommes loin d’être parfait.e.s, ici, à La Rotonde, mais nous avons à coeur ce que nous faisons. Nous sommes sincères et, nous-mêmes étudiant.e.s, avons à coeur ce qui sera le mieux pour notre propre communauté.

 

Karma is a bitch

Pourquoi cette loi de « liberté de choix » ? Pour faire économiser les étudiant.e.s, disait-il. Cela n’a pas pris beaucoup de temps avant que l’on se rende compte que c’est tout à fait faux. 

Ford savait que nous ne serions pas du tout en accord avec ces décisions, comme les coupures au niveau de RAFÉO. Et quoi de plus vulnérable que des médias étudiants ? Mais aussi, quoi de plus audacieux ? Ford a décidé de nous mettre en danger parce que nous serions un danger en moins pour pointer du doigt ses stupides audaces.

Toutefois, nous n’avons pas été la plus grande menace de monsieur ; ses décisions l’ont été envers lui-même. Ford s’est déjà tiré dans le pied en faisait de fausses promesses, comme celle de diminuer le prix des études universitaires.

Ou encore, un peu plus d’un mois passé, le gouvernement progressiste n’a pas respecté les étapes légales pour retirer l’Ontario de la taxe fédérale du carbone.

Pensons aussi au système d’éducation sexuelle qu’il souhaitait retourner à l’ancien. Sa « réforme » est presqu’identique à celle établie par les libéraux. Presqu’un million de dollars dépensés plus tard en sondages, ses promesses scandaleuses n’ont pas été suivies.

Ces décisions coup de tête, après un an, lui reviennent peu à peu en pleine figure.

 

Besoin d’un retour au papier

Comme certains le savent, La Rotonde cessera de publier papier le semestre prochain et fera sa transition vers des publications entièrement web. Ce qui signifie que notre visibilité sera fort probablement atteinte. Nos lecteurs cibles sont la communauté universitaire. Sans preuve visuelle de notre présence sur le campus, il deviendra d’autant plus difficile pour les gens de savoir que nous existons.

On parle ici de sévèrement augmenter le travail au niveau de notre promotion. Et pour promouvoir, il faut payer. Toutefois, oups, pas d’argent pour le faire en raison des coupures !

C’est clair ; on essaie de nous taire en nous enlevant les outils pour avoir une certaine crédibilité. Déjà que nous ne sommes que des « marxistes », pour reprendre les mots de monsieur Ford. 

C’est donc une nouvelle très positive pour notre survie en tant qu’organisme indépendant. Nous serions plus qu’heureux de ravoir ce 27% d’étudiant.e.s qui contribuaient autrefois en nous, qui était utile à stabiliser notre environnement de travail. Mais surtout, qui était utile à faire entendre la voix des étudiant.e.s.

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