Crédit visuel : Marie-Ève Duguay – Rédactrice en chef
Chronique rédigée par Marina Touré — Cheffe du pupitre Actualités
On est à la fin du semestre, c’est de plus en plus difficile d’aller en classe, on peut aussi se sentir submergé.e par le travail et ne pas voir la fin. Ce n’est pas tout, en plus d’essayer de terminer son semestre, il faut aussi trouver un emploi pour cet été. La société capitaliste et l’hypercompétitivité ne permettent pas toujours de profiter de l’été pour se reposer de la longue année académique.
Le début de cette chronique peut sembler assez déprimant et plutôt pessimiste, et bien que je sois contre la positivité toxique, citer les négatifs ne m’a pas vraiment aidé à naviguer cette fin de semestre. Voici plutôt ce que j’ai compris en évitant de travailler sur mes travaux qui sont dus ces trois prochaines semaines.
Fin de semestre interminable
J’espère ne pas être la seule à traverser ces sentiments à l’aube des examens finaux. L’école, les présentations, les mémoires, les résumés. On pourrait croire que les professeur.e.s semblent avoir décidé de nous noyer sous les tâches et les devoirs. En revanche, l’argument contraire tient aussi, tous ces devoirs auraient pu être faits à l’avance, avec un peu plus de « discipline », j’aurais sûrement pu éviter le stress de tout terminer à la dernière minute.
Je ne fais malheureusement pas partie de ces chanceux.ses qui terminent leurs travaux deux semaines, un mois parfois avant la remise. Non, je fais partie de ces étudiant.e.s qui commencent leur travail deux jours avant la date de remise. Quand je suis un peu plus passionnée, parfois une semaine à l’avance. Et ça, arrivée à la fin du semestre, ça ne pardonne pas toujours. Après tout, oui j’ai passé près de cinq ans en comptant sur l’adrénaline de savoir que j’avais moins de 24h pour terminer un projet qui en demanderait au moins 60 heures. Tout en sacrifiant à côté mon sommeil, parfois mon alimentation, et bien d’autres choses que je dois mettre de côté pour terminer mon travail, mémoire, ou présentation à la dernière minute. En raison de mon côté perfectionniste, je ne me permets pas non plus de bâcler, même si je ne peux pas me permettre d’être très exigeante afin de pouvoir terminer à temps.
Procrastination, perfectionnisme et tout ce qui est entre
Ça peut sembler un peu contradictoire, procrastiner tout en étant perfectionniste. C’est pourtant plus commun qu’on peut le croire. Comme on peut le voir sur le site Quatre 95 Urbania, de nombreuses personnes vivent cette réalité. Dans mon cas, voici comment je vis cette perspective. Tout d’abord, mon travail scolaire ne s’arrête pas à mes examens et travaux de fin d’années. Les examens de mi-sessions, les quizz, les lectures, et rester à flot durant l’année scolaire prennent une grande partie de mon temps. Sans compter mon travail professionnel, qui prend aussi un certain temps.
À cela s’ajoute aussi le temps de socialisation : j’ai créé des relations avec mes camarades de classe et professeur.e.s, relations qui ne sont pas négligeables quand on fait du droit en Amérique du Nord. Ces activités me prennent autant de temps que de faire mes lectures et mes quizz. Donc oui, les fins de semaine que je devrais consacrer à avancer sur mes travaux de fin d’année sont plutôt des temps de repos, que je choisis de consacrer à mes passe-temps ou plutôt à terminer d’autres travaux plus pressants. Tout cela fait que l’on arrive au point où j’en suis actuellement, gravement fatiguée et ayant encore des choses à écrire et à étudier. Donc oui, je procrastine, mais en même temps je veux quand même rendre des travaux de qualité, ce qui me pousse à ne rien faire par peur de ne pas faire du bon travail.
Avril et mai dans tout ça
Je suis aussi dans cette période essentielle pour plusieurs d’entre nous, la recherche d’un emploi pour l’été. Comme plusieurs de mes proches hors du Canada ne comprennent pas toujours pourquoi est-ce que l’on a quatre mois de vacances, je vais répéter mes explications ici : ces mois sont souvent passés à travailler pour augmenter son expérience, tant importante pour les employeur.se.s canadien.ne.s.
En plus d’être la période des examens finaux, avril est donc aussi le moment de se trouver un emploi. Une période où je vais me demander ce que je compte faire de mon été, et passer une grande partie de mon temps à appliquer pour différentes positions dans mon domaine d’études. C’est une composante essentielle de ce qui pour moi représente la vie en tant qu’étudiant.e au Canada.
Leçons à tirer
Je ne suis pas vraiment sûre de comment conclure cet chronique. J’aimerais bien me dire, comme je le fais chaque année, que c’est la dernière fois que je ferai mon travail à la dernière minute. Je pourrais aussi comme chaque année me faire un emploi du temps que je ne risque pas de suivre.
Il n’empêche que cette année a été différente des années précédentes : j’ai réussi à inclure des activités qui m’ont aidé à me sentir mieux. Oui, je me sens submergée à plusieurs moments, mais en mettant en pratique l’art du slow living, j’ai survécu à ces moments qui avaient l’air insurmontables.
En fin de compte, ce que je peux proposer à d’autres qui se sentiraient comme moi, et ce que je me répète aussi à moi-même, c’est que mon travail ne se fera pas plus rapidement en étant méchante avec moi-même. De plus, l’université est une période temporaire dans la vie, qui plus tôt qu’on le pense sera remplacée par d’autres moments.
À chaque année et chaque semestre qui passe, je tente de nouvelles techniques qui parfois ne fonctionnent pas, mais le plus souvent fonctionnent et m’aident aussi à trouver d’autres méthodes qui peuvent m’aider un peu plus. Sur ces mots, vous me trouverez à terminer mes travaux de fin d’année !